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Meeting à Amiens le 13 mai

Il ne fallait pas être en retard à Mégacité le 13 mai, le grand amphithéâtre n’a pas suffit à accueillir tous ceux et toutes celles qui voulaient assister au meeting. Une bonne partie du public a dû suivre les interventions dans le hall. Il faut dire que nous avons, militant·es insoumis·es, passé plus de deux semaines à tracter, à coller et à frapper aux portes pour faire de cette date un succès ! Le retour de la dynamique militante a fait du bien à tout le monde, et les efforts ont payé, comme le montre la photo du soir : des jeunes et des moins jeunes, des travailleurs et travailleuses du social, de l’éducation, de la culture, de l’industrie, des convaincu·es et des moins convaincu·es, le public était varié et est venu de toute la Somme est au-delà.

La question centrale du meeting ? Le travail !

Anthony Smith, inspecteur du travail 4eme de la liste, et François Ruffin, député pour qui les relocalisations sont un enjeu central, sont là pour ça. Leur deux interventions ont permis de faire entendre un discours que l’on entend rarement dans les médias. Anthony Smith se concentrant sur un sujet qu’il connaît intimement, la sécurité au travail et les attaques contre l’inspection du travail. François Ruffin se concentre sur son cœur de cible, la lutte contre le dumping social et les délocalisations. Et pour compléter le propos des élu·es et candidat·es de l’union populaire, ce sont les syndicalistes de l’usine Metex d’Amiens qui ouvrent le meeting. En lutte pour leurs emplois, ils rappellent tous deux la qualité de leur travail, notamment au plan environnemental, face à la concurrence chinoise. C’est l’illustration crue des dégâts des traités de libre échange.

Tout·tes les intervenant·es le rappèleront, l’enjeu de la relocalisation ce n’est pas faire passer « les nôtres avant les autres », comme le souhaitent les nationalistes de tout poils, mais c’est avant tout une question sociale et environnementale. Il s’agit de savoir ce qui est produit et comment c’est produit, avec des salaires décents et des normes écologique élevées. Comme le dit Marina Mesure, pour enclencher la bifurcation écologique, nous devons avoir la main sur les industries. Et comme le dit Manon Aubry, nous ne pouvons pas accepter que les productions partent en Moldavie avec des salaires de misère : il faut défendre des normes sociales élevée et protectrice dans toute l’Union.

Cette stratégie, c’est celle de la clarté pour parler aux travailleur·euses samarien·nes qui ne votent plus, qui se sentent lâché·es par la « gauche » de compromission, celle qui a laissé partir les usines du coin et qu’incarne aujourd’hui le libéral Glucksman. Mais c’est aussi une stratégie concrète : celle d’un programme radical, qui montre comment on peut s’opposer dès maintenant à l’Europe libérale, et qui pointe le bilan du RN, ce parti qui voudrait faire croire qu’il défend les plus précaires pendant que ses élus votent avec les macronistes et la droite européenne.

Dans le cadre du meeting, enfin, la défense des positions pacifistes pour Gaza et pour l’Ukraine fut nombreuse. Parce que dénoncer les traités de libre échange ce n’est pas se renfermer sur soi. Parce que l’Union populaire dépasse les frontières. Aussi les intervenant·es ont-iels à la fois rappelé notre internationalisme et dessiner le chemin étroit qu’il faut arpenter dans la situation actuelle.

C’est sur des applaudissements et une Marseillaise entonnée en chœur que s’est terminé ce meeting. Qu’importent les sondages du moment : la dynamique est là, et elle avance, au gré de notre capacité à convaincre, devant chaque maison, en bas de chaque immeuble, ou sur les marchés. C’est comme cela que nous continuerons à construire l’Union populaire : par le bas et sur un programme de rupture. En attendant de pouvoir construire l’unité de l’ensemble de notre camp social !

Gaby