On l’a répété souvent dans ces colonnes : indispensable à court terme pour éviter le cataclysme climatique de la « planète étuve », le passage des fossiles aux renouvelables n’est pas possible sans une réduction substantielle de la production et des transports. Il faut en effet changer complètement de système énergétique, cela demande de gigantesques investissements, ceux-ci sont consommateurs d’énergie et cette énergie, à l’heure actuelle, est à 80% fossile, donc source d’émissions. En d’autres termes : sans réduction très forte dans d’autres secteurs, la transition énergétique fera exploser les émissions de
Réflexions insoumises
Portugal : résolution politique de la direction nationale du Bloco
Les élections législatives ont confirmé le Bloco de Esquerda en tant que troisième force politique au Portugal Le Bloco a maintenu son groupe parlementaire, a fait la preuve de la solidité du camp populaire qu’il représente et a homogénéisé son expression territoriale, ce qui a par ailleurs contribué à ce qu’il ne puisse exister une majorité absolue1 La campagne du Bloco a été concentrée sur les priorités politiques de son programme et a montré, lors de ses initiatives, l’accroissement de sa base populaire et la mobilisation de secteurs qui avaient
Le Mur 30 ans après : il y avait des alternatives…
Plombés par la crise et la répression, les régimes de parti unique étaient voués à disparaître, mais bien des alternatives auraient pu naître sur les décombres du mur de Berlin. L’imposition du modèle néolibéral n’était pas inéluctable et des voies nouvelles restent à inventer à l’heure de la crise climatique. L’analyse de Catherine Samary. Le Courrier des Balkans (CdB) : La chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989 et la rapidité de la dislocation du « socialisme réel » qui a suivi semblent avoir pris tout le monde de court, y
Le monde se soulève contre l’austérité et l’autoritarisme
Partout dans le monde, des peuples se lèvent, sur presque tous les continents et dans plus d’une douzaine de pays. Au cours des six derniers mois, des rébellions ont eu lieu en France, en Catalogne, à Porto Rico, à Hong Kong, au Liban, au Chili, en Équateur, au Honduras, en Haïti, en Irak, au Soudan et en Algérie. Ces rébellions ont généralement eu un caractère populaire et marqué à gauche et elles sont en colère, militantes et provocantes. Leurs caractéristiques communes sont qu’il s’agit de rébellions de la classe moyenne
Quand l’islamophobie prend le masque de la laïcité
L’appel à la manifestation le 10 novembre contre l’islamophobie a mis de nouveau en lumière les divisions de la gauche sur ce sujet. Alors que les actes et les discours antimusulmans se multiplient, il devrait avoir à gauche un réflexe unitaire antiraciste, cela n’a pas été totalement le cas. Le PS a publiquement attaqué la manifestation. Le PCF n’y appelle pas officiellement et son secrétaire général a annoncé qu’il n’y serait pas présent, de même que Yannick Jadot et ce malgré la présence de nombreux responsables communistes et d’EELV. On
La Bolivie et la contre-révolution. Comment ont-ils renversé Evo ?
Commençons par la fin (ou la fin provisoire de cette histoire) : dimanche 10 novembre 2019 dans les dernières heures de la nuit, le leader de Santa Cruz Luis Fernando Camacho a défilé sur une voiture de police dans les rues de La Paz, escorté par des mutins et applaudi par des secteurs de la population opposés à Evo Morales. De la sorte a été mise en scène une contre-révolution civile et policière, qui a écarté du pouvoir le président bolivien. Evo Morales s’est réfugié sur son territoire, la région
Il y a 40 ans, Nicaragua : le Front sandiniste au pouvoir
C’est en juillet 1979 que le Front sandiniste de libération nationale (FSLN) prend le pouvoir au Nicaragua. C’est l’aboutissement d’un processus original dont la dernière étape s’est déroulée au printemps 1979 avec l’appel à la grève générale lancée le 4 juin par le FSLN. Cette phase finale a été préparée par plusieurs grèves générales, des insurrections partielles et un long travail d’usure des forces de répression menée des actions de guérilla. La grève générale se transforme alors en insurrection urbaine massive, notamment dans la capitale (Managua) avec apparition de différents
Grande-Bretagne : élections, espoir et défis
C’est l’absence de majorité au parlement pour résoudre le Brexit qui, après des mois d’impasse, a forcé à l’organisation d’élections anticipées pour le 12 décembre. Mais si cette crise politique est d’une ampleur historique, ce n’est pas la seule qui touche la Grande-Bretagne. Il s’agit de la cinquième puissance économique mondiale, et pourtant les usager·e·s des « banques alimentaires » (dons de nourriture) se comptent par millions. Après la Grèce, la Grande-Bretagne est le pays développé où les salaires ont le plus baissé après la crise de 2008. Les services
Que se passe-t-il en Bolivie ?
Les élections présidentielles du 20 octobre ont plongé la Bolivie dans une crise politique. Ce jour-là, le président Evo Morales a brigué un quatrième mandat dans la compétition la plus ouverte depuis son arrivée au Palacio Quemado [nom historique de la résidence présidentielle à La Paz, le terme «palais brûlé» a son origine dans l’incendie du bâtiment en 1875] en janvier 2006, avec 54 % des voix. Depuis lors, le «premier président indigène» a triomphé, élection après élection, avec plus de 60 % des voix et d’énormes avances par rapport
Saint Denis (93) : lettre ouverte… et insoumise
À nos ami-es qui ont choisi de « Faire Saint-Denis en commun», et à celles et ceux qui hésitent encore. Nous sommes quatre des cinq élu·es insoumis·es du groupe « Rouge et vert-insoumis » du conseil municipal de Saint-Denis. Ce groupe réunit en outre, deux camarades membres d’Europe Ecologie les verts, un camarade d’Ensemble ! et un militant aussi actif que non-encarté. Cependant, ce texte n’engage que nous. Nous voulons y exposer à quiconque aura la patience de nous lire, les raisons qui ont gouverné notre choix de soutenir sans réserve, la candidature
Du mouvement ouvrier aux Gilets jaunes….
L’irruption inattendue d’un mouvement social d’ampleur nationale hors de tout cadre syndical et politique, un mouvement capable d’ébranler, au moins momentanément, le pouvoir en place est le signe d’une profonde métamorphose des formes de mobilisation sociale et de son rapport aux forces politiques de gauche. Le mouvement des Gilets jaunes a émergé à la suite d’autres phénomènes qui remettaient déjà en cause la mainmise de la gauche politique et du mouvement syndical sur les mobilisations sociales, comme les « cortèges de tête [1] » dans les manifestations syndicales qui regroupent aujourd’hui une majorité
L’intersectionnalité : quelques questions
« Bien qu’il soit pratiquement sûr que l’évolution a créé la morale pour des raisons internes au groupe, sans grand souci de l’humanité en général, cette situation n’est pas nécessairement incontournable ». Frans de Waal, Le bonobo, Dieu et nous. Une anecdote personnelle pour commencer. Mes voisins (elle, franco-algérienne, lui franco-français, tous les deux adhérents de la CGT) nous invitent à la fête de mariage de son fils à elle (réussite brillante dans la préfectorale, la mariée est franco-française). Fête prévue sur le mode des traditions algériennes. Grande surprise, mon épouse et moi-même
Réflexions sur la crise espagnole….
L’état espagnol connait, avec la Catalogne, la crise politique la plus sérieuse depuis le Transition. Les peines lourdes subies par les dirigeants de l’ANC, d’Omnium et les membres du gouvernement catalan ont approfondi encore cette crise du régime issu de la transition de 1978. Il est évident que la gauche française est en dessous de tout, incapable même d’écrire une pétition nationale de soutien aux prisonniers politiques. Il est vrai que nous retrouvons ce recul de l’internationalisme sur la Grèce, la Syrie, les Kurdes…. mais nous pouvons toujours espérer un
Trump : coup de poignard au mouvement national kurde
Dans une manifestation supplémentaire et flagrante de son caractère erratique, de son irresponsabilité politique et de sa désinvolture face aux conséquences humaines, le président américain Donald J. Trump a brusquement annoncé dans la nuit du dimanche 6 octobre, après un appel téléphonique avec le président turc Recep T. Erdogan, qu’il avait ordonné le retrait des troupes américaines stationnées dans le nord-est du pays (elles comptaient près de mille militaires). Ces troupes étaient là pour soutenir les Forces Démocratiques Syriennes (FSD), une coalition multi-ethnique dirigée par les forces kurdes des Unités
La situation des Kurdes en Syrie
Entretien avec Emre Öngün, docteur en sciences politique, membre du CA d’Attac. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas en détail la situation en Syrie et celle de l’enclave contrôlée par les Kurdes, qu’était-elle avant l’offensive turque de la semaine dernière ? Cette enclave s’appelle le Rojava, c’est une zone autonome kurde sous la direction politique du PYD, le parti frère du PKK sur le territoire syrien. Rojava signifie en kurde, l’ouest. Il est nommé ainsi en référence aux quatres états du Kurdistan, le Nord (situé en Turquie s’appelle
Catalogne. Des condamnations visant les droits fondamentaux
La Cours suprême a condamné les douze dirigeants du procès à 104 ans et six mois de prison pour les crimes de sédition et de détournement de fonds (12 à 13 ans), de sédition (de 9 ans à 12 et six mois) et de désobéissance (1 an et 8 mois). Ce faisant, elle a accepté la thèse fondamentale du procureur de l’Etat, dépendant du gouvernement de Pedro Sánchez (PSOE), et rejeté celle du juge d’instruction Pablo Llarena et du parquet, qui a demandé une condamnation pour rébellion et des peines encore plus