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Du mouvement ouvrier aux Gilets jaunes….

L’irruption inattendue d’un mouvement social d’ampleur nationale hors de tout cadre syndical et politique, un mouvement capable d’ébranler, au moins momentanément, le pouvoir en place est le signe d’une profonde métamorphose des formes de mobilisation sociale et de son rapport aux forces politiques de gauche. Le mouvement des Gilets jaunes a émergé à la suite d’autres phénomènes qui remettaient déjà en cause la mainmise de la gauche politique et du mouvement syndical sur les mobilisations sociales, comme les « cortèges de tête [1] » dans les manifestations syndicales qui regroupent aujourd’hui une majorité

2ème Assemblée des assemblées des Gilets jaunes : ancrer le mouvement dans la durée

Cette 2ème assemblée des assemblées (ADA) a été organisée à Saint-Nazaire deux mois après celle de Commercy qui avait constitué un moment important du mouvement des GJ en réunissant environ 75 délégations et autour de 300 personnes. Saint-Nazaire est une ville importante au sein du mouvement des Gilets Jaunes, grâce notamment à l’ouverture de la maison du peuple en décembre dernier, qui est rapidement devenu un lieu d’auto-organisation, de rencontres, de préparation des mobilisations ; et donc d’accueil de cette deuxième ADA. Celle-ci a permis de faire un bilan de l’état

Gilets Jaunes à Béziers : J’veux du soleil.

À Béziers : du documentaire à la réalité ou de la réalité au documentaire ? À cette question nous pouvons répondre : « les deux, camarade ». Les deux se nourrissent mutuellement. En effet, depuis le 17 novembre le mouvement des Gilets Jaunes s’est fait remarquer entre autre par ses revendications, sa fierté, sa fraîcheur et son inventivité. Mais aussi par sa visibilité. D’abord par la couleur du soleil : le jaune flashy qui se voit de loin, crève les écrans. Les lieux d’intervention ensuite : les ronds-points, devant des centres économiques,

8 mars 2019, une réussite !

Les mobilisations du 8 mars ont été un grand succès dans de nombreux pays, de la Turquie (malgré la répression de la manifestation par la police, au prétexte que les cris et sifflets des manifestantes, à l’heure de la prière, auraient fait la preuve de leur irrespect de l’Islam) aux Etats-Unis, en passant par l’Amérique Larne et l’Espagne, où les manifestations les plus impressionnantes se sont incontestablement produites, en réponse à l’appel à la grève féministe. Ce mode d’action retrouve des couleurs depuis 2016. Pour le droit à l’avortement, les

Un 16 mars bouillonnant

Samedi 16 mars 2019 était le rendez-vous fixé dans toute la France pour, d’une part, la mobilisation pour le climat, et, d’autre part, les Gilets Jaunes. A cela s’ajoutait, à Paris, la marche antiraciste pour les solidarités à Paris. Le premier bilan est celui du succès numérique à commencer par la mobilisation pour le climat : entre 50.000 et 100.000 personnes à Paris (dans tous les cas la plus importante manifestation pour cette cause en France), près de 30.000 à Lyon, 5.000 à Marseille mais aussi dans de très nombreuses localités

Macron doit céder aux exigences des gilets jaunes et du mouvement social

La France est bouleversée depuis 11 semaines par une révolte citoyenne et sociale sans précédent depuis Mai 68. Depuis 11 semaines, malgré les caricatures et le mépris, les gilets jaunes exigent des mesures simples et immédiates et plus que légitimes de démocratie et de justice fiscale, sociale et environnementale. Simples et immédiates, parce que l’annulation de la hausse des taxes sur le carburant aurait pu être compensée quasi immédiatement par le rétablissement de l’ISF. Parce que la remise en cause du CICE pourrait financer une augmentation immédiate du SMIC. Plus que légitimes,

« Le capitalisme ne mourra pas de mort naturelle »

Razmig Keucheyan est professeur de sociologie à l’université de Bordeaux. Spécialiste d’Antonio Gramsci et penseur de la question environnementale, il est notamment l’auteur de Hémisphère Gauche (2010), Guerre de mouvement et guerre de position (2012) et de La nature est un champ de bataille (2014). Dans cet entretien, nous l’avons interrogé sur l’état actuel de nos démocraties, la manière dont la question écologique doit se poser, l’actualité de la pensée d’Antonio Gramsci, la reconfiguration de l’échiquier politique et l’actualité récente marquée par le mouvement des Gilets Jaunes. Entretien réalisé par Marion Beauvalet, retranscrit par Marie-France Arnal. 

Gilets Jaunes, l’urgence de l’acte

Comme tout mouvement doté d’une force événementielle, celui des Gilets Jaunes (GJ) se présente à la fois comme anticipé et inattendu, surinterprété et résistant aux interprétations. Anticipé, tout d’abord, dans la mesure où, depuis des années déjà, et des côtés les plus opposés, il est question de cette « insurrection qui vient » : des secteurs militants radicaux bien entendu, et en particulier de la mouvance autonome à l’origine de la brochure qui a popularisé l’expression, mais tout autant d’acteurs politiques déjà bien établis et aspirant à la conquête du pouvoir par les

Le grand débat ou le grand bluff ?

C’est avec ces mots qu’un des maires d’une centaine de communes réunis à Souillac (dans le Lot), vendredi 18 janvier, a accueilli le président de la République lors de la deuxième journée du « Grand débat national ». Peut être, est ce bien résumer l’initiative de l’exécutif pour essayer de reprendre la main face à la mobilisation des gilets jaunes depuis le 17 novembre dernier ? En tout cas, de nombreux maires de petites communes n’étaient pas venus là pour faire allégeance au président jupitérien et, au contraire, ne mâchaient pas leurs

RIC, souveraineté populaire et Constituante

Le RIC, porté par le mouvement des Gilets jaunes, est le principal vecteur du désir de démocratisation des institutions. Mais un ilot de démocratie est-il possible dans un océan anti-démocratique ? Le RIC ne risque t’il pas de devenir une caisse de résonance de la frustration face à cette impuissance ? Pour atteindre son objectif, le RIC ne doit-il pas s’ancrer dans des institutions qui le partage ? La proposition de grand débat national du gouvernement, avant même son démarrage, a déjà bien du plomb dans l’aile, de la démission

Exigeons l’amnistie des Gilets jaunes ! Signez la pétition !

Ils n’étaient pas venus à Paris, Bordeaux, Toulouse, et tant d’autres villes, pour en découdre avec les forces de l’ordre. Ils étaient venus pour défendre leurs vies menacées, dégradées par la précarité, mises en joue par un pouvoir prêt à faire les poches de leurs parents retraités comme de leurs enfants étudiants, afin de valoriser le patrimoine financier des plus riches. Ils étaient venus pour protéger leurs droits fondamentaux, et aussi une certaine conception de la justice sociale, qui a longtemps fait l’honneur de la France.La stratégie de la tension, délibérément choisie

Le référendum révocatoire existe déjà…

La révocation des élu.e.s par les électeurs n’est pas une simple utopie, le droit du travail – c’est-à-dire la loi – consacre de longue date un système de référendum révocatoire pour les représentant.e.s des salarié.e.s, délégués du personnel, comités d’entreprise et aujourd’hui comité social et économique. La révocation des élu.e.s par les électeurs n’est pas une simple utopie,. Elle fut dès l’origine un guide pour la Commune de 1871 : « Attendu que le droit de révoquer les chefs ou mandataires élus est un droit absolu, en République, pour les électeurs […], l’assemblée

Potentialités et perspectives du mouvement des Gilets Jaunes … et de la France Insoumise.

Beaucoup d’analyses sur le mouvement des Gilets Jaunes, souvent intéressantes, ont circulé dans notre mouvance et au-delà.1 Il y a tout lieu de s’en inspirer sans occulter toutefois les questions plus spécifiques qui se trouvent posées aux organisations politiques et à la France Insoumise. Un mouvement social antilibéral En quelques semaines le mouvement des Gilets jaunes est venu bouleverser le paysage social , enrayer un temps au moins la machinerie néolibérale, placer sur la défensive Macron et mettre en crise son gouvernement. Plusieurs traits extrêmement positifs caractérisent ce mouvement inédit :

Back to basics

La porte de l’avenir s’est entre-ouverte, même si nul ne sait à quoi il va ressembler. Ni quelles seront les conséquences du mouvement des Gilets Jaunes. Mais l’effet de souffle vient remettre au centre de la réflexion théorique le marxisme et la lutte des classes. Revenir aux bases… Depuis des décennies maintenant qui osait se réclamer du marxisme et de la lutte de classes se voyait couvrir de ridicule et finissait symboliquement cloué en Place de Grève. Cette place où se joue, comme le disait Althusser dans son style inimitable,

Gilets jaunes, réflexions sur le moment actuel

Le mouvement des gilets jaunes est totalement inédit. Imprévu et imprévisible, il pose une série de questions qui, pour n’être pas totalement nouvelles, n’en sont pas moins reconfigurées. Ce mouvement a posé des problèmes fondamentaux qui ne sont pas résolus. Le mouvement des gilets jaunes permet de confirmer que l’histoire est création de l’inédit, c’est-à-dire, comme l’avait parfaitement vu Castoriadis, « capacité de faire émerger ce qui n’est pas donné ni dérivable, combinatoire ou autrement, à partir du donné »[1]. Imprévu et imprévisible, il pose une série de questions qui, pour n’être pas

Paris : appel unitaire à converger avec la manif des gilets jaunes du samedi 15/12

Le mouvement des gilets jaunes a mis dans le débat public l’ensemble de la politique sociale et fiscale du gouvernement et des politiques néolibérales mises en œuvre par les gouvernements successifs depuis des décennies. Il a affirmé avec force le lien entre la question sociale et écologique : la nécessaire transition écologique ne peut se faire sur le dos de la majorité de la population. Ce mouvement est maintenant porteur de revendications concrètes et d’une exigence démocratique fondamentale : ce n’est pas à une petite minorité de privilégiés de décider