Instagram RSS

En Allemagne, les lendemains qui déchantent du gouvernement d’Olaf Scholz

Alors que les seize années de l’ère Merkel avaient été marquées par une période de stabilité et de prospérité inédite depuis la réunification, reposant sur le double principe du compromis politique et de l’ordolibéralisme, – tant loué par les chantres du « modèle allemand » en France, – notre voisin d’outre-Rhin semble connaître une succession de crises politiques et sociales depuis la pandémie de Covid-19. Pour une économie essentiellement basée sur l’exportation et l’industrie lourde, la baisse de la consommation en Chine ainsi que l’arrêt des livraisons de gaz et de pétrole

Vaincre le fascisme : la stratégie du « front unique ouvrier », d’hier à aujourd’hui

Le groupe de travail sur l’extrême-droite de la Gauche écosocialiste lance une réflexion largement ouverte sur les formes de lutte unitaire à développer face à la montée l’extrême-droite. Dans ce cadre, nous publions avec l’accord de son auteur cette note de blog déjà parue sur Mediapart le 19 janvier 2024. D’autres contributions seront publiées tout au long de l’année 2024. Publié en 2021 aux éditions de la librairie La Brèche (NPA), l’ouvrage « Comment vaincre le fascisme » rassemble des écrits de Trotsky, rédigés entre 1930 et 1933 dans un contexte marqué

Visio GES : crise du monde paysan, en finir avec l’agro-capitalisme !

Hausse des prix alimentaires, baisse des revenus des agriculteur·trices, pénurie d’eau, dérèglement climatique, appauvrissement des sols, etc. : la crise écologique et la crise agricole se superposent et forment un cocktail explosif. Or, ni l’UE, ni les gouvernements néo-libéraux ne veulent remettre en cause le libre-échange, la concentration agro-industrielle et le modèle agro-productiviste. Le syndicat majoritaire du secteur en France, la FNSEA, est lui-même au cœur du problème. C’est son héritage et celui des politiques agricoles néolibérales et productivistes, dont elle est la cheville ouvrière depuis des décennies, qui sont

Colloque : Gouverner par les besoins – Quels services publics demain ?

Clémentine Autain organise le colloque : Gouverner par les besoins – Quels services publics demain ?  qui se tiendra à l’Assemblée nationale le samedi 3 février prochain. Inscription obligatoire : Pour des raisons d’accès à la salle, l’inscription est obligatoire plusieurs jours avant l’événement. Nombre de places limité. L’accès sera réservé aux personnes inscrites via ce formulaire avant le lundi 29 janvier 2024 au soir : cliquez ici    Présentation nécessaire d’une pièce d’identité le jour de l’événement. Programme : 9h00 : Accueil du public (passage des contrôles d’accès et collations) 9h45 : Mot de présentation

De la colère des agriculteur·trices

Nous faisons face à un mouvement européen de colère des agriculteur·trices, qui touche maintenant la France. De quoi cette colère est-elle le nom ? Quels sont les enjeux auxquels fait face l’agriculture française ? Quelles sont les solutions ? Je fais le point dans cette note de blog. En France, la contestation s’est d’abord traduite par le retournement de panneaux routiers par des agriculteur·trices, pour protester contre la politique agricole de l’Union européenne. Depuis le 16 janvier, il y a des manifestations notamment en Occitanie pour des raisons multiples :

Crise du monde paysan : en finir avec l’agro-capitalisme

Hausse des prix alimentaires, baisse des revenus des agriculteurs, pénurie d’eau, dérèglement climatique, appauvrissement des sols : la crise écologique et la crise agricole se superposent et forment un cocktail explosif. On ne peut qu’être frappé par l’inégalité de traitement entre les militant·es écologistes et paysan·nes condamné·es récemment pour leur action à Ste-Soline contre un chantier de méga-bassines, et le traitement médiatique, mais surtout politique, réservé à l’expression du mécontentement des agriculteurs par un gouvernement qui cultive le « deux poids, deux mesures ». Ainsi lundi, le ministre de l’intérieur indiquait

Le séparatisme scolaire en marche

La prise de fonction de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques (sic) fut originale : une vraie sortie de piste ! En 24h, Amélie Oudéa-Castéra a réussi à broyer la promesse républicaine d’égalité et à mettre en lumière l’argent-roi, l’entre-soi de la grande bourgeoisie, le séparatisme social qui font le sel de la macronie. Dès sa première expression publique, la ministre s’est vautrée dans le mensonge et a insulté les enseignants. Un record pour cette ancienne sportive de haut niveau ! L’affaire a fait le

Vautrin, Darmanin, main dans la main pour la démolition du service public hospitalier

Ils ou elles sont en France environ 4500 médecins, spécialistes qui font tourner les services d’urgences et de nombreux services à l’hôpital. Iels ont un gros avantage pour les pouvoirs publics : précaires au niveau du contrat de travail ils ne coûtent pas chers. Payé·es avec un joli lance-pierre, iels assurent le service et enchainent les gardes de nuit et les astreintes pour améliorer l’ordinaire. Iels ont parfois des compétences et des qualifications telles qu’ils contribuent à la formation des internes, assurent des fonctions de sénior figurant sur les tableaux

L’enseignement privé au secours de l’école publique « défaillante »

A la rentrée de septembre 2023, je me demandais ce qu’allait trouver cette année le gouvernement et les médias pour ne pas parler des vrais problèmes de l’école : ce fut cette année une polémique raciste sur les Abayas. Mais la petite musique s’est déréglée avec un manque flagrant de professeur·es (pudiquement appelé « crise du recrutement »), des inégalités sociales et scolaires qui se creusent et qui se voient bien trop pour être cachées. Un rapport publié fin 2023 (https://nosservicespublics.fr/rapport-etat-services-publics-2023) précise même que la massification scolaire ne s’est « pas traduite par

Fin de règne ou le vide du remaniement

S’en rendent-ils compte ? Le remaniement du gouvernement ne suscite pour les Français ni frissons, ni suspens. L’Élysée a beau feuilletonner la séquence, rien n’y fera. C’est le vide que les éditorialistes commentent depuis plusieurs jours. Et pour cause : qu’importe le casting, le quinquennat d’Emmanuel Macron paraît déjà fini. Une femme est remerciée pour avoir mené le sale boulot des « réformes difficiles », comme on dit dans la novlangue pour des lois impopulaires et non justifiées. On se félicite qu’Élisabeth Borne ait duré plus longtemps qu’Édith Cresson. Mais personne n’oubliera qu’elle a

Agenda pour les relations entre la gauche ukrainienne et internationale

La situation sur le front militaire est préoccupante. Malgré certains succès tactiques, les grands espoirs placés dans la contre-offensive n’ont pas été comblés. Au contraire, Valeri Zaloujny, le commandant en chef ukrainien, a ouvertement reconnu une impasse. Les sondages nationaux indiquent un début d’épuisement. La «communauté internationale» se désintéresse de la situation, les programmes d’aide sont bloqués, les transports routiers sont bloqués. L’hiver est là, tout comme les frappes de missiles russes sur les infrastructures énergétiques [1]. Sur le plan politique, la situation n’est pas meilleure. La gauche ukrainienne, qui ressemble

Jacques Delors, un des principaux fossoyeurs de la gauche en France et en Europe

Lors des funérailles de Jacques Delors la semaine dernière, l’ancien président de la Commission européenne a été salué comme l’architecte de gauche de l’Union européenne. Mais loin des espoirs d’une « Europe sociale » que la gauche avait formés dans les années 1970, et que les sociaux-libéraux continuent de mettre en avant illusoirement, Delors a construit dans les années 1990 un nouvel ordre européen soumis aux dogmes néolibéraux de la marchandisation et de la privatisation. Vendredi dernier, Emmanuel Macron a présidé une cérémonie très médiatisée d’hommage national à Jacques Delors, ancien ministre de l’Économie