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Pour une sortie démocratique, où le peuple vénézuélien décide

Déclaration internationale : pour arrêter l’escalade du conflit politique au Venezuela. Contre l´intervention impériale Le Venezuela traverse une crise sans précédent, qui s’est progressivement aggravée au cours des dernières années, au point d’affecter de manière dramatique tous les aspects de la vie d’un pays. L’effondrement des services publics, l’effondrement de l’industrie pétrolière et la chute extraordinaire du PIB, l’hyperinflation, l’augmentation vertigineuse de la pauvreté, les migrations de millions de personnes définissent cette crise, entre autres facteurs. Les troubles politiques ont atteint des niveaux très dangereux, minant ainsi l’État constitutionnel, le cadre de la

« Le capitalisme ne mourra pas de mort naturelle »

Razmig Keucheyan est professeur de sociologie à l’université de Bordeaux. Spécialiste d’Antonio Gramsci et penseur de la question environnementale, il est notamment l’auteur de Hémisphère Gauche (2010), Guerre de mouvement et guerre de position (2012) et de La nature est un champ de bataille (2014). Dans cet entretien, nous l’avons interrogé sur l’état actuel de nos démocraties, la manière dont la question écologique doit se poser, l’actualité de la pensée d’Antonio Gramsci, la reconfiguration de l’échiquier politique et l’actualité récente marquée par le mouvement des Gilets Jaunes. Entretien réalisé par Marion Beauvalet, retranscrit par Marie-France Arnal. 

Gilets Jaunes, l’urgence de l’acte

Comme tout mouvement doté d’une force événementielle, celui des Gilets Jaunes (GJ) se présente à la fois comme anticipé et inattendu, surinterprété et résistant aux interprétations. Anticipé, tout d’abord, dans la mesure où, depuis des années déjà, et des côtés les plus opposés, il est question de cette « insurrection qui vient » : des secteurs militants radicaux bien entendu, et en particulier de la mouvance autonome à l’origine de la brochure qui a popularisé l’expression, mais tout autant d’acteurs politiques déjà bien établis et aspirant à la conquête du pouvoir par les

Le « cadeau » d’Evo Morales à Matteo Salvini… et au « frère » Jair Bolsonaro

Commençons par la fin : le dimanche 13 janvier 2019, un avion transportant des policiers et des agents des services de renseignement italiens a atterri à l’aéroport de Viru Viru, à Santa Cruz de la Sierra, capitale de l’« Orient » bolivien. Il en est reparti avec à son bord Cesare Battisti. Cet auteur de romans policiers est aussi un ancien membre du groupe armé dit d’extrême gauche Prolétaires armés pour le Communisme (PAC), actif pendant les « années de plomb » italiennes [du début des années 1970 au début des

J’étais, je suis, je serai ! Cent ans après son assassinat, relire Rosa Luxemburg

« Les masses ont été à la hauteur de leur tâche. Elles ont fait de cette ‘défaite’ un maillon dans la série des défaites historiques, qui constituent la fierté et la force du socialisme international. Et voilà pourquoi la victoire fleurira sur le sol de cette défaite. ‘L’ordre règne à Berlin !’ sbires stupides ! Votre ‘ordre’ est bâti sur le sable. Dès demain la révolution se dressera de nouveau avec fracas proclamant à son de trompe pour votre plus grand effroi : j’étais, je suis, je serai ! » Titré « L’ordre règne

Socialisme ou barbarie ?

Ce texte est tiré d’une brochure écrite par Rosa Luxemburg en prison pendant la Première guerre mondiale, intitulée La crise de la social-démocratie mais connue également sous le nom de Brochure de Junius. La révolutionnaire est alors la première, avec les bolcheviks russes (Lénine commentera d’ailleurs ce texte), à tenter de tirer les leçons de la faillite de la IIe Internationale, en particulier ses sections française et allemande. Ces dernières se révélèrent incapables durant l’été 1914 de s’opposer activement à la marche vers la guerre en mettant en œuvre les moyens qui avaient été

Un entretien avec Daniel Bensaid sur l’apport de Rosa Luxemburg

L’une, grande dirigeante et théoricienne révolutionnaire, a été assassinée le 15 janvier 1919 à Berlin par des militaires prussiens en pleine révolution allemande. L’autre, dirigeant et théoricien de la 4ème Internationale est décédé à Paris le 12 janvier 2011… Cet entretien a été réalisé par David Muhlmann pour son livre consacré à Rosa Luxemburg : Réconcilier marxisme et démocratie paru aux éditions du Seuil (collection « non conforme ») en mai 2010. Il s’agit là de la dernière interview de Daniel Bensaïd. David Muhlmann : Daniel, vous êtes l’un des penseurs et organisateurs les plus influents

RIC, souveraineté populaire et Constituante

Le RIC, porté par le mouvement des Gilets jaunes, est le principal vecteur du désir de démocratisation des institutions. Mais un ilot de démocratie est-il possible dans un océan anti-démocratique ? Le RIC ne risque t’il pas de devenir une caisse de résonance de la frustration face à cette impuissance ? Pour atteindre son objectif, le RIC ne doit-il pas s’ancrer dans des institutions qui le partage ? La proposition de grand débat national du gouvernement, avant même son démarrage, a déjà bien du plomb dans l’aile, de la démission

Désarmement : pistes pour une politique de rupture…

Aussi surprenant que cela puisse paraître, nombre de nos concitoyens qui sont attachés la question de la « paix » entre les peuples, s’accommodent des records d’exportations d’armes françaises… Indication d’un sérieux problème. Plus généralement, une des questions les plus urgentes aujourd’hui est la reconstruction d’un nouvel internationalisme. Toute politique visant à construire une majorité autour d’une alternative de transformation sociale, écologique et démocratique se trouve confrontée à la complexité du monde, aux crises multiples qui le traversent. Un gouvernement de transformation sociale devrait impulser une bifurcation du rôle de l’État français

Le référendum révocatoire existe déjà…

La révocation des élu.e.s par les électeurs n’est pas une simple utopie, le droit du travail – c’est-à-dire la loi – consacre de longue date un système de référendum révocatoire pour les représentant.e.s des salarié.e.s, délégués du personnel, comités d’entreprise et aujourd’hui comité social et économique. La révocation des élu.e.s par les électeurs n’est pas une simple utopie,. Elle fut dès l’origine un guide pour la Commune de 1871 : « Attendu que le droit de révoquer les chefs ou mandataires élus est un droit absolu, en République, pour les électeurs […], l’assemblée

Potentialités et perspectives du mouvement des Gilets Jaunes … et de la France Insoumise.

Beaucoup d’analyses sur le mouvement des Gilets Jaunes, souvent intéressantes, ont circulé dans notre mouvance et au-delà.1 Il y a tout lieu de s’en inspirer sans occulter toutefois les questions plus spécifiques qui se trouvent posées aux organisations politiques et à la France Insoumise. Un mouvement social antilibéral En quelques semaines le mouvement des Gilets jaunes est venu bouleverser le paysage social , enrayer un temps au moins la machinerie néolibérale, placer sur la défensive Macron et mettre en crise son gouvernement. Plusieurs traits extrêmement positifs caractérisent ce mouvement inédit :

Populisme de gauche ou constitution d’un bloc majoritaire écosocialiste ?

La question de l’alternative à la politique macroniste se pose dès maintenant. Sur l’échiquier politique, il n’existe à ce jour que deux alternatives crédibles pour remplacer Macron, le Rassemblement National (RN) et la France Insoumise (FI). Pour éviter une victoire de l’extrême droite, il nous faut construire un bloc majoritaire alternatif. L’heure de l’alternative Les mouvements sociaux du printemps 2018 des cheminots, des étudiants ou sur la ZAD de NDDL, l’affaire Bénalla et maintenant le mouvement des gilets jaunes ont affaibli le pouvoir macroniste. Celui-ci était certes dès le départ

Zone de libre-échange continentale africaine : quel panafricanisme ?

Le 21 mars 2018, soit cinq ans après avoir célébré le demi-siècle d’existence de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA)/Union Africaine (UA) – considéré dans la novlangue de l’UA comme « cinquante ans de succès » [1] –, 44 des 55 États membres de l’UA ont signé à Kigali l’Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), soit la création d’un « marché unique pour les marchandises et les services facilité par la circulation des personnes […], un marché libéralisé pour les marchandises et services », selon le texte dudit Accord. Suppression

Back to basics

La porte de l’avenir s’est entre-ouverte, même si nul ne sait à quoi il va ressembler. Ni quelles seront les conséquences du mouvement des Gilets Jaunes. Mais l’effet de souffle vient remettre au centre de la réflexion théorique le marxisme et la lutte des classes. Revenir aux bases… Depuis des décennies maintenant qui osait se réclamer du marxisme et de la lutte de classes se voyait couvrir de ridicule et finissait symboliquement cloué en Place de Grève. Cette place où se joue, comme le disait Althusser dans son style inimitable,

Danger Le Pen….Que faire ?

Quelques sondages, en plein mouvement des Gilets Jaunes, montrent des progrès du RN (ex FN) et un tassement de Mélenchon et de la FI, pour ne prendre que ces deux pôles. Il semble déjà assez clair que le mouvement des GJ profite à l’extrême droite plus qu’à la gauche radicale, même si Mélenchon, le mieux placé à gauche, a plutôt bien réagi au mouvement en comprenant qu’il fallait le soutenir. Cela confirme, d’une part les ambigüités du mouvement, que l’on a observées, comme les réactions sur les réseaux GJ sur

Gilets jaunes, réflexions sur le moment actuel

Le mouvement des gilets jaunes est totalement inédit. Imprévu et imprévisible, il pose une série de questions qui, pour n’être pas totalement nouvelles, n’en sont pas moins reconfigurées. Ce mouvement a posé des problèmes fondamentaux qui ne sont pas résolus. Le mouvement des gilets jaunes permet de confirmer que l’histoire est création de l’inédit, c’est-à-dire, comme l’avait parfaitement vu Castoriadis, « capacité de faire émerger ce qui n’est pas donné ni dérivable, combinatoire ou autrement, à partir du donné »[1]. Imprévu et imprévisible, il pose une série de questions qui, pour n’être pas