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L’U.E. et la question migratoire : l’ascension politique des extrêmes droites

À moins de 4 mois d’un scrutin pour renouveler le Parlement européen, les extrêmes droites abordent l’élection en position de force : elles gouvernent déjà dans 6 pays de l’Union – seules ou en coalition – et les sondages les annoncent comme première ou deuxième force dans 9 autres1. Au cœur de leurs discours, et par-delà des divergences entre les diverses formations, l’idéologie anti-immigration les rassemble. Si on dépasse le cadre des partis d’extrêmes droites pour comptabiliser les formations prônant une idéologie anti-immigration, le constat est encore bien plus alarmant. Comme

« Sortons des accords de libre-échange, assumons le protectionnisme écologique »

Ces derniers jours, Emmanuel Macron et son gouvernement ont multiplié les effets d’annonce en réponse à la colère du monde agricole. Mise sur pause de la trajectoire de réduction de l’usage des pesticides, dérogations en tout genre, arrêt de la « surtransposition » : les propositions pleuvent mais passent à côté de l’ampleur de la transformation nécessaire. Pire, elles continuent de creuser le dangereux sillon dans lequel les libéraux, la droite et l’extrême droite se sont engagés à bride abattue : fustiger une prétendue « écologie punitive » pour éviter

Jacques Delors, un des principaux fossoyeurs de la gauche en France et en Europe

Lors des funérailles de Jacques Delors la semaine dernière, l’ancien président de la Commission européenne a été salué comme l’architecte de gauche de l’Union européenne. Mais loin des espoirs d’une « Europe sociale » que la gauche avait formés dans les années 1970, et que les sociaux-libéraux continuent de mettre en avant illusoirement, Delors a construit dans les années 1990 un nouvel ordre européen soumis aux dogmes néolibéraux de la marchandisation et de la privatisation. Vendredi dernier, Emmanuel Macron a présidé une cérémonie très médiatisée d’hommage national à Jacques Delors, ancien ministre de l’Économie

Unis pour la solidarité, le climat, la justice et la paix en Europe

Les crises ayant frappé l’Europe ces dernières années ont aggravé les urgences sociale et climatique déjà existantes. L’explosion des prix a bénéficié à une poignée de profiteurs, tout en creusant les inégalités et en plongeant davantage de ménages dans la précarité. Les conséquences du changement climatique sur l’Europe sont devenues beaucoup plus visibles, avec toute une série de catastrophes climatiques : inondations, sécheresses, incendies… La pandémie de Covid a montré le sous-financement structurel de nos services publics, attaqués par des années de privatisation et d’austérité, ainsi que les dangers des

Le timide Pacte vert européen mis en danger

La Commission européenne a lancé fin 2019 un Pacte vert (Green Deal en anglais). Celui-ci prévoit de décliner thématiquement et sectoriellement nombre de législations censées mettre l’Europe sur la voie de la neutralité carbone et de la préservation de l’environnement. Ces mesures sont largement insuffisantes pour atteindre l’objectif de limiter l’augmentation de la température à 1,5°C et enrayer l’effondrement de la biodiversité. Toutefois, c’est un bougé non négligeable de la part des élites européennes et, pour résumer à grand trait, un début de verdissement du capitalisme européen. C’est dans le cadre

« Européennes : les jeunes de la Nupes veulent un projet commun pour l’union ! »

Notre génération aspire à un projet de transformation radical de justice sociale et climatique. Elle l’a prouvé, en votant majoritairement pour les candidat.e.s du bloc de gauche, populaire et écologiste au premier tour de l’élection présidentielle et massivement pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives. Ces élections ont ancré en notre génération l’idée qu’il est possible de faire gagner un autre projet. Un projet qui prenne la crise écologique à bras-le-corps, qui lutte contre la précarité généralisée et permette à chacune et chacun de vivre dignement. Un

Nouvelle situation géopolitique et architecture des relations internationales

Il y a trente ans, avec l’effondrement de l’Union Soviétique et des Etats de sa zone d’influence, la mondialisation néolibérale s’est imposée sur toute la planète. Mais si les conséquences sociales et environnementales des politiques néolibérales ont été, à juste titre, dénoncées par le mouvement altermondialiste, les années 1990 ont vu également la fin des dictatures dans de très nombreux pays et ont été un “âge d’or” pour les institutions internationales. Cela a été le cas des institutions financières – FMI et Banque mondiale – et commerciales – l’OMC a

Vers une nouvelle crise de la zone euro ?

« C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus », cette maxime du milliardaire Warren Buffet concerne les boursicoteurs, elle pourrait aussi bien s’appliquer à la zone euro. La masse énorme de liquidités que la Banque centrale européenne (BCE) a déversé sur les marchés financiers a permis de masquer les déficiences congénitales de la zone euro. Ce sont elles qui ressortent aujourd’hui alors que la BCE est en train de modifier sa politique monétaire. La convergence des économies au point mort Le premier problème renvoie à la

Union européenne : la confrontation assumée

« Appliquer notre programme quoi qu’il en coûte », c’est avec ce sous-titre résolu que la France insoumise a présenté la semaine dernière son premier plan. En écho au « quoi qu’il en coûte » de la Banque centrale européenne, le but n’est pas cette fois-ci de sauver les banques mais bien d’appliquer un programme de transformation sociale. Un programme qui malgré les nombreux obstacles qui ne manqueront pas de se dresser contre lui, ne doit pas venir s’échouer sur les rives de la technostructure européenne. Les différents plans qui seront présentés au cours

L’Union européenne, le Brexit, la Grèce de l’été 2015, la gauche et autres considérations

La sortie de « Conversations entre adultes »1 et la campagne en vue des élections générales britanniques sur fond de Brexit m’avaient incité, entre autres choses, à rédiger les notes que j’avais utilisées pour concevoir mon rapport introductif lors d’un atelier de l’Université d’automne d’Ensemble (2019) et consacré à « L’Union européenne et ses ruptures »2. En voici donc, avec quelque retard, une version finalisée. Le propos du rapport3 était de donner un éclairage particulier à la question de la rupture et/ou de la désobéissance avec l’Union européenne (ou avec

« Il n’y a pas de modèle social et fiscal européen, mais un choc entre deux modèles »

Ouf ! La réunion des dirigeants des Etats de l’Union européenne (UE) n’a finalement pas accouché d’une souris. Le plan de relance qui vient d’être décidé est une avancée politique et institutionnelle très importante. Elle doit beaucoup au revirement d’Angela Merkel. Qui aurait dit que l’Allemagne allait faire volte-face et accepterait non seulement de mutualiser des dettes mais aussi de promouvoir un mécanisme de subventions entre les Etats membres ? Un tabou est tombé, celui du refus de principe de toute solidarité financière entre les Etats membres face à la crise. Pour

Union européenne. « Sauver les meubles sans éteindre le feu »

Les 17, 18, 19 et 20 juillet derniers ont été le théâtre d’un marathon de journées parfaitement dramatisées par les chefs de gouvernement européens et mises en relief par les médias. Il semblait que l’Union européenne (UE) se refondait, que sa politique économique changeait et que les pays du Sud étaient sauvés de l’abîme grâce au Fonds de reconstruction. Un peu de distance peut nous permettre de mesurer la portée réelle du récent Conseil européen et, pour ce qui est de l’Espagne, d’évaluer les résultats. À cette fin, une bonne

Indignation de la délégation France insoumise après le Conseil Européen

Initialement prévu sur deux jours, le Conseil Européen aura finalement duré quatre jours et quatre nuits de négociations. Il a donné le triste spectacle d’une Union européenne dominée par l’esprit de compétition, la concurrence et l’égoïsme étroit d’une poignée d’Etats membres. Son résultat est une très mauvaise nouvelle pour les peuples européens. Les subventions atteignent péniblement 390 milliards d’euros, en deçà de la proposition de 500 milliards d’Emmanuel Macron et Anglea Merkel et bien loin des 2000 milliards réclamés par le Parlement européen et par le commissaire français Thierry Breton