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Rand’eau contre les projets de Giga-bassines dans le Puy-de-Dôme

Samedi 11 mai, en plein « viaduc » de jours fériés, la première initiative contre les projets de Giga-bassines dans le Puy-de-Dôme sera une rando au départ de Billom. Ou plutôt une « rand’eau, festive et déterminée », à l’initiative de Bassines Non Merci 63, de la Confédération Paysanne, de XR63, et des Faucheurs volontaires d’OGM 63.

Face au projet de deux giga-bassines, cette première mobilisation populaire doit permettre que celles et ceux qui refusent que la ressource en eau soit privatisée fassent fortement irruption dans le débat, avant que les travaux ne commencent.

Le projet, pharaonique, est fortement lié au groupe Limagrain, 4ème semencier mondial, dont 4 dirigeants sont membres de l’ASL qui porte le projet. Quand la méga-bassine de Sainte-Soline s’étend sur 10ha pour retenir 625 000m3 d’eau, le double projet aux alentours de Billom envisage 2 giga-bassines de 15 ha et 18 ha, stockant 2,3 millions de m³ sur une hauteur de 10m ! L’équivalent de plus de 600 piscines olympiques prélevées chaque année dans la rivière Allier, celle-là même qui alimente, entre autre, la métropole de Clermont-Ferrand.

En plus de toutes les réserves émises par les spécialistes et les militants sur les conséquences de cette perte d’eau en aval, le fort niveau d’évaporation ou encore la dégradation de la qualité de l’eau stockée, c’est l’usage qui sera fait de cette eau qui est elle-aussi sujette à caution.

Quand d’autres projets de méga-bassines se présentent comme des « réserves de substitution » au pompage des nappes phréatiques l’été – ce dont on peut déjà douter –

il s’agit dans le Puy-de-Dôme d’augmenter purement et simplement la surface irriguée. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le projet n’est pas soutenu par l’Agence de l’Eau. Et pour quelle production ?  Principalement la culture de maïs-semence, voué à l’exportation mais extrêmement rentable. On est bien loin des intentions affichées par le gouvernement, suite au mouvement des agriculteurs, sur la souveraineté alimentaire.

Ajoutons à cela des difficultés technique : le pompage de l’eau ne sera autorisé que si le débit de l’Allier est suffisant. Sur les hivers sec de 2021-22 et 2022-23 par exemple, les giga-bassines n’auraient pu être remplies respectivement qu’à moitié et au 2/3, y compris en allongeant la durée de pompage d’un mois par dérogation. Difficile donc d’y voir un projet d’avenir, quand le réchauffement climatique rend de plus en plus hasardeux de compter sur des précipitations régulières et suffisantes.

Le 11 mai donc aura lieu une nouvelle étape d’une bataille pour l’eau dont l’enjeu est connu : la fuite en avant dans un modèle agro-industriel productiviste, ou la bifurcation écologique pour la pérenniser des activités agricoles compatibles avec les incertitudes climatiques et un partage équitable de la ressource entre les différents usages ?

Privatisation des ressources, ou l’eau comme bien commun ? Intérêt court-termiste des capitalistes, ou intérêt général portée par la planification écologique ?

Pour nous la réponse est claire : samedi 11 mai, nous marcherons pour dire que non, l’eau ne se confisque pas !

No Bassaran !

Commission écologie de la GES