Le mouvement militaire victorieux du 25 avril 1974 a été marqué, dès le premier jour, par l’explosion d’un mouvement révolutionnaire de masse, un véritable tremblement de terre qui a subverti l’ordre établi à tous les niveaux de la société. Il a tenté de créer et d’articuler de nouvelles formes démocratiques d’organisation et d’expression de la volonté populaire dans des milliers d’entreprises, dans les quartiers populaires de la périphérie des villes, dans les campagnes du sud, dans les écoles, dans les hôpitaux, dans les organes locaux et centraux de l’État et même dans
Portugal
Au-delà des oeillets. Grandeurs et limites de la Révolution portugaise
D’avril 1974 à novembre 1975, la classe ouvrière portugaise va ainsi chercher à briser l’appareil d’État hérité du régime salazariste et à inventer les voies d’un socialisme démocratique, dans des conditions d’arriération économique et de répression politique léguées par une dictature qui se sera maintenue plus de quarante ans. S’enracinant en partie sur le terrain des contradictions propres au colonialisme portugais, la Révolution s’ouvre le 25 avril 1974 par une révolte de capitaines organisés dans le cadre du Mouvement des forces armées (MFA), avant de se radicaliser par bonds –
Portugal : il y a 50 ans, la Révolution des Oeillets
Le 25 avril 1974, la diffusion de « Grandola Villa Morena » (1) sur les ondes de Radio Renaissance marque le lancement de ce qui n’était à l’origine qu’un coup d’Etat et allait rapidement devenir la « Révolution des Œillets ». A l’origine de l’événement, il y a la prise du pouvoir par certains secteurs de l’armée, à l’instigation du Mouvement des Forces Armées (MFA). Le MFA est une organisation clandestine regroupant des officiers supérieurs – les « capitaines d’Avril » – dont l’objectif principal était d’en finir avec les guerres coloniales perdues d’avance que le
Portugal : cinq remarques sur un bouleversement politique
Le grand historien et dirigeant historique du Bloc de gauche Fernando Rosas propose quelques éléments d’analyse du bouleversement politique qui vient d’avoir lieu au Portugal : non seulement la défaite électorale du PS (qui gouvernait depuis 2015) au profit de la droite, mais aussi et surtout la progression de l’extrême droite (Chega, qui signifie en portugais « ça suffit »), passée en cinq ans de l’inexistence électorale à 18 % et 50 députés. La situation appelle selon lui à une réflexion collective au sein de la gauche portugaise pour agir ensemble, défendre l’essentiel et
Portugal : résolution du Bloco de esquerda
Sur le cadre politique post-électoral 1. Les partis qui ont gouverné ces cinquante dernières années ont atteint un niveau historiquement bas lors de ces élections. Il s’agit d’un processus d’érosion, peu linéaire mais de longue durée, résultat d’une alternance sans réelle alternative dans le cadre de la gouvernance européenne. 2. La radicalisation de la droite, identifiée depuis longtemps, est accélérée par le résultat de Chega, qui parvient à mobiliser de nouveaux électeurs, des jeunes et des abstentionnistes habituels. 3. Cette radicalisation est également visible dans le programme et le discours
Portugal. « Nous nous battons pour une majorité afin de mettre en œuvre des mesures concrètes. »
Entretien avec Mariana Mortágua conduit par Leonete Botelho et Ana Bacelar Begonha Mariana Mortágua – dirigeante du Bloco de Esquerda et principale candidate pour les élections législatives du 10 mars au Portugal – ne rejette pas l’idée d’entrer dans un éventuel gouvernement dirigé par Pedro Nuno Santos [tête de liste pour le Parti socialiste; en 2015, le premier ministre Antonio Costa en avait fait son secrétaire d’Etat aux Affaires parlementaires chargé du lien avec la Coalition démocratique unitaire et le Bloco de Ezquerda]. Toutefois, Mariana Mortágua estime que l’important est de
Portugal. Le PS, fort d’une majorité absolue, face aux mobilisations sociales
Un an après que le Parti socialiste (PS) a obtenu la majorité absolue au parlement [42,50% des voix et 120 sièges sur 230, lors d’élections anticipées], la situation politique a changé avec l’émergence de mobilisations populaires [1]. Cette mobilisation se décompose déjà en de multiples luttes. Des luttes des enseignant·e·s, des médecins, des infirmières, des magistrats et du personnel de l’aviation civile – marquées par la revendication d’augmentations salariales en réponse à la pression de l’inflation et de la hausse des taux d’intérêt – aux mobilisations transversales, comme celles prévues le
Le Portugal dans le cycle de la majorité absolue du PS
Les élections qui se sont déroulées le 30 janvier au Portugal ont donné la majorité absolue des sièges au Parlement au Parti socialiste. La gauche a subi une défaite majeure, entraînée par le spectre d’une bipolarisation annoncée dans les sondages, qui s’est avéré faux. La droite traditionnelle a subi une nouvelle défaite, ne parvenant pas à concentrer les votes et ouvrant la voie à la nouvelle et à l’ancienne extrême droite,Chega et Iniciativa Liberal. Face aux sondages de ces derniers jours, avec le PS et le PSD en égalité technique,
Portugal. « La gauche face aux élections de fin janvier 2022 »
Entretien avec Jorge Costa conduit par Brais Fernández Depuis quelques années, le Portugal est gouverné par le Parti socialiste, seul. Cependant, ne disposant jamais de la majorité absolue, il a été contraint de conclure des accords avec la gauche, dans ce qui était connu sous le nom populaire de « geringonça » [le truc, le bidule, le machin]. Une expérience pleine de tensions et de conflits, qui s’est terminée par une rupture lorsque le parti socialiste a refusé de s’entendre, le 25 octobre, sur le budget avec le Bloco de
Portugal. La santé, les retraites et l’emploi, questions cruciales pour la gauche
Fin 2015, les élections législatives ont abouti à un scénario sans précédent dans la politique portugaise. La coalition de droite – qui avait mis en œuvre pendant quatre ans le programme d’austérité de la troïka – dirigée par Pedro Passos Coelho (PSD-Parti socialiste démocratique) et Paulo Portas (CDS-PP-Parti populaire) a été la force la plus votée, obtenant 37% des voix et 102 députés au parlement national. Ensemble, le Parti socialiste (PS), avec 32%, le Bloc de gauche (Bloco de Esquerda), avec 10,2%, et le Parti communiste portugais (PCP/PEV), avec 8,2%,
Otelo Carvalho, de la guerre coloniale à la révolution
Dans cet article, Chris Bambery (1) évoque Otelo Savaira de Carvalho, le cerveau de la Révolution des œillets qui vient de mourir. Il est tout à fait exceptionnel que Counterfire (2) publie la notice nécrologique d’un officier de haut rang mais, dans ce cas, Otelo Savaira de Carvalho qui vient de mourir à l’âge de 84 ans mérite que l’on rappelle son parcours. Otelo, comme tout le monde l’appelait au Portugal, était le principal organisateur de la rébellion du 25 avril 1974 qui mit fin à plus de quarante années de régime autoritaire
Portugal : résolution politique de la direction nationale du Bloco de Esquerda
Les élections présidentielles ont été marquées par la crise pandémique et par l’agressivité de l’ultra droite. La direction nationale du Bloco de Esquerda salue la disponibilité et l’engagement de Marisa Matias et prend acte de l’importance d’une campagne socialiste, féministe, antiraciste et écologiste, dans l’affirmation d’une réponse à la crise et du combat contre l’agressivité de l’ultradroite. Marisa a mené une campagne courageuse et probante, dont les résultats n’ont pas été à la mesure de l’impact réel de sa candidature et de ses objectifs. Sous la crise pandémique qui a
Portugal. Six remarques sur le résultat de l’élection présidentielle du 24 janvier
La victoire [avec 60,7% des suffrages] de Marcelo Rebelo de Sousa [président sortant, élu en 2016 pour un premier quinquennat] a bénéficié d’une reconfiguration au centre, avec le soutien de Rui Rio [président du Parti social-démocrate depuis 2018] et d’António Costa [Parti socialiste, Premier ministre depuis novembre 2015], qui ont mobilisé l’essentiel de l’électorat, mais aussi avec l’appel à une victoire au premier tour, lancé par Marcelo Rebelo de Sousa lui-même, face à la menace croissante sur sa droite. 1.- La participation électorale n’a pas confirmé les pires scénarios d’abstention [10’791’490 inscrits;
Portugal : le Bloco contre le budget
Le bureau national du Bloc de gauche a décidé, à l’unanimité, le 25 octobre de demander à ses 19 députés de voter contre le projet de budget du gouvernement Costa (PS). Dans la déclaration ci-dessous, Catarina Martins, députée et porte-parole du Bloc de gauche, explique cette décision. Déclarations de Catarina Martins lors de la conférence de presse qui a suivi le bureau national du Bloc de gauche ce dimanche : “Nous vivons la plus grande crise de notre vie et elle va s’aggraver dans les mois à venir. C’est pourquoi
Portugal : résolution politique de la direction nationale du Bloco
Les élections législatives ont confirmé le Bloco de Esquerda en tant que troisième force politique au Portugal Le Bloco a maintenu son groupe parlementaire, a fait la preuve de la solidité du camp populaire qu’il représente et a homogénéisé son expression territoriale, ce qui a par ailleurs contribué à ce qu’il ne puisse exister une majorité absolue1 La campagne du Bloco a été concentrée sur les priorités politiques de son programme et a montré, lors de ses initiatives, l’accroissement de sa base populaire et la mobilisation de secteurs qui avaient
Portugal : nous sommes là pour lutter pour les engagements pris
Les élections législatives du 6/10 au Portugal ont donné les résultats suivants : PS 36,7 %, PSD 27,9%, Bloco 9,7%, CDU (PCP+Verts) 6,5%, CDS-PP 4,3%, PAN (animalistes) 3,3%, CHEGA (ext. droite) 1,3%. Ce dimanche, dans sa réaction aux résultats des élections, la coordinatrice du Bloco a souligné que « la droite a subi une défaite historique ». Le PS a gagné avec une « large majorité » et a donc « toutes les conditions pour former un gouvernement », a-t-elle affirmé. Quant au Bloco, Catarina Martins a souligné qu’ « il croît dans de nombreux districts » et qu’il