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Algérie. Réflexions sur le mouvement de protestation algérien.

A son 13e vendredi de mobilisation, le mouvement populaire que vit l’Algérie depuis le 22 février confirme sa sereine et paisible exigence d’un changement fondamental et radical du système de gouvernance politique. Cette exigence est accompagnée en filigrane de questionnements d’ordre théorique et méthodologique, jusque-là oubliés et refoulés dans et par l’univers politique et intellectuel algérien. Ce sont des questionnements qui vont des procédés juridiques aux mécanismes économiques, des logiques sociologiques aux dynamiques historiques, qui touchent le passé et l’avenir du pays. Ce sont là des questionnements qui n’ont pas une

Pour une approche raisonnée et prudente du « Lexit »

La contribution de Philippe Marlière intitulée « Lexit ou la dangereuse illusion d’une sortie progressiste de l’Union européenne » que l’on peut retrouver sur son blog sur le site Mediapart – https://blogs.mediapart.fr/philippe-marliere/blog/100519/lexit-ou-la-dangereuse-illusion-d-une-sortie-progressiste-de-l-union-europeenne – invite au débat. Les lignes qui suivent entendent y contribuer. Pour le dire de manière synthétique, sa contribution me semble peu convaincante dans la mesure où elle mêle un point de départ que je partage globalement – le caractère réactionnaire du Brexit – avec des considérations nettement plus discutables, à savoir : –  Un silence pesant sur la faillite (en pratique, pas en intention) des partisans

Quelle démocratie pour la France Insoumise ?

L’affaire Thomas Guénolé donne à nouveau l’occasion à nos adversaires politiques de taper sur la France Insoumise, accusée de mener un procès stalinien. Que n’auraient-ils pas dits si les instances de FI avaient, au contraire, ignoré les accusations dont il fait l’objet ? D’après les informations dont je dispose (en gros, celles qui sont publiques), il me semble que ces instances ont fait ce qu’elles avaient à faire et la réaction indignée de Thomas Guénolé ressemble à celle d’un courtisan éconduit, soudain prompt à fustiger un système qui jusque là lui

CGT : un congrès lourd d’enjeux

De congrès en congrès, les enjeux deviennent de plus en plus décisifs pour la CGT. Au congrès de Marseille d’avril 2016, en pleine mobilisation sur la loi Travail, il s’agissait à la fois d’agir en phase avec le mouvement, mais aussi de solder une crise de direction (crise Le Paon), en réalité plus profonde sur le mode d’organisation CGT et la stratégie. A Dijon, au 52ème congrès du 13 au 17 mai 2019, tout ce qui n’a pas été résolu précédemment sera mis sur la table, au risque d’un embouteillage.

François, Juan… et les autres

J’veux du soleil de Gilles Perret et François Ruffin François Ruffin a réalisé avec Gilles Perret le film « J’veux du soleil ». Ils vont à la rencontre des occupants de rond-points puis vont dans les demeures de certains des personnes rencontrées. La détresse sociale qui habituellement est une honte solitaire se raconte à la première personne du singulier et face caméra. Chaque interview est un exemple de ce gaspillage d’humanité que produit cette société capitaliste. Voici quelques extraits du récit, tout en sensibilité, qu’en fait le journaliste Antoine Perraud dans Mediapart : « Du

Fédération du peuple : chiche !

J’ai lu ce matin avec attention la longue interview donnée par Jean-Luc Mélenchon au quotidien Libération. En exergue, une proposition nouvelle du leader a sonné comme un bougé stratégique : JLM met en débat la création d’une Fédération populaire que la France Insoumise pourrait proposer au lendemain des élections européennes. Il s’adresse au peuple et aux autres forces de gauche, si l’on suit le fil des questions de Laurent Joffrin et des réponses de Jean-Luc Mélenchon. Tout le monde perçoit bien le problème : une gauche autour de 30 %

Agir contre l’antisémitisme et tous les racismes

Ces dernières semaines, les faits nous reparlent de l’antisémitisme : une hausse de 74% des actes  contre les Juifs en 2018 ; des croix gammées sur le portrait de Simone Veil ; des insultes évidemment antisémites à l’encontre d’Alain Finkielkraut ; deux cimetières juifs profanés… Il n’est plus possible de nier la réalité du retour de la haine antijuive. Elle se combine à l’existence d’un racisme structurel qui touche les Roms, ainsi que les populations issues de l’immigration postcoloniale qui subissent de multiples discriminations. De plus, le refus de l’accueil des migrant.es participe de ce climat

Manifeste pour un nouvel internationalisme des peuples en Europe

Ce Manifeste du réseau ReCommonsEurope a été élaboré par un collectif de chercheuses et chercheurs, de militantes et de militants provenant d’une douzaine de pays d’Europe qui ont souhaité proposer un plan à mettre en œuvre par des forces de gauche populaire qui veulent stimuler un changement social favorable au plus grand nombre et qui arriveraient au gouvernement dans un pays d’Europe avec l’appui du peuple mobilisé. Il s’inscrit dans le cadre du projet « ReCommonsEurope » initié par deux réseaux internationaux, le CADTM et EReNSEP, ainsi que par le syndicat basque

Ensemble, pour reconstruire la gauche ?

De la formation du « bloc bourgeois » à celle d’un « bloc populaire » ? En France, la présidentielle de 2017 a vu l’échiquier politique voler en éclat. Face à la crise du bipartisme en place depuis presque 40 ans, les éléments les plus mobilisés de la technostructure et de la bourgeoisie financière ont entrepris de construire un nouveau « bloc bourgeois », apte à mener à bien la poursuite de l’offensive libérale, vitale pour les classes dominantes. Ils ont unifié les différents secteurs des classes dominantes et derrière elles des classes moyennes supérieures, sur un

La plongée des « collapsologues » dans la régression archaïque

« Le regard tourné vers l’avant est d’autant plus pénétrant qu’il est conscient. L’intuition, authentique, se veut nette et précise. Ce n’est que si la raison se met à parler que l’espérance, vierge de toute fraude, recommence à fleurir » Ernst Bloch Dans leur ouvrage Comment tout peut s’effondrer, paru en 2014, Pablo Servigne et Rafaël Stevens créaient le concept de « collapsologie », qu’ils définissaient comme suit : « La collapsologie est l’exercice transdisciplinaire d’étude de l’effondrement de notre civilisation industrielle et de ce qui pourrait lui succéder, en s’appuyant sur les deux modes

Combattre la criminalisation de l’opposition au sionisme, lutter contre l’antisémitisme

A l’occasion du dîner du CRIF, Emmanuel Macron a déclaré que « la France mettra en œuvre la définition de l’antisémitisme adoptée par l’Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah (IHRA) ». Cette définition se présente ainsi : « L’antisémitisme est une certaine perception des juifs, qui peut s’exprimer par la haine envers les juifs. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme sont dirigées contre des personnes juives ou non-juives et/ou leur propriété, contre les institutions de la communauté juive ou les lieux religieux. ». Le terme d’« antisionisme

Pour une Journée mondiale de l’élevage paysan et des animaux de ferme !

Nous assistons mondialement à une montée en puissance de lobbies qui cherchent à imposer le principe des « lundis sans viande » sous des prétextes idéologiques qui se cachent mal derrière des apparences écologiques et sanitaires. Cette exigence est même relayée par le forum économique de Davos : déclarer la nécessité de réduire sa consommation de viande pour sauver le climat quand on sort de son jet privé, c’est assez baroque ! Nous défendons, depuis des années, une réduction drastique de la consommation de produits animaux issus des systèmes industriels, notamment pour des raisons de

L’Europe vue d’Est

Depuis plusieurs siècles, l’Europe, ou plus exactement les principales puissances européennes – la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Autriche ou la Suède –, entretiennent des relations paradoxales avec leur flanc Est. Paradoxales car d’un côté les nations qui le composent sont considérées comme un des berceaux de la culture européenne, surtout baroque, romantique ou moderne, et de l’autre côté leurs États, économies et sociétés ont longtemps été dominés voire détruits par ces puissances. Pour mesurer ce passif, il suffit de jeter un coup d’œil sur la carte de cette région après

Paul Ariès : « être anti vegan aujourd’hui, c’est défendre l’unité du genre humain »

Écologiste et penseur de la décroissance, Paul Ariès entre en guerre contre les théoriciens du véganisme. Son dernier livre est la première publication du réseau fraîchement créé No Vegan, qui s’attaque à « l’élevage bashing ». Entretien. Le réseau No Vegan a été lancé cette semaine. Avec quelle vocation ? Celle d’en finir avec l’opposition simpliste, opérée par certains, entre protéines végétales et protéines animales. Plus synthétiquement, nous voulons prendre à contre-pied « l’élevage-bashing », qui fait aujourd’hui beaucoup de bruit. Nous voulons rendre publiques des initiatives telles que celles lancées par le réseau Abattoir

Clémentine Autain et Elsa Faucillon lancent Le Fil des Communs

« Passerelle, cohérence, invention ». Voilà le triptyque du “Fil des communs”, une initiative commune des députées insoumise et communiste Clémentine Autain et Elsa Faucillon – par ailleurs co-directrices de la revue Regards. « Nous prenons une initiative politique, l’époque nous y oblige pour bâtir une issue émancipatrice aux crises contemporaines. Nous voulons participer activement au travail de refondation des idées, stratégies et formes politiques à même d’agréger et de gagner dans notre pays », écrivent-elles sur leur site. L’idée n’est pas de créer un énième mouvement politique à gauche, mais bien de « mettre au pot commun », explique