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Référendums en Irlande : un sacré raté

Le résultat inattendu des référendums du 8 mars en Irlande est une déception et renvoie l’image d’une Irlande retournée à son atavisme traditionnel. Les amendements proposés, qui allégeaient la conception réactionnaire de la famille et de la place des femmes en son sein telle qu’elle est gravée dans la constitution, ont été rejetés à 67 et 73% des voix, avec une participation de 44%. Jamais un vote référendaire n’avait été aussi largement perdu, alors même qu’aucun parti d’importance n’appelait à voter non. Particulièrement rétrograde, adoptée en 1937, la constitution irlandaise

L’U.E. et la question migratoire : l’ascension politique des extrêmes droites

À moins de 4 mois d’un scrutin pour renouveler le Parlement européen, les extrêmes droites abordent l’élection en position de force : elles gouvernent déjà dans 6 pays de l’Union – seules ou en coalition – et les sondages les annoncent comme première ou deuxième force dans 9 autres1. Au cœur de leurs discours, et par-delà des divergences entre les diverses formations, l’idéologie anti-immigration les rassemble. Si on dépasse le cadre des partis d’extrêmes droites pour comptabiliser les formations prônant une idéologie anti-immigration, le constat est encore bien plus alarmant. Comme

Portugal : résolution du Bloco de esquerda

Sur le cadre politique post-électoral 1. Les partis qui ont gouverné ces cinquante dernières années ont atteint un niveau historiquement bas lors de ces élections. Il s’agit d’un processus d’érosion, peu linéaire mais de longue durée, résultat d’une alternance sans réelle alternative dans le cadre de la gouvernance européenne. 2. La radicalisation de la droite, identifiée depuis longtemps, est accélérée par le résultat de Chega, qui parvient à mobiliser de nouveaux électeurs, des jeunes et des abstentionnistes habituels. 3. Cette radicalisation est également visible dans le programme et le discours

Droits des femmes, vérités alternatives

A l’occasion du 8 mars, l’hebdomadaire Le Point a publié une tribune assez affligeante signée par Eric Ciotti (c’est le chef !) et vingt-six élues – députées, députées européennes, sénatrices, maires, responsables politiques – du parti « Les Républicains ». Dans un premier temps, les signataires rappellent tout ce que, en France, la droite « a fait pour les femmes » : le droit de vote, la loi Veil, la loi Neuwirth, la loi Coppé-Zimmerman (quotas de femmes au sein des conseils d’administration), etc. La présentation satisfaite de ces « avancées obtenues par la droite » est quelque peu amnésique puisque la tribune se

« Nous ne serons pas complices de la violation du droit international par Israël »

Nous, les parlementaires signataires de cette lettre, déclarons notre engagement à mettre fin aux ventes d’armes de nos nations à l’État d’Israël. Nos bombes et nos balles ne doivent pas être utilisées pour tuer, mutiler et déposséder les Palestiniens. Mais c’est le cas : nous savons que des armes mortelles et leurs pièces détachées, fabriquées ou expédiées par nos pays, contribuent actuellement à l’assaut israélien contre la Palestine, qui a fait plus de 30 000 morts à Gaza et en Cisjordanie. Nous ne pouvons pas attendre. À la suite de

Le 93 en grève pour l’éducation !

Jeudi 7 mars 2024, 60 % des enseignant·es du secondaire sont en grève en Seine-Saint-Denis, 45 % dans le premier degré et de nombreuses AESH. 4500 manifestant·es marchent dans Paris vers le ministère de l’Éducation nationale, avant que 480 d’entre eux se retrouvent à la Bourse du travail pour une assemblée départementale. C’est une mobilisation historique et qui prend de l’ampleur depuis le lundi 26 février, où en réponse à l’appel de l’intersyndicale CGT éduc’action, FSU, Solidaires, CNT, 40 % des enseignant·es du département « n’ont pas fait leur rentrée

Penser l’école à partir du travail des professeur·es des écoles

Quelle organisation politique peut se passer de l’élaboration d’un projet pour l’éducation en général, pour l’école en particulier ? Un projet qui peut être conçu en partant du rôle qu’a l’institution scolaire dans la société, ou encore à partir de l’enfant et son développement, à partir de ce que souhaitent les familles même ou bien encore à partir des contenus disciplinaires à enseigner. Mais il est plus rare de penser l’école à partir de l’activité de celles et ceux qui y travaillent. Je ne parle pas ici du travail qui leur

“L’Évènement”

De l’émotion. Beaucoup d’émotion dans cette salle de congrès en ce 4 mars 2024. 780 parlementaires sur 925 ont adopté le projet de loi constitutionnelle consacrant la “liberté garantie” pour les femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), qui devient ainsi une liberté fondamentale inscrite dans la Constitution (modification de l’article 34). Toute la gauche a voté pour sans exception. Parmi les contre et les abstentions, des LR, des RN, des centristes et même un macroniste. N’oublions jamais qui défend les droits des femmes et qui prétend les

Ukraine : un besoin vital d’armes

Le Comité français du Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine (RESU) constate que les déclarations erratiques et intempestives du président de la République suscitent des débats sur de fausses questions. Cela conduit à occulter les vrais besoins de l’Ukraine et du combat pour le droit des peuples et la démocratie. Emmanuel Macron a déclaré à l’issue du sommet tenu à Paris sur la guerre : « Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer, de manière officielle, assumée et endossée, des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être

A propos de « La faute à Lénine ? » de Roger Martelli

Ni le personnage de Lénine ni sa pensée ne sont exactement dans l’air du temps !  Pourtant le centenaire de sa mort (janvier 2024) a quand même donné lieu à une petite activité éditoriale – certes limitée aux cercles de la gauche radicale – dont on peut citer quelques exemples significatifs. Les Editions sociales ont publié un « Découvrir Lénine » qui regroupe onze textes sélectionnés et présentés par Marina Garrisi (1). Le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) a organisé une table ronde titrée « Lénine, 100 ans après » avec Olivier Besancenot et l’historienne Ludivine Bantigny (2). Dans le même registre,