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COP28 : Ahmed Al-Jaber inscrit son nom dans l’histoire de l’enfumage capitaliste

Fumée blanche à la COP28 : les deux semaines de négociations climatiques ont débouché sur un accord unanime. Tout sourire sous les applaudissements, le président émirati du sommet a estimé que le texte élaboré sous sa houlette était « historique ». Beaucoup de grands médias ont relayé ce message, avec l’appui de certains scientifiques très impliqués dans les travaux du GIEC. (1) Or, en réalité, rien, ou presque, ne justifie cet enthousiasme. “Historique” Ce qui est « historique », c’est qu’un sommet des Nations Unies sur le climat ait été mis entre les mains du président

« Dubaï est une farce »

Les Scientifiques en rébellion organisent une alter COP à Bordeaux. Reportage. Le collectif Scientifiques en rébellion organise une COP alternative à Bordeaux afin de dénoncer l’échec de la gouvernance climatique mondiale et d’inventer de nouveaux imaginaires. « Le message est terrible. La COP28 est témoin d’une faillite : celle de la gouvernance climatique internationale. » Un micro à la main, le biochimiste Jérôme Santolini s’adresse à l’assemblée avec la pédagogie du professeur et la fièvre de l’activiste. Dans ce hall austère de la Base sous-marine de Bordeaux, tout de béton vêtue, la température est un brin plus fraîche

OPA fossile sur les COP

La présidence de la COP28 par le patron de la compagnie émiratie des pétroles (ADNOC, Abu Dhabi National Oil Company) n’est pas un accident de parcours, imputable uniquement à la rotation des pays accueillant les conférences sur le climat. Elle traduit un repositionnement tactique des principaux producteurs de combustibles fossiles, le pétrole et le gaz en particulier. Qu’ils soient privés ou publics, ces grands groupes fossiles campent depuis des décennies sur une position défensive, imprégnée plus ou moins explicitement de déni climatique. Au fil des années, ils ont contesté successivement

Une COP pour rien ?

La 28ème Conférence des Parties sur le Climat de l’ONU (COP 28) se déroule en ce moment à Dubaï jusqu’au 12 décembre. Cette COP 28 suscite beaucoup d’attentes, car elle doit aboutir au premier bilan mondial des engagements que les États ont pris lors de l’accord de Paris. Elle intervient à un moment où les citoyens sont de plus en plus conscients et victimes des dérèglements climatiques avec la succession de sécheresses, canicules, incendies de forêt, tempêtes et inondations. Je reviens dans cet note de blog sur les enjeux de cette

COP 28, la Cop des énergies fossiles

Alors que la COP 28 va s’ouvrir le 30 novembre à Dubaï, les espoirs pour que des mesures ambitieuses soient adoptées se réduisent jour après jour.  Une COP 28 Alternative à Bordeaux proposera le même jour une autre trajectoire. Bien que la présence – désastreuse – des lobbyistes du secteur fossile ne soit pas nouvelle dans les COP, une étape supérieure a été franchie. La présidence de la COP 28 a été confiée à Sultan Al-Jaber, qui préside également la compagnie pétrolière nationale. Dernière nouvelle en date : le président de la COP aurait

ZFE : lettre ouverte à Jean Luc Moudenc

Monsieur le Président de Toulouse-Métropole, Toulouse-Métropole a mis en place une zone à faibles émissions. A partir du 1er janvier 2023, cette mesure s’étend aux véhicules des particuliers certifiés Crit’air 4, 5 et « non-classés ». Elle s’étendra ensuite à tous les véhicules motorisés jusqu’au Crit’air 3 à compter du 1er janvier 2024. Ainsi, depuis le début de l’année, 120 000 véhicules sont interdits de circuler et de stationner dans Toulouse. L’an prochain, ce sera 1 voiture sur 3, soit 340 000. Vouloir protéger la santé des Toulousaines et Toulousains des

Victoire fossile à Sharm el Sheikh, il ne reste que la lutte

Quelque jours avant l’ouverture de la COP27 à Sharm El-Sheikh, en Égypte, j’ai écrit que cette conférence serait un « nouveau sommet du greenwashing, du capitalisme vert et de la répression » (1). C’était une erreur. Le greenwashing et la répression étaient plus que jamais au rendez-vous sur les rives de la Mer Rouge, mais le capitalisme vert, lui, a subi un revers, et les fossiles ont remporté une nette victoire. En matière climatique, on peut définir le capitalisme vert comme la fraction du patronat et de ses représentants politiques qui prétend que

Construire et rénover de façon écologique

A peu de choses près, tout le monde admet que le changement climatique est en cours. A la Gauche écosocialiste, la question écologiste et la rupture avec le système capitaliste vont de pair. Qu’est-ce que cela peut signifier concrètement sur le terrain. Nous avons interrogé Nicolas, travaillant dans le cadre de la maintenance Bâtiment d’une grande société de transport, syndicaliste, mais également auto-constructeur en milieu urbain. Comment les épisodes caniculaires modifient ta façon d’envisager les constructions et rénovations en milieu urbain ? Lors d’une précédente expérience professionnelle j’étais dans une coopérative

Du rapport du GIEC au vote Jean Luc Mélenchon

Avant d’entrer dans les détails, je vais rappeler le fonctionnement du GIEC qui a conduit à la production en 2021 d’une 6ème synthèse sur les bases physiques du changement climatique de plus de 6000 pages et en 2022 de ces conséquences sur les agroécosystèmes et les populations tout aussi volumineuse. Créé en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’objectif du GIEC est de fournir aux gouvernements tous les informations scientifiques requises pour élaborer des politiques climatiques. Des milliers de scientifiques du monde entier contribuent aux travaux

Cri d’alarme, injustice climatique et voeux pieux. Comment lire le dernier rapport du GIEC ?

Le rapport du Groupe de travail II du GIEC sur les impacts et l’adaptation au changement climatique lance un cri d’alarme strident : la catastrophe est plus grave que projeté par les modèles, ses effets se manifestent plus vite et tous les risques grandissent. Les pauvres, les peuples indigènes, les femmes, les enfants et les personnes âgées sont de plus en plus menacés, surtout dans les pays du Sud global. Les politiques suivies pour limiter les dégâts sont inadéquates, vont à rebours de la soutenabilité et creusent les inégalités sociales.

A propos d’un texte de Daniel Tanuro

Le texte de Daniel Tanuro (https://gauche-ecosocialiste.org/croissance-inegalitaire-ou-decroissance-juste-le-debat-est-ouvert/ ) tombe dans le travers des partisans de la décroissance qui est de se focaliser sur la croissance du PIB. Le PIB est une mesure de nature monétaire (ou assimilée).  Ainsi par exemple, une extension (diminution) de la sphère de la gratuité peut faire baisser (augmenter) le PIB sans que le mode de consommation et de production change en quoi que ce soit. La question n‘est pas de savoir si le PIB doit croître ou pas, mais de déterminer concrètement ce qui doit croître

Croissance inégalitaire ou décroissance juste : le débat est ouvert

Il y a vingt-cinq ans, la “décroissance” était conçue par ses partisans comme un “mot obus” porteur d’une charge idéologique floue : Serge Latouche et ses partisans disaient vouloir “changer les imaginaires” pour “sortir de l’économie et du développement”… On débat à nouveau de décroissance aujourd’hui, mais à partir de prémisses plus rigoureuses. Face à la catastrophe climatique, en effet, nombre de spécialistes ne croient plus à la possibilité de concilier baisse des émissions de CO2 et accroissement du PIB. Selon eux, le climat ne peut être stabilisé sans diminuer la consommation globale

COP 26 : apothéose néo-libérale

La Conférence de Glasgow (COP26) aurait dû en priorité : 1°) concrétiser la promesse des pays « développés » de verser au Fonds vert pour le climat, à partir de 2020, au moins cent milliards de dollars par an pour aider le Sud global à relever le défi climatique(1) ; 2°) forcer ces mêmes pays à intervenir financièrement pour couvrir les énormes « pertes et dommages » causés par le réchauffement, en particulier dans les « pays les moins avancés » et les petits états insulaires ; 3°) « rehausser les ambitions » climatiques des gouvernements pour concrétiser l’objectif de

Le dilemme énergétique. (Et la voie d’une transition écologique démocratique)

La bifurcation écologique n’est pas un dîner de gala. Après un été marqué par des événements climatiques extrêmes et un nouveau rapport du GIEC confirmant ses prévisions les plus inquiétantes, une grande partie de la planète est désormais traversée par une crise énergétique qui préfigure d’autres troubles économiques à venir. Cette conjoncture a enterré le rêve d’une transition harmonieuse vers un monde post-carbone, mettant au premier plan la question de la crise écologique du capitalisme. A la COP26, la tonalité dominante est celle de l’impuissance, où les malheurs imminents ont

COP 26 : assez de blabla…seule la lutte paiera !

Les catastrophes climatiques qui se multiplient partout sur le globe sont la conséquence d’un réchauffement de 1,1 à 1,2 °C « à peine » par rapport à l’ère préindustrielle. De la lecture du rapport spécial 1,5 °C du GIEC(1), n’importe quelle lectrice et lecteur raisonnable conclura que tout, absolument tout, doit être mis en œuvre pour que la Terre reste bien en dessous de ce niveau de réchauffement. Au-delà de celui-ci, les risques augmentent très rapidement(2). La possibilité grandit même de voir une cascade de rétroactions positives provoquer le basculement irréversible de la planète vers

Catastrophe climatique – Au bord du gouffre, le scénario que le GIEC ne modélise pas

Le Groupe de travail 1 du GIEC a présenté son rapport sur les bases physiques, contribution au sixième rapport d’évaluation sur l’évolution du climat, attendu au début de 2022. Le rapport et son résumé sont rédigés dans le style précis et avec le vocabulaire des publications scientifiques qui posent des constats « objectifs ». Pourtant, jamais un rapport des experts du réchauffement global n’a laissé sourdre à ce point l’angoisse suscitée par l’analyse des faits à la lumière des lois incontournables de la physique. De terribles perspectives…L’angoisse découle d’abord du