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Les guerres de dislocation et la « sécuritisation » du monde

Des guerres nouvelles ?

L’expression « nouvelles guerres » a été utilisée d’abord par la chercheuse et militante anglaise Mary Kaldor1, dans son livre Nouvelles et anciennes guerres, la violence organisée dans une ère globale (non traduit en français)2, qu’elle a publié en 1999 après avoir observé les guerres en ex-Yougoslavie et dans le Caucase. Il a été repris depuis par de nombreux analystes (cf. une petite bibliographie en fin de texte).

Ces guerres sont nouvelles en ce sens qu’elles se différencient des « vieilles guerres », souvent qualifiées de « westphaliennes », en référence au traité de Westphalie de 1648 qui a vu le commencement du système international fondé sur les États modernes. Des guerres interétatiques « prolongement de la politique par d’autres moyens » pour reprendre l’expression fameuse de Clausewitz3. Les États optimisent leurs appareils militaires, et dans une large mesure se construisent dans la guerre ; ces guerres ont un début (déclaration) et une fin (traité dit de paix), se traduisent par des gains et des pertes (principalement territoriales). Si les guerres mondiales du XXe siècle ont pris une dimension sans précédent, elles sont restées dans ce schéma.

Pourtant, pendant cette période « moderne » du XVIIe au XXe siècle, de nombreuses guerres n’ont pas tout à fait suivi le modèle westphalien (ou du moins ses règles). Il s’agit des guerres de conquête coloniale des XVIIe-XXe siècles, dans lesquelles le conquérant dénie plus ou moins au conquis le statut d’égal, puis des luttes et guerres de libération nationale du XXe siècle, guerres « asymétriques », non seulement par la dissymétrie des forces en présence mais aussi par le refus de la puissance coloniale de reconnaître le caractère national des combattants anticoloniaux, mais le but de ces derniers était bien de construire un État indépendant. Et ces guerres, dont on peut souvent identifier un début, se terminent par un traité (et l’indépendance).

Les « nouvelles guerres » se déroulent essentiellement à l’intérieur d’États ou de certaines régions. Elles n’opposent pas des États face à face, mais une multiplicité d’acteurs, d’armées plus ou moins « nationales », de milices diverses, forces armées extérieures (régulières, miliciennes, privées). Sur les 49 conflits actifs en 2016, un seul pouvait être considéré comme opposant deux États.4

Loin de contribuer à construire ou renforcer les États, les « nouvelles guerres » procèdent de leur dislocation (ou les provoquent, ou les accentuent).

Il est assez difficile de dater leur commencement, elle ne se terminent généralement pas par un traité, mais par un « gel » (cessez-le-feu indéfini), ou par un processus dit « de paix » indéfiniment prolongé, avec continuité, interruption ou poursuite sporadique des combats.

Pathologie sociale

Bertrand Badie, dans son introduction à l’ouvrage Nouvelles guerres, publié en 20165, constate : « En fait, ces nouvelles guerres renvoient d’abord aux situations de crise sociale aiguë vécues par les sociétés concernées. Loin d’être le résultat d’une compétition interétatique, elles dérivent d’un échec de l’État, de sa faiblesse, de son incapacité à s’affirmer, de son manque de légitimité, de son inaptitude à faire face à la décomposition sociale ».

Les fractures sont internes aux sociétés. Elles peuvent être accentuées par des facteurs externes permanents ou conjoncturels, par des pressions étrangères, des politiques économiques imposées comme les « ajustements » exigés par le FMI et d’autres, par les activités des multinationales, l’organisation internationale de la corruption. Elles peuvent se nourrir de conflits locaux non réglés ou de conflit de basse intensité déjà en cours (par exemple au Mali, au Yémen…).

« C’est cette articulation forte entre des pathologies sociales douloureuses et une compétition politique extra-institutionnelle qui donne naissance à cette forme nouvelle de conflictualité » souligne Bertrand Badie. Dès lors, les pathologies sociales mènent le jeu. De plus, rapidement ces guerres, pour certaines paradoxalement, produisent une forme de protection physique et de moyen économique de survie. La société guerrière pénètre dans la vie quotidienne de chacun, sans que, pour autant, un ordre politique ne la domine. « Elle peut devenir un mode de vie, et même s’organiser en système social »6.

Ces guerres se polarisent très rapidement dans leur développement propre. Les conflits deviennent « ethniques » ou « confessionnels » dans la guerre et du fait des belligérants eux-mêmes, comme on l’a vu en 1991-1992 en Yougoslavie, ou en Syrie en 2011-2012. « La rapidité avec laquelle l’islam et le christianisme se sont imposés pour forger des clivages au sein de la République centrafricaine de 2013 suffit à démontrer que la référence religieuse ne suscite pas les nouvelles guerres, mais agit comme mode d’aménagement d’une société guerrière qui ne peut vivre qu’en se clivant »7.

Dans 100 % des cas, de l’Afghanistan au Sahel, de la Syrie aux Philippines, les groupes djihadistes, se référant à Al Qaïda ou à Daech, ne sont apparus sur le terrain qu’une fois que les processus de dislocation avaient dégénéré en des guerres, dont les djihadistes ne sont jamais à l’origine.

La « purification » ethnique/confessionnelle devient non un effet « collatéral » du conflit, mais sa « rationalité » même, avec déplacements de populations, massacres et parfois génocide.

Interventions étrangères

Les « nouvelles guerres » ne sont au départ, pas du tout, ou très peu, provoquées par des interventions étrangères politiques et/ou militaires directes (par exemple de telles ingérences ne sont pas à l’origine des guerres en Yougoslavie, en Syrie, en Afrique Sahélienne…). Elles peuvent être en partie la conséquence d’un intervention antérieure (la guerre en Irak à partir de 2006 suite à l’intervention américaine de 2003, dans une certaine mesure la guerre civile libyenne à partir de 2013, suite à la fois au soulèvement populaire anti-Kadhafi et à l’intervention occidentale de 2011).

Dans les crises, une fois celles-ci ouvertes, les grandes puissances, les puissances régionales, les voisins, ne manquent pas d’intervenir, de manière plus ou moins visible et plus ou moins massive, pour défendre leurs intérêts économiques ou politiques, soutenir une faction particulière, empêcher que le conflit s’étende. Ces actions se font directement et unilatéralement (comme par exemple au Yémen la coalition arabe à direction saoudo-émiratis soutenue par les États-Unis et la France, en Syrie à partir de 2012 l’Iran et la Russie, cette dernière massivement seulement à partir de 2015), ou sous couvert de mandats internationaux, ONU ou autres.

Il arrive que les forces d’interposition agissant sous ces mandats deviennent un problème supplémentaire sur le terrain, et assez généralement ces interventions sont plutôt de l’ordre de celle du pompier-pyromane. Bertrand Badie a remarqué que souvent cette « insertion des puissants dans des conflits qui leur sont étrangers se révélait incertaine, mêlant l’image du gendarme et celle du brancardier ». Contrairement à ce que l’on pouvait observer aux siècles précédents, ces interventions, qui se révèlent coûteuses, sont militairement assez inefficaces (nous y reviendrons), et politiquement d’éventuels accords des grandes puissances, tacites (comme en Syrie) ou explicites (comme les accords de Minsk à propos du sud-Caucase ou de l’Ukraine8), ne mettent pas fin aux combats et a fortiori ne conduisent pas à une situation stabilisée.

Les très grandes interventions militaires qui se sont déroulées depuis la fin de la guerre froide, principalement américaines, se sont faites au nom de « la guerre juste », voire du « droit international », et de « la responsabilité de protéger », sans respecter ni le droit ni la protection des populations… Elles ne constituent pas de « nouvelles guerres »9 mais se combinent avec ces dernières, elles s’apparentent plutôt à la « diplomatie de la canonnière » telle que les puissants la pratiquaient au XIXe siècle.

La « sécuritisation »

Les États et la peur

La « sécuritisation »10, c’est la transformation sociale des problèmes publics en enjeux de sécurité, quand les États définissent certains problèmes politiques ou sociaux comme autant de « menaces existentielles » et donc comme questions de « sécurité fondamentale ». Dès lors, des moyens particuliers, et exorbitants des pratiques communes, sont mis en œuvre (militaires, juridiques, politiques, idéologiques…). Le terme a été utilisé d’abord par des chercheurs danois d’études stratégiques à la fin des années 1980 analysant les « États et la peur » et les politiques qui en découlent11, avant de faire l’objet de multiples recherches et analyses à l’échelle internationale12.

Ces dernières années, surtout depuis 2001, nous sommes passés dans le monde entier d’une tendance à la sécurisation comme « politique de panique » à un état général de « normalisation et d’hégémonie de la sécuritisation »13. Au nom du combat contre des menaces réelles ou supposées, les États prennent des mesures qui restreignent et détruisent les droits et garanties fondamentales, le plus souvent en dehors de toute situation de guerre effective. Des lois d’exception, diverses formes d’états d’urgence et de situations hors du droit commun. En pratique, ces politiques étatiques de plus en plus sécuritaires signifient moins de sécurité pour les citoyens.

La lutte contre le « terrorisme » permet de justifier cette « sécuritisation » et de propager un discours général de guerre. Les terroristes se comptent il est vrai par centaines. Mais les discours et les politiques mises en œuvre vont propager l’image de menaces et d’ennemis multiformes et omniprésents. À commencer par « l’invasion migratoire », concernant cette fois-ci des millions de personnes, considérées comme menaçantes par nature.

Ce qui justifie les nationalismes et racismes les plus violents, qui se répandent dans le monde de l’Inde à la Pologne, des États-Unis à l’Autriche…

Cependant la résistance aux vraies menaces existentielles, les catastrophes écologiques en cours (changement climatique, effondrement de la biodiversité, pollution généralisée, épuisement des ressources), les facteurs continus de catastrophes économiques et sociales (corruption mondiale et évasion fiscale, impunité des systèmes financiers criminogènes), ne font l’objet d’aucune politique de sécurité sérieuse14.

Le complexe militaro-sécuritaire

Le 17 janvier 1961, au terme de ses mandats, le président Eisenhower avait mis en garde son pays contre la montée en puissance d’un « complexe militaro-industriel », alliance des états-majors, des fournisseurs d’équipements militaires et des compagnies énergétiques. Ce complexe a prospéré et a su profiter de la course aux armements de la période de guerre froide. Aujourd’hui, dans le contexte du néolibéralisme inégalitaire et globalisé, nous avons affaire à quelque chose d’encore plus puissant, un complexe militaro-sécuritaire où l’on retrouve la « vieille » industrie des marchands de canons (et d’avions, missiles, armes lourdes ou légères, etc.) et une partie de la « nouvelle », celle des technologies de communication, de surveillance et de contrôle 15. Des industriels, actifs tant dans le secteur militaire que civil, au service de politiques de projections extérieures et de contrôle intérieur.

Les armements

Pendant la période de la guerre froide (1947-1989), les grandes puissances avaient développé deux lignes stratégiques : celle de l’affrontement global et central (les forces de l’OTAN contre celles du Pacte de Varsovie) et celle des guerres périphériques de plus ou moins grande intensité, ou prédominait la guerre anti-insurrectionnelle (Counter Insurgencies). La première exigeait le surarmement, y compris nucléaire. La seconde des doctrines d’engagement des forces et des moyens d’intervention.

Comme il faut au moins une trentaine d’années pour concevoir et rendre opérationnel un système d’armes, et que d’énormes intérêts sont en jeu, les armements du premier type, ceux d’une éventuelle troisième guerre mondiale, ont continué à être produits et de nouveaux modèles conçus. Certaines armes conçues d’abord pour l’affrontement global étant utilisées aussi pour la Counter Insurgencies, comme par exemple les chasseurs-bombardiers des nouvelles générations successives ou les missiles de croisière à partir de la fin du XXe siècle. Et avec les progrès technologiques des matériels de types totalement nouveaux sont apparus, et même de nouveaux champs de bataille (cyberguerre).

En matière militaire, il ne s’agit pas, ou pas pour le moment, de détruire les forces d’une superpuissance hostile, il s’agit de « maintenir l’ordre ». Plus forcément conquérir « les esprits et les cœurs » comme on prétendait le faire lors des guerres anti-insurrectionnelle du XXe siècle16, mais assurer une « pacification suffisante » – ou tolérer un certain chaos circonscrit17.

Les actions « sécurocratiques »

Ce sont des opérations de plus ou moins grande ampleur, menées par des plus ou moins grandes puissances, des actions « sécurocratiques » souligne Jeff Halper. Cet auteur a analysé le cas israélien, tant en ce qui concerne les méthodes militaires et policières expérimentées par les Israéliens contre les Palestiniens et les voisins arabes, et copiées par de nombreux états-majors et gouvernements, que le développement des technologies de contrôle et de répression, et l’insertion d’Israël au cœur du complexe militaro-sécuritaire mondial18.

L’un des paradoxes de la situation est l’inefficacité des moyens militaro-sécuritaires pour résoudre les crises. Sept ans après le déclenchement de son offensive militaire contre la rébellion, le régime syrien, malgré la disproportion en capacités logistiques par rapport à ses adversaires, son contrôle du ciel, ses politiques de terres brûlées et de destructions massives, l’appui massif des Russes et des Iraniens, n’est pas encore venu à bout d’une rébellion pourtant divisée et mal organisée. La formidable coalition anti-Daech, sous commandement de la superpuissance américaine, a mis des années à venir à bout (en gros) de l’appareil militaire de Daech, qui n’a jamais compté, au très grand maximum, que 40 000 combattants (c’est-à-dire l’effectif, mais sans le matériel, de l’armée tunisienne). Les armes lourdes et/ou hypersophistiquées (du porte-avions au drone-tueur bourré d’électronique), des armées occidentales (et principalement américaine), ou arabes (avec les armes principalement saoudiennes et émiraties), coûtent incroyablement cher tout en s’avérant incroyablement inadaptées, au Sahel comme au Yémen ou en Syrie-Irak.

Le colonel français Goya a estimé en 2017 que si les troupes françaises ont mis hors d’état de nuire environ 900 combattants djihadistes en Syrie-Irak et au Sahel, « cette guerre où “tout est fait” pour détruire l’ennemi, il en coûte un million d’euros par combattant ennemi éliminé »19.

La « sécuritisation » insécuritaire

Après les années de décroissance ou de stabilité des dépenses militaires mondiales qui ont suivi la fin de la guerre froide, celles-ci sont reparties à la hausse : 1 739 milliards de dollars en 2017. On empile les matériels de guerre globale, les nouvelles technologies de surveillance et d’interventions ciblées, la recherche et développement. Les États-Unis sont responsables d’un gros tiers de ces dépenses, poussées en avant par Trump (610 milliards), un deuxième petit tiers (578 milliards) est le fait des sept plus grands consommateurs : Chine, Arabie saoudite, Russie, France, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, et tout le reste du monde cumule « seulement » 551 milliards.

Mais on ne compte pas dans ces budgets les dépenses liées à la « sécuritisation » policière, et de plus en plus militarisée, par exemple pour faire la guerre aux migrants. Elle s’amplifie : construction du mur « à l’israélienne » à la frontière méridionale des États-Unis, et de nombre d’autres plus petits murs, fermeture de la frontière maritime de l’Europe à tout prix avec triplement du budget de l’agence Frontex et création de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, détournement de l’aide publique au développement européenne et française, non pour lutter contre la pauvreté et appuyer l’essor économique des pays du Sud, mais pour développer les politiques de contrôle migratoire notamment les centres de concentration (pardon de rétention) destinés aux migrants.

Ni bien sûr de la sécuritisation civile qui s’étend dans le monde entier. Un exemple entre mille, le projet « safe city » de surveillance et de contrôle de la ville de Nice, dont la mise en place est pilotée par l’entreprise Thales, très importante dans la fourniture d’équipements militaires…20

Tout ça donc pour le plus grand bénéfice des entreprises du complexe militaro-sécuritaire.

Bernard Dreano, responsable du Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (CEDETIM) et membre de l’Assemblée européenne des citoyens HCA-France.
 Le présent texte a fait l’objet d’une communication à l’Université d’été solidaire, citoyenne et rebelle (Grenoble, août 2018). Publié dans Contretemps n°39.

Petite bibliographie

Claude Serfati, Le Militaire, une histoire française, éditions Amsterdam 2017.

Bertrand Badie et Dominique Vidal (dir.), Nouvelles guerres, Comprendre les conflits du XXIe siècle, éditions La Découverte, 2016.

Frédéric Ramel, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Benoît Durieux (dir.), Dictionnaire de la guerre et de la paix, PUF, 2017.

Jacques Fath, Penser l’après. Essai sur la guerre, la sécurité internationale, la puissance et la paix dans le nouvel état du monde, éditions Arcane 17, Paris, 2015.

Bernard Dreano (dir.), (In)sécurités humaines, les luttes pour la paix au XXIe siècle, éditions Non-Lieu, Paris, 2015.

Bastien Alex, Alain Coldefy et Hervé Kempf, Conséquences du dérèglement climatique pour le ministère de la Défense, Rapport final EPS2013, IRIS, Paris, 2014.

Ben Cramer, Guerre et paix… et écologie. Les risques de militarisation durable, éditions Yves Michel, Gap, 2014.

Alain Joxe, Les guerres de l’empire global. Spéculations financières, guerres robotiques, résistance démocratique, La Découverte, Paris, 2012.

Pierre Conesa, La Fabrication de l’ennemi, Robert Laffont, Paris, 2012.

1

Mary Kaldor, animatrice du mouvement END (European Nuclear Disarmament) dans les années 1980-1989, cofondatrice de la Helsinki Citizens’ Assembly HCA en 1990 (réseau international représenté en France par l’Assemblée européenne des citoyens AEC), membre fondatrice en 2007 de l’European Council on Foreign Relation, professeur à la London School of Economics (LSE).

2

Mary Kaldor, New and Old Wars, organized violence in a global era, première publication en 1999, dernière édition augmentée en 2012, Polity Press.

3

Carl von Clausewitz (1770-1831), De la guerre, Rivage poche, 2006.

4

D’après l’Uppsala Conflict Data Program, cité dans le rapport annuel SIPRI 2017.

5

Bertrand Badie, « Guerres d’hier et d’aujourd’hui », introduction à Nouvelles guerres, Comprendre les conflits du XXIe siècle, Bertrand Badie et Dominique Vidal (dir.), éditions La Découverte, 2016.

6

Selon l’expression de l’écrivain libanais Ahmad Beydoun concernant la guerre civile libanaise, mise en exergue du livre de Tonci Kuzmanic et Arno Truger (dir.) : Yugoslavia at War, Center For Peace and Conflict Resolution Schlaining / Peace Institute Ljubijana, 1992.

7

Bertrand Badie, op. cit.

8

L’accord de 1994 du « groupe de Minsk » coprésidé par la France, la Russie et les États-Unis, pour un « processus de paix » au Haut Karabakh ( conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan). Protocole de Minsk, signé en 2014 concernant le conflit dans l’est de l’Ukraine, sous l’égide de l’OSCE, renouvelé en 2015 sous garantie de la Russie, de l’Ukraine, de la France et de l’Allemagne ( accord dit du « format Normandie »).

9

Le tribunal permanent des peuples (TPP), analysant ces premières guerres ou expéditions guerrières de l’après-guerre froide, en décembre 2002 parle pourtant du droit international et des « nouvelles guerres » ehttp://permanentpeoplestribunal.org/wp-content/uploads/2016/07/Diritto-internaz-e-le-nuove-guerre_IT.pdf

10

Ce terme désigne aussi une pratique financière également appelée « titrisation », sans rapport avec notre objet…

11

En particulier le livre fondateur en 1991 de Barry Buzan : People, States & Fear: An Agenda for International Security Studies in the Post-Cold War Era , ECPR, nouvelle édition 2007.

12

Cf. par exemple Thierry Balzacq, Théories de la sécurité, Presses de Science-Po, 2016.

13

Anna Krasteva, éditorial du numéro spécial du Global Campus Human Rights Journal, vol. 1 n° 2, 2017 : « Securitisation and its impact on human rights and human security ». On y trouve des analyses sur les pratiques et développements de la sécuritisation dans tous les continents. https://globalcampus.eiuc.org/bitstream/handle/20.500.11825/433/GCHRJ_2

14

Depuis les années 1990 le Département de la défense américain considère le « climate change » comme un défi de sécurité majeur. Cf. par exemple le rapport « The Age of Consequences: The Foreign Policy and National Security Implications of Global Climate Change», Center for strategic International Studies et Center for a New American Security, 2007. La conclusion n’est pas qu’il faut lutter contre ce qui produit le changement climatique, mais qu’il faut augmenter le budget de la défense !

15

Nick Buxton, Ben Hayes (dir.), The Secure and the Dispossessed: How the Military and Corporations are Shaping a Climate-Changed World, Pluto Press, TNI, 2015.

16

Le président américain Lyndon Johnson avait déclaré en 19654 à propos du Viêt-Nam : « The ultimate victory will depend on the hearts and minds of the people who actually live out there» (la Victoire finale dépendra des cœurs et des esprits des gens qui vivent là-bas).

17

Alain Joxe : L’empire du chaos. Les Républiques face à la domination américaine dans l’après-guerre froide, La Découverte, 2002.

18

Jeff Halper, War against the people. Israel, the Palestinians and Global Pacification, Pluto Press, 2015.

19

Michel Goya «La drôle de guerre, point de situation 25 septembre 2017», http://lavoiedelepee.blogspot.fr

20

« La Smart City policière se répand comme traînée de poudre », 6 juillet 2018 https://www.laquadrature.net/fr/nice-smart-city-surveillance