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Des leçons d’un revers électoral.

Je partage beaucoup de points développés dans la contribution de Samy. Pour toutes les raisons qu’il évoque ( poids de défaites cumulées, désorientation, découragement, etc .. ) la radicalité nécessaire à une échelle suffisamment large pour gagner des combats sociaux et écologiques combinée à une traduction politique et électorale n’est pas au rendez vous. Même si l’analyse vaut d’ être nuancée, toutes les formations de la « gauche radicale » dans sa diversité, ont reculé. Du coté de la FI nous n’avons pas réussi à convaincre les classes populaires tentées par l’abstention ou

Rassembler oui, mais comment ?

Tout d’abord un regret : peu de choses dans ces débats post électoraux sur la situation internationale. Pourtant les nuages s’accumulent : risques de nouvelle crise financière, escalade de la guerre commerciale, extra territorialité du droit américain et sanctions économiques barbares contre les peuples, accords de libre-échange (CETA, UE/MERCOSUR etc..) aux conséquences sociales très lourdes notamment dans l’agriculture, bruits de bottes au Proche Orient, le tout dans un chaos géopolitique mondial. Il serait bon de sortir un peu de l’hexagone. Car si les derniers résultats électoraux sont très préoccupants, ils sont

Elargir la focale…

Il me semble qu’avant d’en venir à l’analyse de l’échec qui fut le nôtre, il importe d’élargir la focale. 1. Quand la gauche radicale est en recul dans toute l’Europe, c’est qu’il se passe quelque chose de plus vaste que des perquisitions chez Mélenchon. A l’exception du PT belge. Lequel, tout en restant très anti UE, a mis de l’eau dans son vin sur cette question précise, et surtout se réclame explicitement de la gauche et du communisme. Et, plus modérément, l’Alliance Rouge et Verte au Danemark. Donc “vive la

Sur notre échec aux élections européennes

Le résultat aux Européennes est une douche froide pour tous ceux qui, militant-es et sympathisant-es FI, s’attendaient à bien mieux. Les dernières semaines de campagne laissaient en effet espérer voir la FI se maintenir, à minima, à son niveau des législatives. La campagne semblait en effet avoir pris de l’ampleur, portée par une tête de liste faisant très bonne figure à la télévision. Cette fin de campagne satisfaisante rend difficile l’analyse de l’échec final, qu’il faut expliquer par d’autres facteurs que la simple dynamique des dernières semaines de campagne. Sur

Quelques points sur les i

Depuis dimanche dernier au soir, le résultat des élections européennes appelle notre famille politique à la réflexion. Oui, il nous faut comprendre les raisons de l’échec et en tirer des conclusions. Je l’ai dit, je souhaite que nous débattions des causes qui ont mis la France Insoumise dans un si mauvais pas. Certains me reprochent de m’exprimer publiquement. J’avoue d’abord ne pas savoir où m’exprimer, c’est-à-dire où ce débat peut se mener et se trancher à l’intérieur de la FI, mouvement gazeux qui revendique de ne pas avoir de direction.

Questions sur la révolution citoyenne

A l’initiative d’Ensemble Insoumis, avec de nombreux invité-es, une journée de réflexions le dimanche 16 juin, de 9h à 18h, à Paris à l’AGECA, 177 rue de Charonne, 75011. De 9h à 12h, table ronde :  où s’enracine la Révolution citoyenne ? Humanité, peuple, nation, classes ; Unité et contradictions. lntervenant-e-s : Eric Coquerel (député France lnsoumise, co-coordinateur du PG), Elsa Faucillon (députée PCF), lsabelle Garo (Revue Contretemps), Pierre Khalfa, Francis Vergne, et Myriam Martin (équipe d’animation d’Ensemble lnsoumis) De 14h à 15h45, deux ateliers en parallèle : Le bilan

Une défaite, pas un désastre

Avant de se lancer dans des jeux de reconstruction politique, on peut commencer par essayer d’analyser les nouvelles conditions concrètes de la lutte des classes qui sont en train d’émerger en France et une partie de l’Europe. La victoire de Macron en 2017, confirmée cette année, et la déroute de la droite classique sont une preuve que nous avons changé d’adversaires, et peut-être un signe ( encore un peu tôt pour l’affirmer avec certitude ) que la bourgeoisie a achevé une phase de mutation profonde, on pourrait même dire de

Anatomie du nouveau néolibéralisme

Depuis une dizaine d’années, on annonce régulièrement la « fin du néolibéralisme » : la crise financière mondiale de 2008 a été présentée comme l’ultime convulsion de son agonie, puis ce fut le tour de la crise grecque en Europe (du moins jusqu’en juillet 2015), sans oublier bien sûr le coup de tonnerre de l’élection de Trump aux États-Unis en novembre 2016, suivi par le référendum sur le Brexit en mars 2017. Le fait que la Grande-Bretagne et les États-Unis, qui ont été des terres d’élection du néolibéralisme aux temps de Thatcher et

Réflexions sur les jours d’après

L’après 26 mai 2019 pourrait être simple : les gauches qui ont postulé aux suffrages pour les élections européennes ont été tellement en concurrence (alors qu’une partie des listes disaient des choses semblables ou non contradictoires) qu’elles devraient raisonnablement en tirer la conclusion qu’il faut discuter. Notamment face au danger des droites extrêmes et des néolibéraux. Mais l’effort subjectif pour dépasser les postures qui durent depuis plus d’un an sera vraiment considérable et coûteux.  Selon toute vraisemblance, une médiation sera nécessaire pour parvenir à un débat constructif. On peut aussi espérer que dans

Insoumis-es blessé-es mais pas mort-es

Un pouvoir qui s’en sort bien, une extrême droite toujours très menaçante et un gros revers pour la liste de la France insoumise, la potion des européennes 2019 est dure à avaler. Sans nier ces éléments, il y a aussi des raisons d’espérer et de poursuivre le combat. Première mauvaise nouvelle, même si sa liste arrive en seconde position, Macron s’en sort bien. Il garde la possibilité d’aggraver encore la politique libérale ultra-agressive qu’il conduit depuis 2017. Comme un symbole, le prix de l’essence à la pompe vient d’ailleurs de retrouver

Échecs et refondation

Pour faire un bilan et se projeter dans l’avenir, il me semble nécessaire d’élargir la focale dans trois directions : (1) embrasser les dynamiques électorales de 2014 à 2019, (2) analyser les dynamiques à l’échelle européenne, (3) inclure dans l’analyse les luttes sociales. Ce bilan ouvre un débat stratégique salutaire. Au sein de la France Insoumise, le débat a été lancé par Clémentine Autain dans le Nouvel Obs[1] et Raquel Garido dans Regards[2]. Mais ce débat questionne plus largement tous les militants de la gauche et de l’écologie politique, mais aussi

Algérie : vers le point de non-retour ?

Le mouvement populaire né le 22 février 2019 vient de remporter une nouvelle manche politique importante. A la date limite du 25 mai, aucun des 77 candidats au scrutin présidentiel prévu le 4 juillet n’était parvenu à réunir le nombre de signatures nécessaires pour valider sa candidature. Trois dirigeants de petits partis s’étaient quant à eux retirés de la course. Le maintien de la pression populaire, la prise de position hostile de nombreux magistrats et le refus de plus de 400 Présidents d’Assemblées populaires communales-APC (maires) d’organiser le scrutin ont

« La gauche n’a pas disparu dans ce pays »

Les partis socialistes qui s’en sortent le mieux aujourd’hui en Europe sont ceux qui ont « fait un tournant à gauche », explique le sociologue et militant Christophe Aguiton au lendemain des élections européennes.  Auteur de La gauche du XXIe siècle (La Découverte, 2017), Christophe Aguiton, l’un des fondateurs de l’organisation altermondialiste Attac, est enseignant en sciences sociales à l’université Paris-Est. Il livre son analyse sur l’état de la gauche en France et en Europe, au lendemain des élections européennes. Un sentiment d’impasse semble toucher toute la gauche. Serait-elle morte ? Elle doit faire face à la conjonction de

La France insoumise, un échec qui vient de loin

Depuis l’échec de La France insoumise (LFI) à l’élection au Parlement européen, le débat est engagé sur les causes de cette déconfiture. Plusieurs explications sont avancées tant par les soutiens du groupe dirigeant de LFI que par des commentateurs. Pour les premiers, la cause serait entendue : l’échec serait dû à la fois à une campagne électorale qui aurait entretenu l’ambiguïté sur la question de l’Union européenne et au fait que le choix de la tête de liste ne permettait pas d’avoir une campagne «disruptive» qui aurait permis de prolonger le «dégagisme»

Premières notes sur les élections en Grèce

Il faut être clair : c’est un désastre encore pire que ce à quoi s’attendaient les plus pessimistes. D’abord, the big picture: Syriza est sévèrement sanctionné, Tsipras a annoncé des élections anticipées pour la fin juin, pour limiter autant que possible les dégâts. La com’ maniée jusqu’à la nausée par le gouvernement et ses médias et les « mesures sociales » sentant bon les « petits cadeaux » préélectoraux n’y auront donc pas changé grand-chose : l’électorat a sanctionné une équipe qui a appliqué sans faillir pendant près de quatre ans un troisième mémorandum austéritaire. Les propos tenus