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« Le danger central, c’est la fascisation de l’État »

Membre de l’Observatoire national de l’extrême droite et auteur de plusieurs ouvrages sur la question (dont le dernier en date, La nouvelle internationale fasciste, est sorti cet automne chez Textuel1), le sociologue Ugo Palheta analyse depuis des années les évolutions d’un fascisme – ou néofascisme – qui ne cesse de se renforcer, en France comme dans bien des coins du globe. D’où notre envie d’aller lui poser quelques questions à l’heure où le pouvoir macroniste drague plus que jamais à la droite de la droite et impose sa politique par

Interdictions ? Dissolutions ? Grande confusion !

La recrudescence des actes et provocations de l’extrême-droite, au début mai, sur laquelle il n’est pas besoin ici de revenir en détail, a provoqué un grand émoi chez les commentateur-trice-s de toute espèce, qu’ils soient journalistes ou politiques. Comme si l’on découvrait soudain le pouvoir de nuisance de « l’ultra-droite », catégorie policière inventée pour éviter de nommer avec précision cette nébuleuse de groupuscules, parfois rivaux, parfois adversaires, parfois alliés ou supplétifs du Rassemblement National et de Reconquête. Il est vrai que l’apparition de quelques centaines de néo-nazis, tout de

“Vener et deter” contre le RN et l’extrême droite

Nous étions une petite centaine de participant-e-s à la réunion débat du 2 juin, dans la commune de Chantepie qui jouxte Rennes. Le sujet : Le RN la solution ? Cette l’initiative venait des groupes d’action de la France Insoumise de Chantepie et de Rennes sud, rejoints par des militants d’EELV et du PS et finalement soutenus officiellement par Génération.s et le PCF. C’est donc sous la banderolle de la Nupes que sont intervenus le maire PS de la commune M Dreuslin, le sénateur EELV Daniel Salmon, un militant du

Renouveler le combat antifasciste

Le maire de Saint-Brévin-les-Pins est le symbole d’une démission. Je ne parle pas hélas de la sienne mais de celle de l’État. Je parle d’une démission politique. Sous la menace et l’intimidation, Yannick Morez vient de jeter l’éponge en fustigeant « le manque de soutien de l’État ». Après un incendie criminel qui a touché son domicile, la peur pour sa vie et celle de sa famille l’a emporté. Le déménagement d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile avait suscité la mobilisation de riverains chauffés à blanc par l’extrême droite. Et le gouvernement a laissé

Face au RN, un barrage ou un boulevard ?

« Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non par conviction pour notre projet, mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite. Je veux ici les remercier et ce vote m’oblige pour les années à venir ». Cette phrase est extraite du discours de Macron, au soir de sa réélection, le 24 avril 2022. Force est de se demander, aujourd’hui, à quoi ce vote l’a obligé, et comment la macronie a entendu cette volonté de faire « barrage » aux convictions de l’extrême-droite

L’extrême droite radicale et l’écologie

En complément à notre premier article sur le programme fumeux du RN (ici) , nous publions une analyse des références idéologiques de l’extrême droite sur les questions environnementales. L’écologie identitaire a été théorisée et s’est développée dans les années 1970, dans les marges les plus radicales de l’extrême droite, dans le sillage et autour de la Nouvelle Droite. Sous diverses formes l’extrême-droite la plus radicale s’empare de la question écologique. Tour d’horizon de leurs thèses et de leurs pratiques. La Nouvelle Droite, matrice idéologique La Nouvelle Droite est décrite par

Le Rassemblement national et l’écologie, simple vernis ou projet politique ?

Marine Le Pen parle d’écologie. A bas bruit. Depuis son accession à la présidence du Front national en 2011 elle occupe le terrain écologique, formule des propositions et cherche à rendre crédible son parti sur tous les sujets, y compris ceux traditionnellement de gauche1. Damer le pion aux Verts et à toute organisation se réclamant de l’écologie politique est une stratégie électorale. En feignant de répondre à une préoccupation du siècle elle continue son entreprise de dédiabolisation et cherche à s’adresser à un électorat le plus large possible. Economie circulaire,

Bouvines : le taureau n’est ni rouge, ni bleu ?

Samedi 11 février entre 13 000 et 15 000 personnes ont manifesté à Montpellier pour « défendre la ruralité » dans un « rassemblement qui sonne l’unité du peuple du Sud pour ses cultures »[1]. Diantre, c’est que l’heure doit être grave ! Mais qu’est-ce qui explique qu’ « au-delà des clivages »[2] une telle manifestation puisse avoir lieu, quelques heures avant la manifestation contre la « réforme » des Retraites qui aura rassemblé 3 fois plus de personnes mais qui n’aura, elle, pas l’honneur d’une couverture médiatique à la même hauteur ? Revenons au 7 janvier 2023, et une tribune publiée

Contre les migrant·es, les nouvelles campagnes de l’extrême-droite

De la part de l’extrême-droite, nous étions habitué-es aux actions coups de poings (Montpellier, Lyon, frontières, mosquées en construction…). Depuis quelques temps, nous assistons à de nouvelles formes de mobilisations, moins spectaculaires mais qui lui permettent d’engranger des gains préoccupants. Cela commence au Lycée Watteau de Valenciennes (59) Des étudiant-es de la classe préparatoire littéraire du lycée Watteau de Valenciennes (Nord) devaient rencontrer, vendredi 2 décembre, les bénévoles de l’association L’Auberge des migrants à Calais dans le cadre d’une initiation au travail de recherche sociologique. Cette sortie pédagogique a été annulée

Attentat contre le Centre culturel kurde de Paris : un acte raciste oui, mais seulement cela ?

Vendredi 23 décembre, la communauté kurde de Paris a été la victime d’un nouvel attentat raciste. Dix ans après l’assassinat de trois militantes à Paris, par un agent des services secrets turcs. Trois responsables du Centre culturel kurde de Paris sont morts, dont Emine Kara, responsable en France du mouvement des femmes kurdes, qui avait combattu Daesh les armes à la main. Les autres victimes sont le musicien Mîr Perwer et le citoyen Abdullah Kizil. Trois autres personnes ont été gravement blessées. La Gauche Ecosocialiste apporte toute sa solidarité à

Emeute, violence, haine : à Montpellier, l’extrême droite gâche la fête

La recrudescence des violences et agressions d’extrême droite que nous dénonçons dans un précédent article (ici ) a connu un nouveau palier dans la nuit de mercredi à jeudi. Des bandes armées s’en sont pris, ou ont tenté de s’en prendre aux supporters après le match France Maroc. Ces violences,  qui prospèrent sur les discours haineux du RN et de Reconquête, font suite aux agressions commises à Lyon et à Bordeaux, notamment,  contre une conférence animée par Louis Boyard et Carlos Bilongo Martens,  députés FI. Comble du scandale, c’est maintenant

L’extrême droite radicale galvanisée par la montée du RN

Depuis le mois de septembre, pas une semaine sans que la presse régionale et nationale ne se fasse l’écho des exactions commises par des membres de l’extrême droite radicale, un peu partout en France. Militants syndicalistes, antiracistes et antifascistes, mais aussi minorités ethniques, religieuses ou de genre sont la cible privilégiée d’une nébuleuse de groupuscules locaux, issus des mouvances identitaires, nationalistes et néonazies. De Paris à Marseille, en passant par Albi, Clermont-Ferrand ou encore Besançon, se multiplient agressions et dégradations, souvent signées et revendiquées. Réceptacle historique de l’extrême droite radicale