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Madrid, capitale du trumpisme européen. Et maintenant ?

“Je suis consciente que j’ai beaucoup de votes empruntés-provenant d’autres forces politiques-, il faudra l’analyser”, Isabel Díaz Ayuso, El País, 5/05/2021. De nombreux articles sont déjà parus ces jours-ci, dont certains sur notre site web, à propos des élections du 4 mai. C’est pourquoi, dans cet article, je n’entrerai pas dans des références à des données très précises, mais j’essaierai de mettre en évidence les aspects qui me semblent les plus pertinents dans le nouveau scénario politique qui se dessine, ainsi que les conséquences que ces résultats peuvent avoir au-delà

Triomphe inquiétant de la droite à Madrid

Nous avons plusieurs raisons d’être inquiets et inquiètes de la victoire du Parti Populaire à Madrid. La participation est en hausse à 76 %, la réalité du résultat est sans appel. Cette campagne a connu une forte polarisation en raison de la personnalité « Trumpiste franquiste » de la candidate du PP, de la pandémie, de la présence d’Iglesias…. Le vote se déroulant un mardi, jour ouvrable comme à chaque élection dans l’Etat espagnol, où les employeurs doivent permettre à leurs salarié-es d’aller voter, facilite une forte participation. Les résultats

Etat espagnol. 4 mai à Madrid, la gauche vaincue.

Les résultats des élections au parlement de la région de Madrid constituent le « premier tour » du conflit électoral à venir dans l’ensemble de l’Etat espagnol et illustrent les problèmes politiques fondamentaux qui touchent tant la gauche sociale-libérale traditionnelle que la nouvelle gauche populiste issue de la mobilisation des indignados le 15 mai 2011. Mais également au sein du Parti Populaire (PP), les problèmes se multiplient: la direction d’Isabel Díaz Ayuso a surgi de nulle part face au secrétaire général du PP, Pablo Casado, qui, à son tour, tente de tirer

Quelques leçons de l’expérience de Podemos

Faire le bilan de l’expérience de Podemos est une tâche facile et difficile à la fois. D’un côté, si nous nous en tenons au résultat, le bilan est sans aucun doute dévastateur. Podemos n’a pas été capable de remplir les objectifs pour lesquels il est né, et s’est converti, en termes gramsciens, en un projet « transformiste »[1]. Cependant sa naissance a signifié l’ouverture d’un cycle politique inédit en Espagne. Pour la première fois depuis des décennies, une force politique anti-néolibérale se donnait pour objectif la conquête du pouvoir politique. Notre analyse

Splendeur et crépuscule de Podemos. Les raisons d’un adieu

La création de Podemos dans l’État Espagnol a impliqué une tentative importante de construction d’un parti de masse anti-néolibéral et pluraliste à gauche du social-libéralisme. Cette expérience qui a très bien commencé s’est finalement achevée très mal. Peut-être pour cette dernière raison, le titre de cet article aurait bien pu être « Splendeur et crépuscule de Podemos… comme projet politique d’émancipation ». L’objectif de cet article est d’expliquer pourquoi il a été nécessaire de le créer et pourquoi il a fallu l’abandonner. Ce qui a également supposé de réfléchir sur

Anticapitalistas quitte Podemos. Entretien avec Raúl Camargo

Le 14 mai dernier Anticapitalistas, composante fondatrice de Podemos et courant historique de la gauche radicale de l’Etat espagnol lié à la IVe Internationale,  a rendu public son départ de Podemos[1]. En réalité cette décision était actée depuis le 28 mars lorsque, dans un processus de consultation interne, dans lequel 79 % des militantes et militants ont participé, 89 % d’entre elles se sont prononcées en faveur d’une sortie de Podemos (3 % contre et 7,5 % d’abstentions). La survenue de la pandémie Covid-19, qui a durement frappé l’Etat espagnol et en particulier les secteurs

Anticapitalistas quitte Podemos

Le 28 mars dernier s’est conclu un processus de consultation interne, au cours duquel Anticapitalistas a décidé de quitter Podemos. 79 % des militantes et militants ont participé, 89 % d’entre elles et eux ont voté pour, 3 % contre et 7,5 % se sont abstenus. Nous avons décidé d’attendre jusqu’à aujourd’hui pour le rendre public : notre priorité a été d’être attentifs à la pandémie Covid-19 qui frappe durement le pays et qui affecte fondamentalement les secteurs les plus vulnérables des classes populaires. Pour nous, co-fondateurs de cette organisation,

État espagnol : communiqué d’Anticapitalistas

1.- Les décisions prises par Podemos au cours des derniers mois indiquent une orientation que nous ne partageons pas. L’entrée de cinq ministres de l’UP (Unidas Podemos) dans un gouvernement progressiste-néolibéral hégémonisé par le PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol), dans lequel ce parti contrôle les principaux leviers du pouvoir, loin d’affaiblir le régime politique actuel, signifie s’y intégrer et considérer sa gestion comme le seul horizon possible. Notre proposition de conclure [en tant qu’UP] un accord portant sur l’investiture du PSOE [en assurant qu’il obtienne, sous diverses formes, une majorité pour

Etat espagnol : le régime s’installe dans une crise permanente

Politologue et directeur de l’excellente revue Viento Sur, Jaime Pastor tire le bilan des élections tenues tout récemment dans l’État espagnol.Dans un post-scriptum, il revient en particulier sur l’alliance nouée par la direction de Unidas Podemos, incarnée par Pablo Iglesias, et le PSOE (social-démocratie), un parti légitimement honni au moment du 15M puis de la fondation de Podemos en raison notamment de son rôle central dans l’imposition de politiques néolibérales dans l’État espagnol. Alors que l’extrême droite progresse mais que, par ailleurs, les forces favorables à la plurinationalité de l’État espagnol se consolident,

Etat espagnol. Après les élections, les inconnues persistent

Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et Unidas Podemos (UP), après avoir pris connaissance du résultat des élections au Parlement espagnol du 10 novembre, ont annoncé un accord préliminaire pour former un gouvernement de coalition. Ils ne qualifient pas de gauche, mais de «progressiste». Ce qui n’a pas été possible après les élections d’avril 2019, après plusieurs mois de négociations, a été immédiatement « résolu », en 24 heures, après avoir pris connaissance à la fois de leur recul électoral mutuel et de la lassitude de la population face aux

Le marais politique espagnol

« Le manque de signification de la politique dans son ensemble a été confirmée par l’impasse dans laquelle certaines questions politiques particulières sont plongées. » (Hannah Arendt, Qu’est-ce que la politique ?) Il y a des années, sous la dictature franquiste, la maison d’édition Ruedo Ibérico, établie à Paris, a publié un livre de Gerald Brenan intitulé Le Labyrinthe espagnol [1]. Si l’historien anglais devait penser à un titre décrivant la situation politique de l’Etat espagnol entre 2015 et 2019, il utiliserait peut-être le terme «marais» pour la décrire. Beaucoup des idées contenues dans l’ouvrage écrit par

Etat espagnol. L’agonie du gouvernement de coalition. Et maintenant quoi ?

L’échec de l’investiture de Pedro Sánchez à la présidence du gouvernement [jeudi 25 juillet], avec seulement 124 voix pour, 155 contre et 67 abstentions, signifie sans aucun doute la frustration des espoirs qui, bien que limités, avaient été suscités après le 28 avril [élections législatives, lors desquelles le PSOE avait obtenu 28,68% des suffrages et 123 sièges et Unidas Podemos 14,31 % et 42 sièges]. Non seulement parmi les électeurs de gauche, mais aussi parmi la majorité de ceux qui ont voté pour les forces souverainistes périphériques. En outre, actuellement,

Etat espagnol. De nouveaux pas vers la recomposition du régime

Le panorama qui se dégage suite à la journée électorale du 26 mai 2019 dans l’Etat espagnol [élections européennes, municipales ainsi que dans 11 des 17 communautés autonomes du pays] est complexe et varié, ainsi qu’on peut le vérifier à la lecture des analyses qui sont publiées sur ce site internet [VientoSur.info] ainsi que par les lectures que réalisent ses principaux acteurs et actrices. Cette remarque prend un relief plus prononcé encore si l’on se réfère aux résultats des divers pays de l’Union européenne. Pour ces raisons, je me limiterai à

L’Espagne respire, dans l’attente des prochaines turbulences

Le scénario tant redouté de l’entrée de l’extrême droite au gouvernement n’a pas eu lieu. À l’inverse, le résultat des élections législatives espagnoles du 28 avril marque le retour en grâce de la social-démocratie. Avec 28,7 % des voix, Pedro Sánchez, le leader du PSOE, est le vainqueur incontesté de ce scrutin. Comme au Portugal, et contrairement au reste de l’Europe, la famille socialiste retrouve des couleurs. Toutefois, aucune majorité ne se dégage, confirmant la fragmentation et l’instabilité du système politique espagnol. Le symptôme le plus frappant est l’élection, pour la première

Etat espagnol. Accord sur le budget général de l’Etat : ombres et lumières

Le document Accord du budget général de l’État 2019: un budget pour un état social conclu entre le gouvernement du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sánchez et le groupe parlementaire confédéral d’Unidos Podemos/En Comú Podem/En Marea suppose, s’il est mis en œuvre, une amélioration des conditions d’existence, sur certains aspects importants, de larges secteurs de la population. Les obstacles qui se dressent sur le chemin de l’adoption de ce budget général (PPGG-Presupuestos Generales) sont nombreux. Il s’agit d’obtenir l’accord de la Commission européenne, le soutien des forces nationalistes et indépendantistes