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Une défaite, pas un désastre

Avant de se lancer dans des jeux de reconstruction politique, on peut commencer par essayer d’analyser les nouvelles conditions concrètes de la lutte des classes qui sont en train d’émerger en France et une partie de l’Europe. La victoire de Macron en 2017, confirmée cette année, et la déroute de la droite classique sont une preuve que nous avons changé d’adversaires, et peut-être un signe ( encore un peu tôt pour l’affirmer avec certitude ) que la bourgeoisie a achevé une phase de mutation profonde, on pourrait même dire de

Portugal : le Bloco confirmé comme troisième force

Avec une participation similaire à celle des derniers scrutins européens – abstention de 65 % – le PS et la somme des deux partis de droite maintiennent quasiment inchangés leurs résultats obtenus en 2014, lorsque le PSD et DS gouvernaient et appliquaient alors le mémorandum de la troïka, allant ensemble dans les scrutins européens. Le Bloco avec 10% double sa représentation à Bruxelles. Défaite de la droite à la veille des élections législatives Avec 33,4 % des voix et neuf députés (un de plus qu’en 2014), le PS a pu

« Pour un big bang de la gauche » le 30 juin à Paris au cirque Romanès

Square Parody, Boulevard de l’Amiral Bruix, 75016 Paris (métro Porte Maillot ou Porte Dauphine) à partir de 15 heures. Programme : Animé par Sophie de La Rochefoucauld et Pierre Jacquemain 14h30 Accueil des participantEs interviewés sur leurs attentes et leurs espoirs, avec retransmission en vidéo sur écran à l’intérieur du chapiteau.- 15h10 – Lancement par Elsa Faucillon 15h20 – Prises de parole pour les appels « Sursaut » et « Convergeons » 15h30 Regards croisés sur l’international avec Dominique Vidal et Bertrand Badie 15h40 Les urgences vues par Christophe Prudhomme Paroles de Gilets jaunes Lecture de témoignages #Metoo Focus sur le combat

Anatomie du nouveau néolibéralisme

Depuis une dizaine d’années, on annonce régulièrement la « fin du néolibéralisme » : la crise financière mondiale de 2008 a été présentée comme l’ultime convulsion de son agonie, puis ce fut le tour de la crise grecque en Europe (du moins jusqu’en juillet 2015), sans oublier bien sûr le coup de tonnerre de l’élection de Trump aux États-Unis en novembre 2016, suivi par le référendum sur le Brexit en mars 2017. Le fait que la Grande-Bretagne et les États-Unis, qui ont été des terres d’élection du néolibéralisme aux temps de Thatcher et

Réflexions sur les jours d’après

L’après 26 mai 2019 pourrait être simple : les gauches qui ont postulé aux suffrages pour les élections européennes ont été tellement en concurrence (alors qu’une partie des listes disaient des choses semblables ou non contradictoires) qu’elles devraient raisonnablement en tirer la conclusion qu’il faut discuter. Notamment face au danger des droites extrêmes et des néolibéraux. Mais l’effort subjectif pour dépasser les postures qui durent depuis plus d’un an sera vraiment considérable et coûteux.  Selon toute vraisemblance, une médiation sera nécessaire pour parvenir à un débat constructif. On peut aussi espérer que dans

Insoumis-es blessé-es mais pas mort-es

Un pouvoir qui s’en sort bien, une extrême droite toujours très menaçante et un gros revers pour la liste de la France insoumise, la potion des européennes 2019 est dure à avaler. Sans nier ces éléments, il y a aussi des raisons d’espérer et de poursuivre le combat. Première mauvaise nouvelle, même si sa liste arrive en seconde position, Macron s’en sort bien. Il garde la possibilité d’aggraver encore la politique libérale ultra-agressive qu’il conduit depuis 2017. Comme un symbole, le prix de l’essence à la pompe vient d’ailleurs de retrouver

Échecs et refondation

Pour faire un bilan et se projeter dans l’avenir, il me semble nécessaire d’élargir la focale dans trois directions : (1) embrasser les dynamiques électorales de 2014 à 2019, (2) analyser les dynamiques à l’échelle européenne, (3) inclure dans l’analyse les luttes sociales. Ce bilan ouvre un débat stratégique salutaire. Au sein de la France Insoumise, le débat a été lancé par Clémentine Autain dans le Nouvel Obs[1] et Raquel Garido dans Regards[2]. Mais ce débat questionne plus largement tous les militants de la gauche et de l’écologie politique, mais aussi

Algérie : vers le point de non-retour ?

Le mouvement populaire né le 22 février 2019 vient de remporter une nouvelle manche politique importante. A la date limite du 25 mai, aucun des 77 candidats au scrutin présidentiel prévu le 4 juillet n’était parvenu à réunir le nombre de signatures nécessaires pour valider sa candidature. Trois dirigeants de petits partis s’étaient quant à eux retirés de la course. Le maintien de la pression populaire, la prise de position hostile de nombreux magistrats et le refus de plus de 400 Présidents d’Assemblées populaires communales-APC (maires) d’organiser le scrutin ont

« La gauche n’a pas disparu dans ce pays »

Les partis socialistes qui s’en sortent le mieux aujourd’hui en Europe sont ceux qui ont « fait un tournant à gauche », explique le sociologue et militant Christophe Aguiton au lendemain des élections européennes.  Auteur de La gauche du XXIe siècle (La Découverte, 2017), Christophe Aguiton, l’un des fondateurs de l’organisation altermondialiste Attac, est enseignant en sciences sociales à l’université Paris-Est. Il livre son analyse sur l’état de la gauche en France et en Europe, au lendemain des élections européennes. Un sentiment d’impasse semble toucher toute la gauche. Serait-elle morte ? Elle doit faire face à la conjonction de

La France insoumise, un échec qui vient de loin

Depuis l’échec de La France insoumise (LFI) à l’élection au Parlement européen, le débat est engagé sur les causes de cette déconfiture. Plusieurs explications sont avancées tant par les soutiens du groupe dirigeant de LFI que par des commentateurs. Pour les premiers, la cause serait entendue : l’échec serait dû à la fois à une campagne électorale qui aurait entretenu l’ambiguïté sur la question de l’Union européenne et au fait que le choix de la tête de liste ne permettait pas d’avoir une campagne «disruptive» qui aurait permis de prolonger le «dégagisme»

Premières notes sur les élections en Grèce

Il faut être clair : c’est un désastre encore pire que ce à quoi s’attendaient les plus pessimistes. D’abord, the big picture: Syriza est sévèrement sanctionné, Tsipras a annoncé des élections anticipées pour la fin juin, pour limiter autant que possible les dégâts. La com’ maniée jusqu’à la nausée par le gouvernement et ses médias et les « mesures sociales » sentant bon les « petits cadeaux » préélectoraux n’y auront donc pas changé grand-chose : l’électorat a sanctionné une équipe qui a appliqué sans faillir pendant près de quatre ans un troisième mémorandum austéritaire. Les propos tenus

Etat espagnol. De nouveaux pas vers la recomposition du régime

Le panorama qui se dégage suite à la journée électorale du 26 mai 2019 dans l’Etat espagnol [élections européennes, municipales ainsi que dans 11 des 17 communautés autonomes du pays] est complexe et varié, ainsi qu’on peut le vérifier à la lecture des analyses qui sont publiées sur ce site internet [VientoSur.info] ainsi que par les lectures que réalisent ses principaux acteurs et actrices. Cette remarque prend un relief plus prononcé encore si l’on se réfère aux résultats des divers pays de l’Union européenne. Pour ces raisons, je me limiterai à

Le syndrome de Humpty-Dumpty

Comme beaucoup, je tente d’analyser les raisons de notre échec aux élections européennes et je cherche des pistes pour continuer le combat. Dans toute défaite, il y a des causes qui ne dépendent pas de nous et d’autres si. Les premières sont les moins polémiques, mais c’est sur les secondes que nous avons le plus de prise.D’abord, il y a la faiblesse du mouvement social. Les manifestations répétées de Gilets jaunes ont beau porter un message politique fort, elles ne menacent pas le pouvoir économique. Pour ça, il faut des

Waterloo morne plaine

« Soudain, joyeux, il dit « Grouchy » (La France Insoumise) ! C’était Blücher (EELV)! L’espoir changea de camp, le combat changea d’âme. » LFI a subi lors de ces élections une triple défaite : son propre score, le maintien au même niveau d’un PS qui devait disparaître et bien sûr la montée d’EELV. Il faudrait de longs développements pour montrer à quel point cette formation ne joue pas dans la société française le rôle qu’elle prétend, mais ce n’est pas le sujet du moment. Les questions essentielles portent sur l’échec de LFI et