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A propos de l’Appel pour une 6 ème République à LFI

Le 10 février s’est tenu à Gagny (93) la première Assemblée Citoyenne Militante de l’Appel pour une 6 éme République à LFI. Cet appel, paru en mai 2023, est aujourd’hui signé par prés de 550 militant·es de la FI : animateurs·trices de GA, participant·es de boucles départementales et même élu·es à divers niveaux. L’objectif central défendu est la démocratisation du mouvement, à rebours d’un système centralisé ou les participant·es sont trop souvent considéré·es comme des « petites mains qui collent, tractent et boîtent au service de la machine insoumise », mais sans avoir leur mot à dire sur les orientations stratégiques. Pour les signataires, militer ce n’est pas seulement agir mais aussi réfléchir. De ce point de vue, les structures internes de la FI ne sont pas satisfaisantes et offrent bien souvent l’apparence de la démocratie sans en avoir la réalité. Cette journée avait pour but de tracer les contours d’un renouveau démocratique plus en phase avec l’esprit des mouvements citoyens et avec les valeurs de l’Avenir en Commun. D’où la référence à la 6 ème République avec l’argument incontournable : « Comment peut-on prôner la démocratisation de la société avec un instrument qui ne l’est pas ? ».

A Gagny, se sont retrouvés environ 65 participant·es plus une trentaine en visio. Il s’agissait d’une réunion fermée, exclusivement réservée aux signataires de l’appel. Dans un contexte national et local souvent tendu au sein de la FI, il est possible que certain·es aient hésité soit à signer, soit à se rendre sur place, d’autant que la réunion était filmée et fera l’objet d’un montage vidéo. Il est à noter que les « frondeurs » n’étaient pas invité·es pour éviter les interprétations erronées sur la nature d’une initiative partie de la base.

La journée a, dans un premier temps, consacré plusieurs heures à des éléments de formation sur les objectifs de l’Appel, la structuration et le fonctionnement de la FI (avec la mise en lumière de la dualité entre une association de fait « gazeuse » et un parti légal, déclaré composé de trois adhérent·es recueillant le financement public), les finances et les principes d’une constituante.

Une grande place a aussi été faite à l’exposé de la situation interne marquée par de multiples exclusions ou dissolutions de GA prononcé par la CRP (Commission de respect de principes) dont on peut s’interroger sur l’objectivité et les méthodes. A bien des égards, les décisions prises ressemblent beaucoup à de règlements de compte destinés à écarter des personnes jugées gênantes. Le cas d’une militante bien connue de Marseille paraît emblématique de cette démarche.

A l’issue de la journée, un appel a été adopté : «  Pour sortir de cette crise par le haut, il faut changer les règles du jeu. Il est temps d’élaborer et d’adopter de véritables statuts fixant un cadre politique clair, démocratique et participatif ». Pour ce faire, ils et elles proposent une démarche, une constituante interne à la FI : « des militant·es citoyen·nes désignés par des règles claires et vertueuses seront chargé·es de rédiger et de proposer de nouveaux statuts pour la FI ».

A l’évidence, les thèmes de cette rencontre et les propositions faites résonnent avec les préoccupations maintes fois exprimées par « Ensemble Insoumis » et plus tard la Gauche Eco Socialiste : assurer l’unité » de la FI en faisant vivre le pluralisme, faire en sorte que l’ensemble des acteurs·trices de la FI puissent décider par eux-mêmes des grandes orientations à travers des votes et des débats. Par contre, nous pensons qu’il est difficile de se limiter à la question de la démocratie interne sans réfléchir aussi à la stratégie plus globale du mouvement. Ainsi, la GES reste très favorable au rassemblement de la gauche et des écologistes tel que la NUPES a pu à un moment l’incarner.

Jean Pierre Lemaire