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Grèce : la défaite programmée de Syriza

A la suite des élections européennes, qui montraient une nette avance de la liste Nouvelle Démocratie (ND, droite ultra-libérale et autoritaire) sur celle de Syriza, le parti au pouvoir, Alexis Tsipras (1) avait décidé la tenue d’élections législatives anticipées. On en connaît aujourd’hui le résultat : Nouvelle Démocratie remporte largement (2) le scrutin avec 39,85% des voix. Grâce à ses 158 députés, Nouvelle Démocratie dispose donc de la majorité absolue et, à la différence de tous les gouvernements précédents, le parti de droite n’aura pas besoin d’une coalition avec d’autres partis

Grèce : interview de Stathis Kouvelakis

Professeur de philosophie politique au King’s College de Londres, Stathis Kouvelakis revient pour Politis sur les causes de la défaite de Syriza aux élections législatives du 7 juillet, et ce qu’annonce le retour de la droite au pouvoir. Ex-membre du comité central de Syriza, parti qu’il a quitté après la signature du troisième mémorandum d’austérité (août 2015) entre la Grèce et ses créanciers, Stathis Kouvelakis juge sévèrement l’exercice du pouvoir d’Alexis Tsipras, auquel les électeurs ont mis fin dimanche lors d’élections législatives anticipées. En récoltant 31,5 % des voix, Syriza

Turquie. Dilemmes et défis

La réponse des Stambouliotes à l’annulation arbitraire du scrutin concernant la mairie de la métropole turque fut brutale. Alors que l’écart entre les deux candidats lors des élections municipales du 31 mars 2019 était de l’ordre de 0,16 % en faveur du candidat de l’opposition, il a atteint les 9,22 % lors du scrutin renouvelé du 23 juin 2019. Ekrem Imamoglu, candidat du CHP (Pari républicain du peuple) et de l’opposition – toute tendance confondue –, l’emporta ainsi avec 54,21 % des voix contre 44,99 %. La rhétorique antiterroriste n’a

Daniel Tanuro : « Collapsologie : toutes les dérives idéologiques sont possibles »

Les nombreux effets du dérèglement climatique sont sous nos yeux. La non linéarité de ce processus rend les projections futures incertaines, mais il ne fait aucun doute que le modèle économique dominant en est l’une des principales causes. Ancien ingénieur agronome et auteur de L’Impossible capitalisme vert, Daniel Tanuro défend une alternative écosocialiste : une rupture radicale avec le productivisme — qui a longtemps imprégné les courants socialistes majoritaires. Mais de l’urgence à la catastrophe, il n’est parfois qu’un pas, que la collapsologie franchit sans hésiter : ses partisans vont affirmant que l’effondrement de

Assemblée représentative de la France Insoumise : le compte n’y est pas

L’Assemblée représentative de la France Insoumise, réunie les 22 et 23 juin, tombait à point nommé. Initialement prévue pour avancer sur le cadrage stratégique et programmatique des prochaines échéances municipales, son contenu a été modifié par le choc des 6.3% des suffrages récoltés le 26 mai. Ont fait irruption un débat stratégique, lancé depuis le résultat des élections, appuyé moins sur la campagne européenne elle-même que sur le bilan des deux années écoulées, et, surtout, la question du fonctionnement « démocratique », ce qui recouvre à la fois l’expression du

Etat espagnol : fin de cycle à gauche

La séquence électorale complète qui vient de se dérouler reflète bien la fin du cycle politique ouvert par les “Indignés”, le mouvement du « 15M », les Marées… Ce cycle avait bouleversé l’ensemble du paysage politique en mettant en crise le régime issu de la Transition et en permettant l’émergence de Podemos puis un peu plus tard des confluences gagnantes dans des villes très importantes avec en particulier Madrid et Barcelone. Si la crise politique est forte, avec, à droite un affaiblissement du PP dû au développement de Ciudadanos et à l’apparition

L’occupation de la place Tiananmen en 1989 en Chine

Le 4 juin 1989, l’armée a brisé dans le sang le plus grand mouvement de contestation que la Chine ait connu après l’engagement des réformes post-maoïstes une décennie plus tôt. L’écrasement de ce mouvement – à Pékin et en province – initié par l’occupation de la place Tiananmem [1] a porté un coup très dure aux résistances sociales et démocratiques – dégageant la voie à une véritable contre-révolution bourgeoise. Ainsi, en 1992, l’homme fort du Parti communiste [2], Deng Xiaoping a pu prononcer, à l’occasion d’un voyage dans le sud du pays, un

Élections européennes, enseignements d’un scrutin continental

Les élections européennes qui se sont tenus du 23 au 26 mai dernier ont profondément bouleversé le champ politique européen. Le rejet de l’Union européenne s’est traduit par l’affaiblissement des deux principales familles politiques, les chrétiens-démocrates et les socialistes. Dans le même temps, des forces politiques jusque là secondaires, ont gagné en importance mettant à mal la stabilité de l’édifice européen. D’autant plus qu’entre le Brexit et les incertitudes qui pèsent sur l’économie, la période à venir s’annonce agitée. Passage en revue des principaux enseignements du scrutin. L’Union européenne, une

Contribution au débat dans la FI après les élections européennes

Refondation et rassemblement En février dernier, Jean Luc Mélenchon a fait le constat que la FI ne pouvait, seule, constituer une majorité politique, et a proposé par la suite de franchir une nouvelle étape de rassemblement après les élections européennes, en formulant le projet d’une Fédération populaire. Le constat était juste à l’époque, il l’est encore plus aujourd’hui après ce score décevant le 26 mai. Quant au projet, il était et reste à définir : s’agit-il d’un simple élargissement de la  FI ? D’un nouveau mouvement agrégeant plus largement, incluant outre des

Avant que la poussière ne retombe…

Démocrite, selon Aristote, estimait que les poussières que l’on voit dans les raies de lumière sont les atomes du feu et de l’âme. Pas question donc de laisser retomber la poussière : dans les raies de soleil peut être pouvons nous saisir des éléments de compréhension de la situation et des résultats de la France Insoumise dans laquelle nous nous sommes pleinement investis. Pas question de laisser retomber non plus nos forces qui restent déterminées dans les buts communs. Passées quelques courtes semaines après le scrutin européen, je souhaite revenir sur

Contribution au débat. Orientation et Stratégie

Alors que les élections européennes n’ont pas donné les résultats escomptés,le débat est lancé sur l’issue politique à la crise qui a vu s’effacer les revendications sociales, divisées, placer bien en tête le parti au pouvoir et son concurrent préféré d’extrême-droite, et porter assez haut les tenants d’une écologie compatible avec une relative préservations des rentes du capital. Revoilà la crise politique dans notre camp, et les appels, les débats sur la forme de l’outil, les alliances, les rassemblements. Mais pour quelle fonction ? Car assurément, ce n’est pas uniquement

Ne pas se tromper d’explications

La déroute électorale de France Insoumise lors du scrutin européen du 26 mai provoque aujourd’hui un débat logiquement passionné au sein de FI et, plus largement, dans la gauche radicale. Loin de fournir une contribution globale sur les raisons de l’échec et les moyens de le dépasser – genre “bilan et perspectives” – je souhaite ici seulement souligner un point de méthode. S’attachant à cerner les raisons de la défaite, plusieurs contributions mettent l’accent souvent de manière unilatérale soit sur la situation politique et sociale soit sur les faiblesses et les erreurs

Le « populisme de gauche » est mort ! 

Pour l’économiste Cédric Durand et le sociologue Razmig Keucheyan, les résultats de Podemos et de La France insoumise aux européennes sonnent le glas de l’expérience. « La mode meurt jeune », disait Jean Cocteau.  On sait désormais qu’il en va des modes intellectuelles comme des autres, et notamment du fameux « populisme de gauche ». Avec la crise de la gauche, certains militants avaient théorisé le remplacement de son logiciel par celui du « populisme ». Non la lutte des classes mais l’opposition entre « eux « et « nous

Repenser le fonctionnement de la France insoumise

Le fort recul électoral de la France insoumise aux élections européennes par rapport aux dernières élections présidentielle et législatives a de multiples causes que nous ne prétendons pas analyser ici. Force est de constater que nous n’avons pas, après la séquence présidentielle de 2017, su maintenir la dynamique et nous ancrer fortement et durablement dans la société. Des signes avant-coureurs nous laissaient craindre un recul, même si nous ne nous attendions pas à ce qu’il soit aussi marqué, notamment l’affaiblissement du réseau militant et les départs de plusieurs responsables. Si