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Voter Manon Aubry, c’est défendre les droits des femmes !

Jeanne Menjoulet

Si, au sein de l’Union Européenne, des avancées en matière de lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes ont été réalisées lors de la dernière mandature, les résistances liées au système patriarcal et aux stéréotypes de genre restent importantes. Ce que confirme un rapport d’Oxfam sur l’Europe qui constate que «certaines politiques européennes ne prennent pas en compte les normes et les rôles de genre, ce qui renforce les discriminations». Dans ce cadre, la montée de l’extrême droite et des idées réactionnaires en Europe représente un frein à l’adoption de directives permettant de prendre en compte les inégalités de genre. En effet, partout où l’extrême droite est au pouvoir les droits des femmes reculent et les discours masculinistes se développent et se multiplient.

Il faut un socle législatif européen qui garantisse les droits des femmes sur tous les plans : droits sexuels et reproductifs, égalité professionnelle et salariale, éducation non sexiste, lutte ambitieuse contre les VSS. Le programme de l’Union Populaire met en avant onze mesures qui permettraient de réaliser des avancées significatives sur les droits des femmes.

L’exigence de l’inscription du droit à l’IVG et à la contraception, et leur accès gratuit dans la Charte des Droits fondamentaux, est une revendication portée par l’ensemble des mouvements féministes européens pour garantir l’accès à ces droits dans tous les pays de l’Union Européenne. L’accès et le droit à l’IVG ne sont pas reconnus dans plusieurs pays de l’UE, et pire, l’IVG est sanctionné pénalement dans certains d’entre eux. En Pologne, plusieurs femmes sont mortes depuis l’adoption d’une loi des plus réactionnaires sur le sujet par le précédent gouvernement polonais. En Italie le gouvernement de Meloni vient d’autoriser les associations anti IVG à entrer dans les établissements pratiquant des IVG. Et dans beaucoup de pays où il est autorisé, c’est souvent avec  des conditions restrictives. Deux tiers des gynécologues au sein de l’UE invoquent la clause de conscience  pour refuser de pratiquer des IVG.

Appliquer « la clause de l’Européenne la plus favorisée»  permettrait d’harmoniser par le haut les droits des femmes, notamment en matière de santé sexuelle et de lutte contre les violences faites aux femmes. Sur les violences sexistes et sexuelles, il faut renforcer la directive contre les violences faites aux femmes et l’application de la convention d’Istanbul, ratifiée en 2023, mais à laquelle six pays refusent d’adhérer. Manon Aubry s’est battue pour obtenir une législation commune sur le viol car seulement 1% des auteurs sont condamnés dans l’UE.

Pour garantir l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, il faut étendre la directive sur la transparence salariale dans toutes les entreprises, directive qui ne concerne actuellement que les entreprises de plus de 100 salarié-es, et il faut également revaloriser les métiers à prédominance féminine.

Pour un meilleur partage des tâches d’éducation, nous proposons de réviser la directive sur les congés parentaux pour mettre en place un congé de paternité identique au congé maternité, de les rallonger et de mieux les indemniser.

En Europe comme en France les femmes sont, de loin, les plus touchées par la précarité. Elle concerne tous les domaines, notamment l’accès à la santé et aux droits sociaux. Lutter contre la précarité menstruelle  c’est défendre la gratuité des protections périodiques.

Enfin, il est impératif d’augmenter le financement, aujourd’hui largement insuffisant ( six centimes par habitant-e de  l’UE !) des organisations féministes en Europe et dans les pays du Sud, et d’interdire les financements européens des associations anti-choix et anti-droits.

Ces propositions pour les droits des femmes reprennent les revendications exprimées par les mouvements et les mobilisations féministes, notamment à l’occasion des  journées internationales de mobilisation, le 28 septembre pour le droit à  l’IVG, le 25 novembre contre les violences sexistes et sexuelles et le 8 mars avec les appels à la grève féministe.

Anne Leclerc