Le 21 mars 2018, soit cinq ans après avoir célébré le demi-siècle d’existence de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA)/Union Africaine (UA) – considéré dans la novlangue de l’UA comme « cinquante ans de succès » [1] –, 44 des 55 États membres de l’UA ont signé à Kigali l’Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), soit la création d’un « marché unique pour les marchandises et les services facilité par la circulation des personnes […], un marché libéralisé pour les marchandises et services », selon le texte dudit Accord. Suppression
En débat
Back to basics
La porte de l’avenir s’est entre-ouverte, même si nul ne sait à quoi il va ressembler. Ni quelles seront les conséquences du mouvement des Gilets Jaunes. Mais l’effet de souffle vient remettre au centre de la réflexion théorique le marxisme et la lutte des classes. Revenir aux bases… Depuis des décennies maintenant qui osait se réclamer du marxisme et de la lutte de classes se voyait couvrir de ridicule et finissait symboliquement cloué en Place de Grève. Cette place où se joue, comme le disait Althusser dans son style inimitable,
Danger Le Pen….Que faire ?
Quelques sondages, en plein mouvement des Gilets Jaunes, montrent des progrès du RN (ex FN) et un tassement de Mélenchon et de la FI, pour ne prendre que ces deux pôles. Il semble déjà assez clair que le mouvement des GJ profite à l’extrême droite plus qu’à la gauche radicale, même si Mélenchon, le mieux placé à gauche, a plutôt bien réagi au mouvement en comprenant qu’il fallait le soutenir. Cela confirme, d’une part les ambigüités du mouvement, que l’on a observées, comme les réactions sur les réseaux GJ sur
Gilets jaunes, réflexions sur le moment actuel
Le mouvement des gilets jaunes est totalement inédit. Imprévu et imprévisible, il pose une série de questions qui, pour n’être pas totalement nouvelles, n’en sont pas moins reconfigurées. Ce mouvement a posé des problèmes fondamentaux qui ne sont pas résolus. Le mouvement des gilets jaunes permet de confirmer que l’histoire est création de l’inédit, c’est-à-dire, comme l’avait parfaitement vu Castoriadis, « capacité de faire émerger ce qui n’est pas donné ni dérivable, combinatoire ou autrement, à partir du donné »[1]. Imprévu et imprévisible, il pose une série de questions qui, pour n’être pas
Etat espagnol. Changements et incertitudes pour la fin de l’année
T’imagines-tu un grand sorcier du Ku Klux Klan, portant toutefois un costume et avec des manières de dirigeant d’entreprise, devenir président des États-Unis ? Impossible. C’est comme si Donald Trump arrivait à la Maison Blanche. C’est ainsi, en riant, tranchant, que répondait l’inspecteur afro-américain Ron Stallworth de Colorado Springs (Colorado) au cœur de la montée des droits civiques et du pouvoir noir des années 1960 et 1970. Ce personnage est mis en scène dans le dernier film de Spike Lee, BlacKKKlansman [1]. Ce qui le faisait rire est pourtant arrivé. Et pas seulement Trump. Chaque
La défense, un avantage compétitif de la France dans l’Union européenne
Conformément à la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025, le budget de défense de la France passera de 32,7 milliards d’euros en 2018 à 44 milliards d’euros en 2023, soit une augmentation de 35 % (en euros constants). Cette hausse amplifie la tendance enregistrée entre 2008 et 2016. L’augmentation du budget militaire – ainsi que celle des budgets sécuritaires – a été supérieure à la hausse générale du budget, alors que la hausse des budgets à finalité sociale a été inférieure à cette évolution générale (tableau 1). La France n’est pas
Les guerres de dislocation et la « sécuritisation » du monde
Des guerres nouvelles ? L’expression « nouvelles guerres » a été utilisée d’abord par la chercheuse et militante anglaise Mary Kaldor1, dans son livre Nouvelles et anciennes guerres, la violence organisée dans une ère globale (non traduit en français)2, qu’elle a publié en 1999 après avoir observé les guerres en ex-Yougoslavie et dans le Caucase. Il a été repris depuis par de nombreux analystes (cf. une petite bibliographie en fin de texte). Ces guerres sont nouvelles en ce sens qu’elles se différencient des « vieilles guerres », souvent qualifiées de « westphaliennes », en référence au traité de
Le fond de l’air est jaune
Soulèvement populaire pour la justice fiscale et le pouvoir d’achat, les gilets jaunes cristallisent la convergence de toutes les colères contre Emmanuel Macron et, au-delà, le capitalisme néolibéral mondialisé dont il est le nom. De l’événement gilets jaunes ou de la structure du macronisme, qui va digérer l’autre ? Le simple fait que la question se pose est déjà extraordinaire. Un examen de clinique politique rudimentaire ne peut que renforcer le constat. L’arrogance de classe présidentielle et sa proximité avec les milieux financiers ont beaucoup contribué à faire monter la pression dans
Et maintenant….
Ce samedi 1er décembre, en fermant les Champs-Élysées, Christophe Castaner a créé les conditions d’un affrontement violent. Il est probable que le dispositif cherchait à concentrer celui-ci place de l’Etoile, place fermée, puis ouverte selon les moments. La violence des GJ a largement débordé les éventuels groupes organisés. Des milliers de GJ étaient prêts à l’affrontement. Des vidéos sur les réseaux sociaux des GJ avaient appelé à s’équiper (lunettes, masques, gants…), appel largement entendu. L’objectif de Castaner a été rempli. Les incidents ont redoublé. Mais le dispositif a été largement
Pouvons-nous convaincre les classes populaires ?
Les hésitations et parfois la méfiance face au mouvement des gilets jaunes illustrent les difficultés de la gauche de transformations pour s’adresser aux classes populaires et refléter leurs aspirations. Le malaise est d’autant plus accentué lorsque s’expriment des préoccupations qui ne rentrent pas facilement dans les cases habituelles. Cette situation que l’on retrouve aussi à travers l’abstention massive constitue constitue selon moi depuis de nombreuses années un impensé, voire une aporie de notre projet : la situation réelle du prolétariat et la coupure d’avec non pas des franges mais une part
Gilets jaunes : un bilan d’étape
Au moment où ce texte est rédigé (28/11/18) le mouvement des Gilets jaunes se cherche un avenir. Mais il a déjà un passé et son bilan est éminemment positif. Bien sûr, les dérapages (homophobes, sexistes, etc) toujours inadmissibles, pèsent lourd dans la balance. Mais cela ne change pas la portée de l’événement. Nous étions englués jusqu’au cou dans la préparation d’échéances électorales, à commencer par celle des européennes, à continuer par celle des municipales. Coup de tonnerre dans un ciel pas si serein que ça, le mouvement des Gilets jaunes
Etats-Unis. Réflexion sur les élections de mi-mandat
En observant les élections aux Etats-Unis, il est difficile de discerner des tendances plus profondes au sein de la population, étant donné qu’il n’est possible de choisir qu’entre deux partis capitalistes, tous les deux étant des défenseurs acharnés du pouvoir capitaliste et de l’impérialisme états-unien. Aux Etats-Unis il n’existe pas de partis ouvriers de masse de quelque tendance que ce soit. S’il y en avait, nous serions en meilleure position pour comprendre le rapport de forces actuel entre les classes sociales. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas
Travail et émancipation : libérer le travail et se libérer du travail
Parler d’une « transition » d’une société à une autre pose la question du travail et de son avenir. Et invite à relire Marx… L’émancipation du travail : la formule existe depuis les premières luttes des travailleurs contre la domination du capital. Il ne s’agit pas de remettre en cause ces dernières. Reste que le formule comporte une équivoque. Elle peut laisser croire qu’il s’agit de réorganiser la société en mettant au centre ce qui serait son fondement : le travail. Or, s’il est nécessaire d’émanciper le travail du capital, il faut également s’émanciper
Toujours à propos de Pétain…
Dans un de ses récents messages sur l’actualité, « L’itinérance en panne sèche. Le 17, vive le blocage ! », Jean-Luc Mélenchon aborde les propos de Macron sur Pétain lors de son itinérance pour le centenaire de 14-18. Dans son commentaire, l’argumentation à propos de Pétain contient une formule importante qui me parait ambigüe. Militant d’Ensemble, ayant soutenu la campagne de Jean-Luc Mélenchon et présent dans un groupe d’action France Insoumise depuis janvier 2017, je voudrais expliquer mon inquiétude. Jean-Luc Mélenchon critique à juste titre la honteuse déclaration de Macron sur Pétain
Avec les gilets jaunes et avec la FI, contre Macron !
La mobilisation des gilets jaunes est un succès éclatant. Le ras-le-bol d’être « ponctionné », les difficultés de la vie quotidienne en sont le ciment. L’expression revendicative de ce mouvement ne se résume pas au refus de l’augmentation de la TICPE. Elle est plus foisonnante, contre la baisse des APL pour les jeunes, contre la baisse des revenus des retraités ou la réforme des retraites, contre la misère… On voit même des pancartes contre les privatisations. Le Medef ne s’y trompe pas puisqu’il appuie le gouvernement, condamne le mouvement et se plaint