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Prague 1968…

Il y a 55 ans, le 21 août 1968, les troupes du Pacte de Varsovie (URSS et pays satellites de l’Est, à l’exception de la Roumanie qui ne participa à l’opération) envahissaient la Tchécoslovaquie afin de mettre un terme au développement d’un « socialisme à visage humain », c’est-à-dire d’un socialisme démocratique. Il faut remonter au 5 janvier 1968, quand Dubcek remplace Novotny à la direction du Parti communiste tchécoslovaque. Plus qu’une révolution de palais, c’est le début du « Printemps de Prague ». La dynamique n’atteint pas que les sphères politiques, elle a

Extrême-droite, police et armée des liaisons dangereuses

Nombres d’évènements qui ont marqué l’actualité de ces derniers mois, pour ne pas dire ces dernières années, incitent à s’intéresser à la présence de l’extrême droite dans la police, dans l’armée et aussi dans la pénitentiaire. La radicalisation des militaires, fonctionnaires de police et agents pénitentiaires est un fait, des incidents impliquant ces professionnels ont fait l’actualité dans l’hexagone au cours des dernières années, qu’ils aient commis des actes discriminants, racistes, violents ou fait circuler des contenus extrémistes. Lorsque l’on étudie cette question, il est important de garder à l’esprit

Grèce, fin de cycle politique

Le scrutin du 25 juin a validé et approfondi les changements enregistrés lors de celui du 21 mai. Trois éléments de dégagent : – La Nouvelle Démocratie (ND) de Mitsotakis a cristallisé sa domination sur la scène politique. – Le déclin de Syriza s’est accentué, le privant de sa fonction d’opposition capable accéder à moyen terme au pouvoir, quelle que soit l’évolution de ce parti au cours de la prochaine période. – Le Pasok n’a pas réussi à dépasser le score atteint lors du scrutin de mai. Εntièrement contrôlé par les centres

État espagnol : le pire évité, l’instabilité s’installe…

Deux mois après un sérieux revers de la gauche aux élections municipales et régionales, ce scrutin du 23 juillet a déjoué tous les pronostics et permis au bloc progressiste de freiner la vague réactionnaire. Rien n’est pour autant joué et les risques de blocage politique sont réels. La large victoire promise au Parti Populaire (PP) n’est pas survenue. La droite l’emporte mais point de vague bleue. Les néo-franquistes de Vox reculent fortement et la perspective d’un gouvernement de coalition droite/extrême-droite, sur le modèle italien, s’éloigne. Ce scénario, inimaginable il y

« Arc républicain » : le grand renversement

« Hitler plutôt que le Front populaire » : cet adage venu de la bourgeoisie de la fin des années 1930 bourdonne dans ma tête. La formule de l’époque disait le choix dans l’ordre des ennemis. Le projet qui a débouché sur le nazisme apparaissait moins dangereux à une partie des classes dominantes que le partage des richesses soutenu par Léon Blum et ses alliés. Dans notre société contemporaine, déboussolée et en tension, le grand renversement à l’œuvre porte le sceau de cette hiérarchie des normes. Jusqu’ici, et depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’extrême

« Laisse pas trainer ton fils… »

Que font ces jeunes dehors à une heure pareille ? Depuis ce funeste mardi où le jeune Nahel est mort tué à bout portant par un policier, un vent de colère a traversé le pays. Le répression sur cette jeunesse est terrible et elle s’appuie sur une question immédiatement imposée : « Mais que font ces jeunes dehors à des heures pareilles ? ». La criminalisation des familles s’est exprimée de toute part. Au scandale des meurtres policiers, il faut ajouter le scandale de cette idéologie nauséabonde qui parle d’une partie des enfants de notre

Le timide Pacte vert européen mis en danger

La Commission européenne a lancé fin 2019 un Pacte vert (Green Deal en anglais). Celui-ci prévoit de décliner thématiquement et sectoriellement nombre de législations censées mettre l’Europe sur la voie de la neutralité carbone et de la préservation de l’environnement. Ces mesures sont largement insuffisantes pour atteindre l’objectif de limiter l’augmentation de la température à 1,5°C et enrayer l’effondrement de la biodiversité. Toutefois, c’est un bougé non négligeable de la part des élites européennes et, pour résumer à grand trait, un début de verdissement du capitalisme européen. C’est dans le cadre

La mutinerie de Wagner et ses conséquences

La revue en ligne Posle (Ensuite, en russe) regroupe des militants de gauche, chercheurs et journalistes, pour la plupart russes en exil. Elle se présente ainsi : « Après l’invasion russe en Ukraine, la vie dans les deux pays ne sera plus jamais la même. Mais pour pouvoir continuer à vivre et à agir, nous devons trouver des réponses à certaines questions cruciales. Pourquoi cette guerre a-t-elle commencé ? Pourquoi est-elle si difficile à arrêter ? À quoi ressemblera l’avenir après la guerre ? Posle est une tentative de réponse à ces

Cinquante ans après le 21 juin 1973, le combat antifasciste toujours d’actualité.

Il y a cinquante ans, la manifestation du 21 juin 1973, organisée par la Ligue Communiste et d’autres organisations de ce que l’on appelait alors « l’extrême-gauche » représentait le point culminant de l’affrontement physique entre ces forces politiques et l’appareil d’Etat. Nous présentons ici quelques extraits du chapitre 11 de « C’était la Ligue » d’Hélène Adam et François Coustal, coédité en 2019 par Syllepse et Arcane 17, ainsi que quelques souvenirs de l’un des principaux organisateurs de cette manifestation, l’un des responsables du Service d’Ordre Central de la Ligue Communiste, Michel Angot.

« Le danger central, c’est la fascisation de l’État »

Membre de l’Observatoire national de l’extrême droite et auteur de plusieurs ouvrages sur la question (dont le dernier en date, La nouvelle internationale fasciste, est sorti cet automne chez Textuel1), le sociologue Ugo Palheta analyse depuis des années les évolutions d’un fascisme – ou néofascisme – qui ne cesse de se renforcer, en France comme dans bien des coins du globe. D’où notre envie d’aller lui poser quelques questions à l’heure où le pouvoir macroniste drague plus que jamais à la droite de la droite et impose sa politique par

L’Espoir naufragé : le régime d’Erdogan se maintient

Après vingt ans de pouvoir, Recep Tayyip Erdogan l’emporte à nouveau au second tour des élections présidentielles du 28 mai 2023. Face à son rival Kemal Kilicdaroglu qui obtient 47.84% des voix, Erdogan dont le bloc avait aussi obtenu la majorité au parlement sort gagnant avec 52.16%. Ce qui signifie que le « Reis » devrait normalement régner sous un régime autocratique, fascisant et islamiste pour encore cinq ans. Le bloc réactionnaire obtient la majorité au parlement Le bloc constitué autour de Recep Tayyip Erdogan est probablement une des coalitions

Sur la situation politique et sociale

Nous venons de vivre un cycle de mobilisation exceptionnel par sa durée, par l’ampleur et la répétition des manifestations, par la massivité du rejet de la réforme du gouvernement sur les retraites, (avec l’opposition de plus de 70 % de la population et de plus de 90 % des salariés), par la ténacité et l’amplitude de l’intersyndicale de bout en bout. Lors de la journée du 6 juin, même si l’on a bien évidemment enregistré un reflux, le nombre de manifestants est resté relativement élevé. Néanmoins, cette mobilisation a échoué

SUMAR : un nouveau mouvement regroupant la gauche du PSOE

Nous ne revenons pas ici sur les raisons de la défaite ni sur l’analyse des forces en présence. Ce court texte ne traite que de l’espace à la gauche du PSOE. Il y a au final un accord à la gauche du PSOE. Ce nouveau projet porté par Yolanda Diaz , ministre Unidas Podemos et militante du PCE, a pour nom SUMAR ( additionner ). Yolanda Diaz a été désigné par Pablo Iglesias pour prendre sa place comme chef de file de Unidas Podemos au gouvernement. Bien entendu, vu la

Grèce : restauration conservatrice, déroute de Syriza

Que s’est-il passé lors des élections générales qui se sont tenues en Grèce le 21 mai dernier ? Comment la droite, au pouvoir depuis 2019, a pu l’emporter avec une telle marge alors même qu’il y a seulement quelques mois la catastrophe ferroviaire de Tempi avait suscité une très vaste mobilisation populaire contre le gouvernement de Mitsotakis ? Comment expliquer le recul inattendu de Syriza et une avancée inquiétante de l’extrême droite ? Dans cet article, Stathis Kouvélakis, philosophe marxiste et membre de la rédaction de Contretemps, analyse les résultats de ces élections et brosse

Social versus « sociétal » ?

Ce débat est importantissime et compliqué. Il mêle comme il se doit des questions de principes généraux, une appréciation globale des rapports de force entre progressistes et réactionnaires, et enfin une analyse concrète propre à chaque cas. Comme principe général il faut défendre toujours les luttes pour l’émancipation, un point d’accord général dans la gauche radicale je présume.  Mais force est de constater que si pour cette gauche elles doivent converger et se renforcer l’une l’autre, ce n’est pas toujours le cas dans la réalité. Question d’abord de période et

Interdictions ? Dissolutions ? Grande confusion !

La recrudescence des actes et provocations de l’extrême-droite, au début mai, sur laquelle il n’est pas besoin ici de revenir en détail, a provoqué un grand émoi chez les commentateur-trice-s de toute espèce, qu’ils soient journalistes ou politiques. Comme si l’on découvrait soudain le pouvoir de nuisance de « l’ultra-droite », catégorie policière inventée pour éviter de nommer avec précision cette nébuleuse de groupuscules, parfois rivaux, parfois adversaires, parfois alliés ou supplétifs du Rassemblement National et de Reconquête. Il est vrai que l’apparition de quelques centaines de néo-nazis, tout de