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Fin de règne ou le vide du remaniement

S’en rendent-ils compte ? Le remaniement du gouvernement ne suscite pour les Français ni frissons, ni suspens. L’Élysée a beau feuilletonner la séquence, rien n’y fera. C’est le vide que les éditorialistes commentent depuis plusieurs jours. Et pour cause : qu’importe le casting, le quinquennat d’Emmanuel Macron paraît déjà fini. Une femme est remerciée pour avoir mené le sale boulot des « réformes difficiles », comme on dit dans la novlangue pour des lois impopulaires et non justifiées. On se félicite qu’Élisabeth Borne ait duré plus longtemps qu’Édith Cresson. Mais personne n’oubliera qu’elle a

Les fadaises de la réforme des retraites

Le gouvernement a donc acté le fait d’imposer un recul de l’âge de départ à la retraite en combinant recul de deux ans l’âge légal et accélération de l’augmentation de la durée de cotisation. Ces mesures s’appliqueront très rapidement puisque le décalage de l’âge légal commencera dès septembre 2023 et la durée de cotisation de 43 annuités sera effective dès 2027. Le recul de l’âge légal va pénaliser en particulier celles et ceux qui auront commencé à travailler tôt et les mesures annoncées pour y pallier ne toucheront qu’un nombre

Le vrai bilan des motions de censure : la macronie fragilisée

L’événement de la journée des motions de censure de hier a été indéniablement le vote par les députés RN de la motion de censure déposée par la Nupes. Un rappel est nécessaire : dès lors que le gouvernement engage sa responsabilité selon l’article 49.3 de la constitution, une motion de censure peut être déposée par des députés. Cette motion est adoptée (et renverse donc le gouvernement) seulement si la majorité des 577 membres de l’Assemblée Nationale votent en faveur, il ne suffit donc pas qu’il y ait plus de pour que

Macron, le candidat du recul social et du passéisme libéral

Si en 2017 le candidat Macron avait pu tromper son monde en se présentant comme le candidat d’un monde nouveau, transcendant la gauche et la droite, le président-candidat de 2022 ne peut plus en dire autant. Depuis son intervention dans un long monologue empreint d’autosatisfaction sur son propre bilan, le 17 mars dernier, le président Emmanuel Macron a précisé les grandes orientations de son programme. Sans grande surprise, celui-ci est libéral, anti-social voire réactionnaire par certains aspects. Et une fois de plus, Macron a fait la démonstration de son positionnement

Macron : « travaille, consomme et tais toi »

Le Président de la République est intervenu ce 14 juin pour la quatrième fois depuis le début de la pandémie. Il était attendu sur plusieurs terrains, l’économie, l’école, mais aussi sur la question du racisme et des violences policières. Pour une grande partie de l’intervention, des propos creux et sans intérêt ou dans l’esprit néolibéral d’Emmanuel Macron : travaillez, consommez, produisons plus. Comme quoi, sans surprise par ailleurs, pour le président le monde d’après ressemble furieusement au monde d’avant. En pire car l’allusion à la nécessité de travailler davantage laisse présager

Baisser d’un ton n’est pas changer de cap….

Dans son allocution télévisée, le Président de la République a avalé un petit bout de son chapeau. Il a changé de ton et annoncé de premières mesures pour tenter d’éteindre l’incendie social. Mais en tendant l’oreille, certains mots ont sonné faux et les mesures déclamées sont à mille lieues des urgences sociales, environnementales, démocratiques. Ne boudons pas ce qui a été arraché. Oui, la mobilisation permet d’obtenir des gains. Mais soyons lucides sur la réalité des mesures mises sur la table et sur l’ampleur des besoins, toujours si profondément insatisfaits.

Le fond de l’air est jaune

Soulèvement populaire pour la justice fiscale et le pouvoir d’achat, les gilets jaunes cristallisent la convergence de toutes les colères contre Emmanuel Macron et, au-delà, le capitalisme néolibéral mondialisé dont il est le nom. De l’événement gilets jaunes ou de la structure du macronisme, qui va digérer l’autre ? Le simple fait que la question se pose est déjà extraordinaire. Un examen de clinique politique rudimentaire ne peut que renforcer le constat. L’arrogance de classe présidentielle et sa proximité avec les milieux financiers ont beaucoup contribué à faire monter la pression dans

SARL Macron & Philippe : entreprise de démolition du salariat

Avec les mesures annoncées cet automne, ajoutées à celles déjà prises en 2017, le gouvernement Macron-Philippe, même affaibli, est engagé dans une entreprise de démolition systématique des conquêtes du salariat. Le chantier est impressionnant par son ampleur. La journée de lutte unitaire du 9 octobre inaugure une nouvelle riposte nécessaire, mais elle ne saurait suffire à contrecarrer cet affrontement contre tous les statuts du travail (cheminots, fonctionnaires, Code du travail, sécurité sociale), et les services publics. Essayons de faire une synthèse des enjeux. « Jeu à somme nulle » Le discours du

Benalla, de Paris à Paris en passant par Poitiers

Le Premier Mai 2018, à Paris, c’est dans les suites de la mani­fes­ta­tion répri­mée jusque par des chasses aux mani­fes­tants dans les rues de Paris, qu’ Alexandre Benalla frappe un jeune homme inter­pellé préa­la­ble­ment par le vaca­taire de l’Ély­sée Vincent Crase, non sans avoir au préa­lable violenté sa compagne. Ainsi Benalla frappe un homme désarmé à terre que les CRS cogne­ront à leur tour. C’est un très proche de Macron qui avait obtenu la permis­sion d’al­ler casqué et armé accom­pa­gner les CRS ce jour de grande mani­fes­ta­tion. Il a pu agir comme

Une brute qui jaillit dans la lumière.

Les photographies d’Alexandre Benalla se multiplient. Cet homme de l’ombre âgé de 26 ans est devenu une vedette. On sait qu’il fut au service d’ordre du PS, qu’en juillet 2016, il fut nommé à la Délégation interministérielle aux Outre-mer, alors que, François Hollande est chef de l’État (et Manuel Valls Premier ministre), qu’il n’y fit pas grand chose, et après quatre mois, il a finalement rejoint l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron (cf France info). Pistonné, bon à rien, brutal et ayant un goût pour la traîtrise : digne de devenir un homme de