Jusqu’à novembre passé elle était serveuse à New York, depuis deux semaines, elle est omniprésente dans les médias de son pays, et en novembre prochain, elle sera – à seulement 28 ans !- la plus jeune députée de l’histoire des États Unis ! C’est Alexandria Ocasio-Cortez, métisse d’origine portoricaine et membre du Parti des Socialistes Démocrates d’Amérique (DSA), dont l’écrasante victoire aux primaires des Démocrates au dépens du protégée de l’establishment du parti, qui d’ailleurs était destiné à devenir président de la Chambre des Représentants (!), fait trembler les États
En débat
Péninsule coréenne : un fragile espoir de paix après la rencontre Kim-Trump
Les rapports entre Washington et Pyongyang se sont radicalement modifiés à l’occasion du sommet de Singapour, le 12 juin dernier. N’en déplaise aux pourfendeurs de Donald Trump, c’est une bonne nouvelle. La tonalité dominante de la « grande » » presse anglo-saxonne et de la presse régionale (en langue anglaise) diffère du tout au tout. Pour la première, le sommet de Singapour est un désastre, voire une « trahison » de Trump. Pour la seconde, c’est un tournant inespéré : la menace de guerre s’éloigne laissant entrevoir la possibilité d’une paix durable dans la péninsule. Mieux
Mai-Juin 68 et après : secousse et répliques
Samedi 23 juin 2018, Maison des Sciences de l’Homme de Paris-Nord 20, avenue George-Sand. 93210 La Plaine Saint-Denis (métro Front populaire, ligne 12). A l’initiative de la Société Daniel Bensaïd. Cinquante ans après la secousse de Mai 68, on sait combien cette crise a bouleversé la société et accéléré son évolution, mais aussi comment furent dévoyées les aspirations qu’elle avait révélées au grand jour. Il nous faut regarder 68 avec une double focale : celle qui va cerner l’événement lui-même, ces deux mois qui allient le soulèvement de la jeunesse à la grève
La Colombie à la croisée des chemins
La Colombie vit actuellement une période cruciale de son histoire. Les élections présidentielles ont enclenché des dynamiques politiques qui ont placé le pays à la croisée des chemins. Par Sergio Coronado, ex-député de la 2ème circonscription des Français de l’Étranger, et Christian Rodriguez, responsable des relations internationales Amérique Latine de la France Insoumise. Les Colombiens étaient appelés aux urnes ce dimanche 27 mai pour le premier tour de l’élection présidentielle. Iván Duque est arrivé en tête avec 39,1% (7 569 693 voix), candidat de l’extrême-droite soutenu par le parti Centro Democrático (Centre
Etat espagnol. Le chemin étroit du nouveau gouvernement et les défis d’Unidos Podemos
Le triomphe de la motion de défiance constructive présentée par Pedro Sánchez ce 1er juin et l’expulsion de M. Rajoy [«M punto Rajoy», allusion à la façon dont Podemos et d’autres nomment publiquement l’ancien président du gouvernement en raison de l’apparition de son nom dans des affaires de corruption] de la Moncloa [siège du président du gouvernement à Madrid] constituent sans aucun doute une bonne nouvelle et c’est ainsi qu’elle a été reçue par une large majorité de la société espagnole. Un nouveau scénario politique s’ouvre ainsi, plein d’inconnues et sans susciter de grandes
Etat espagnol. Communiqué d’Anticapitalistas
Enfin, le Parti populaire (PP) a été délogé du gouvernement central [1]. Sa faiblesse parlementaire [137 députés sur 350, alors qu’entre 2011 et 2015 le PP disposait d’une majorité absolue] et la situation intenable générée par le jugement du cas de corruption «Gürtel» [rendu le 24 mai, deux jours après que le Parlement a adopté le budget 2018, suite à un processus fastidieux de six mois] ont mis un terme à un gouvernement qui s’est montré l’exécuteur fidèle de politiques autoritaires, liberticides et antisociales. Un gouvernement assiégé par la corruption, sans aucun
Italie : nous parlons avec notre cœur
Face à la grande confusion politique de ces derniers jours, il faut essayer de rester lucide. De raisonner, de lire avec attention. C’est ce que nous essayons de faire, et nombreux sont ceux qui l’apprécient. D’autres nous critiquent : ils voudraient peut-être que nous rangions dans l’une des deux équipes en lice… Celle du front « souverainiste » de droite, 5 Etoiles et Ligue, l’expression du petit patronat italien : raciste, libéral et violent. Ou celle du front « européiste », des banques et des institutions financières, de l’alliance qui de Liberi e Uguali jusqu’à Berlusconi :
Crise institutionnelle en Italie : communiqué de Potere al Popolo
Le Président Mattarella s’est rendu responsable d’une grave crise institutionnelle, en refusant d’accepter Paolo Savona comme Ministre de l’Economie, considéré comme un « eurosceptique » et donc incompatible avec les diktats de l’Union Européenne. Mattarella a admis avoir refusé Savona parce qu’il ne convenait pas « aux marchés », craignant « un signal d’alarme ou de défiance des marchés ». La volonté des marchés a ainsi prévalu sur celle des citoyens. En se pliant au diktat de la BCE et du FMI, Mattarella a confié cette charge à Cottarelli, représentant direct des pouvoirs de la finance
Syrie et Proche-orient : quelle politique de solidarité avec les peuples de la région ?
Les échanges de tirs de missile entre Israël et les forces des régimes iranien et syrien, la décision de D.Trump de dénoncer unilatéralement l’accord sur le nucléaire passé avec le régime iranien sont les derniers éléments d’une situation régionale de plus en plus tendue. La possibilité d’embrasement régional se concentre sur la Syrie. Ce pays est détruit par la guerre menée par son gouvernement contre son peuple depuis près de 7 ans. Face à cette situation dramatique, c’est la constitution d’un large mouvement de solidarité avec les peuples de la
Venezuela : après la présidentielle…
Le résultat est tombé, Maduro est réélu Président de la République du Venezuela. Il y a quelques mois, j’aurais écrit, République Bolivarienne du Venezuela. Mais, depuis un an, l’assemblée nationale constituante, qui n’a pas encore rendu la moindre proposition constituante, a mis entre parenthèses le cadre juridique progressiste issu du référendum de 1999 : la Constitution Bolivarienne du Venezuela. Le plus difficile, pour la gauche révolutionnaire, est de pouvoir comprendre le détail de la situation. D’ailleurs, nos camarades sur place sont, une fois de plus, divisés sur le meilleur vote
Comment le Labour britannique peut-il arriver au pouvoir ?
Le Labour revient de loin. Après avoir incarné un modèle de reconversion de parti de masse de la classe ouvrière en parti néolibéral « moderne » prônant une « Troisième Voie » entre conservatisme et socialisme avec l’arrivée de Tony Blair à sa tête en 1994, 13 ans d’exercice du pouvoir avaient épuisé le parti. A la fin du mandat de Gordon Brown en 2010, le « New Labour » se retrouva coupé de sa base militante, décrié pour sa mauvaise gestion de la crise financière, empêtré dans différents scandales et fustigé pour son aventurisme en
Retour sur Mai 68
A la mémoire de Jacques Sauvageot prématurément décédé le 28 octobre 2017. Il ne s’agit pas ici de revenir sur tous les aspects de Mai 68. Pour essayer d’en faire le tour, d’en comprendre les racines et d’en voir toute la portée, il faudrait évoquer tout un pan de l’histoire de France, les évolutions du capitalisme, la transformation de la société française, des sociétés européennes, la situation internationale, etc. Tel n’est pas ici l’objectif. Il s’agit plus modestement de pointer quelques aspects de Mai 68 qui ne sont pas sans
Un tueur sur la route
On se réveille un matin et on ouvre la radio. On entend encore une fois une nouvelle glaçante. Un camion a fauché volontairement plusieurs dizaines de personnes, attablées aux terrasses, à l’heure du déjeuner, dans l’une des principales rues de Toronto. On pense à Nice, à Berlin, à Londres. On éprouve tour à tour de l’effroi, de la compassion, de la colère. Doit-on encore supporter toutes ces morts et toutes ces souffrances ? Et on va devoir subir, une fois de plus, les « experts », les amalgames, les prises de position racistes
Grande-Bretagne, le moment Corbyn
Les choses politiques en Grande-Bretagne ont bien sûr partie liée à l’état du mouvement social et syndical, son dynamisme, ses formes et ses axes thématiques, ses articulations dans le champ intellectuel et éditorial, et ainsi de suite. Avant d’en venir à certains aspects au moins de ces questions dans la période actuelle, une précision ou un rappel est peut-être nécessaire quant à ce qui structure le champ politique par le haut. Lors des principales élections, les législatives (tous les cinq ans), le système électoral britannique fonctionne sur la base d’un
MAI-JUIN 68 ET APRÈS : SECOUSSE ET RÉPLIQUES
Samedi 23 juin 2018, Maison des Sciences de l’Homme de Paris-Nord 20, avenue George-Sand. 93210 La Plaine Saint-Denis (métro Front populaire, ligne 12). A l’initiative de la Société Daniel Bensaïd. Cinquante ans après la secousse de Mai 68, on sait combien cette crise a bouleversé la société et accéléré son évolution, mais aussi comment furent dévoyées les aspirations qu’elle avait révélées au grand jour. Il nous faut regarder 68 avec une double focale : celle qui va cerner l’événement lui-même, ces deux mois qui allient le soulèvement de la jeunesse à la grève
2019, vers un big bang du panorama politique européen ?
L’élection surprise de 5 députés de Podemos au Parlement européen en mai 2014 a, en quelque sorte, ouvert la voie a une profonde recomposition du champ politique européen. Depuis lors, l’ovni Macron a gagné la présidentielle française, l’Alternative für Deutschland (AfD) est le premier parti d’opposition en Allemagne, le Mouvement 5 étoiles est arrivé à la première place des législatives italiennes, etc. Si pour l’instant ces changements ont profondément remanié le jeu politique au niveau national, l’élection européenne de mai 2019 va précipiter les unions et désunions à l’échelon européen.