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De la colère des agriculteur·trices

Nous faisons face à un mouvement européen de colère des agriculteur·trices, qui touche maintenant la France. De quoi cette colère est-elle le nom ? Quels sont les enjeux auxquels fait face l’agriculture française ? Quelles sont les solutions ? Je fais le point dans cette note de blog. En France, la contestation s’est d’abord traduite par le retournement de panneaux routiers par des agriculteur·trices, pour protester contre la politique agricole de l’Union européenne. Depuis le 16 janvier, il y a des manifestations notamment en Occitanie pour des raisons multiples :

Crise du monde paysan : en finir avec l’agro-capitalisme

Hausse des prix alimentaires, baisse des revenus des agriculteurs, pénurie d’eau, dérèglement climatique, appauvrissement des sols : la crise écologique et la crise agricole se superposent et forment un cocktail explosif. On ne peut qu’être frappé par l’inégalité de traitement entre les militant·es écologistes et paysan·nes condamné·es récemment pour leur action à Ste-Soline contre un chantier de méga-bassines, et le traitement médiatique, mais surtout politique, réservé à l’expression du mécontentement des agriculteurs par un gouvernement qui cultive le « deux poids, deux mesures ». Ainsi lundi, le ministre de l’intérieur indiquait

Le séparatisme scolaire en marche

La prise de fonction de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques (sic) fut originale : une vraie sortie de piste ! En 24h, Amélie Oudéa-Castéra a réussi à broyer la promesse républicaine d’égalité et à mettre en lumière l’argent-roi, l’entre-soi de la grande bourgeoisie, le séparatisme social qui font le sel de la macronie. Dès sa première expression publique, la ministre s’est vautrée dans le mensonge et a insulté les enseignants. Un record pour cette ancienne sportive de haut niveau ! L’affaire a fait le

Vautrin, Darmanin, main dans la main pour la démolition du service public hospitalier

Ils ou elles sont en France environ 4500 médecins, spécialistes qui font tourner les services d’urgences et de nombreux services à l’hôpital. Iels ont un gros avantage pour les pouvoirs publics : précaires au niveau du contrat de travail ils ne coûtent pas chers. Payé·es avec un joli lance-pierre, iels assurent le service et enchainent les gardes de nuit et les astreintes pour améliorer l’ordinaire. Iels ont parfois des compétences et des qualifications telles qu’ils contribuent à la formation des internes, assurent des fonctions de sénior figurant sur les tableaux

L’enseignement privé au secours de l’école publique “défaillante”

A la rentrée de septembre 2023, je me demandais ce qu’allait trouver cette année le gouvernement et les médias pour ne pas parler des vrais problèmes de l’école : ce fut cette année une polémique raciste sur les Abayas. Mais la petite musique s’est déréglée avec un manque flagrant de professeur·es (pudiquement appelé « crise du recrutement »), des inégalités sociales et scolaires qui se creusent et qui se voient bien trop pour être cachées. Un rapport publié fin 2023 (https://nosservicespublics.fr/rapport-etat-services-publics-2023) précise même que la massification scolaire ne s’est « pas traduite par

Fin de règne ou le vide du remaniement

S’en rendent-ils compte ? Le remaniement du gouvernement ne suscite pour les Français ni frissons, ni suspens. L’Élysée a beau feuilletonner la séquence, rien n’y fera. C’est le vide que les éditorialistes commentent depuis plusieurs jours. Et pour cause : qu’importe le casting, le quinquennat d’Emmanuel Macron paraît déjà fini. Une femme est remerciée pour avoir mené le sale boulot des « réformes difficiles », comme on dit dans la novlangue pour des lois impopulaires et non justifiées. On se félicite qu’Élisabeth Borne ait duré plus longtemps qu’Édith Cresson. Mais personne n’oubliera qu’elle a

Agenda pour les relations entre la gauche ukrainienne et internationale

La situation sur le front militaire est préoccupante. Malgré certains succès tactiques, les grands espoirs placés dans la contre-offensive n’ont pas été comblés. Au contraire, Valeri Zaloujny, le commandant en chef ukrainien, a ouvertement reconnu une impasse. Les sondages nationaux indiquent un début d’épuisement. La «communauté internationale» se désintéresse de la situation, les programmes d’aide sont bloqués, les transports routiers sont bloqués. L’hiver est là, tout comme les frappes de missiles russes sur les infrastructures énergétiques [1]. Sur le plan politique, la situation n’est pas meilleure. La gauche ukrainienne, qui ressemble

Jacques Delors, un des principaux fossoyeurs de la gauche en France et en Europe

Lors des funérailles de Jacques Delors la semaine dernière, l’ancien président de la Commission européenne a été salué comme l’architecte de gauche de l’Union européenne. Mais loin des espoirs d’une « Europe sociale » que la gauche avait formés dans les années 1970, et que les sociaux-libéraux continuent de mettre en avant illusoirement, Delors a construit dans les années 1990 un nouvel ordre européen soumis aux dogmes néolibéraux de la marchandisation et de la privatisation. Vendredi dernier, Emmanuel Macron a présidé une cérémonie très médiatisée d’hommage national à Jacques Delors, ancien ministre de l’Économie

En Israël, lutter contre la guerre et le racisme

L’organisation judéo-arabe Standing Together mène, depuis le 7 octobre, un combat quotidien en Israël contre la guerre de Netanahyu contre Gaza, contre le racisme anti-arabe et pour l’organisation de solidarité concrète sur le terrain. Uri Weltmann, organisateur national, a donné une interview au site australien LINKS International Journal of Socialist Renewal, que nous reproduisons ici. Après plus de deux mois de guerre et un nombre croissant de victimes, comment la guerre d’Israël contre Gaza est-elle perçue par la société israélienne ? Et comment les Israéliens ont-ils réagi aux actions du

Les états membres de l’UE contre les travailleurs des plateformes

Nous avions publié un article annonçant la victoire des travailleurs et travailleuses des plate-formes contre une directive européenne (voir ci dessous). Mais hélas, ne jamais se réjouir trop vite. L’accord européen sur la directive donnant des droits aux travailleurs des plateformes vient d’être rejeté par les Etats membres sous l’impulsion de la France et sous l’influence des lobbies. Nous publions le communiqué de Leïla Chaïbi à la suite de ce blocage. Emmanuel Macron fossoyeur de la directive pour les droits des travailleurs des plateformes. Le 13 décembre dernier, après des

COP28 : Ahmed Al-Jaber inscrit son nom dans l’histoire de l’enfumage capitaliste

Fumée blanche à la COP28 : les deux semaines de négociations climatiques ont débouché sur un accord unanime. Tout sourire sous les applaudissements, le président émirati du sommet a estimé que le texte élaboré sous sa houlette était « historique ». Beaucoup de grands médias ont relayé ce message, avec l’appui de certains scientifiques très impliqués dans les travaux du GIEC. (1) Or, en réalité, rien, ou presque, ne justifie cet enthousiasme. “Historique” Ce qui est « historique », c’est qu’un sommet des Nations Unies sur le climat ait été mis entre les mains du président

Loi Darmanin ou le syndrome de la grenouille

Un grenouille dans une marmite portée lentement à ébullition ira à sa mort sans jamais tenter de sauter. On y est, avec des vies concrètes détruites en dépit du bon sens et de toute humanité, comme le constatent amèrement tout.e militant.e de la solidarité. On connait tous la vieille histoire du syndrome de la grenouille. Plongez une grenouille dans un marmite d’eau froide, faites-la chauffer à feu doux. A la fin , elle explose. A aucun moment elle n’aura tenté de sauter. Bien sûr au bout d’un moment, elle aura