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Chien de garde des fossiles, l’AIE pose les pièges du “zéro émissions nettes”

Depuis sa création en 1948, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) est le chien de garde du grand capital fossile. En dépit des avertissements des scientifiques, elle continue imperturbablement, depuis des décennies, à produire des documents qui laissent la bride sur le cou aux multinationales énergétiques et conduisent dès lors tout droit à la transformation de la catastrophe climatique en cataclysme. Or, voilà maintenant que l’Agence sort un rapport spécial qui plaide pour une réduction sévère et très rapide de la combustion de charbon, de pétrole et de gaz naturel(1). S’inscrivant

Entretien avec Daniel Tanuro

En 2010 tu as publié « L’impossible capitalisme vert » (Ed. la Découverte). Qu’est-ce qui t’a poussé à écrire « Trop tard pour être pessimistes » (Ed. Textuel) dix ans plus tard ? Plusieurs éléments. Premièrement, j’ai voulu souligner la justesse du diagnostic posé dans « L’impossible capitalisme vert » : il y a un antagonisme irréconciliable entre la dynamique d’accumulation inhérente au mode de production capitaliste, d’une part, et les limites écologiques de la planète, d’autre part. Cet antagonisme crève les yeux dans le dossier climatique : d’un côté, les énergies renouvelables sont en pleine expansion et le

L’écologie doit devenir l’enjeu de luttes populaires

Tribune. Nous n’en finissons plus de battre des records : 60 % d’abstention en moyenne pour l’une des dernières élections qui avait du sens aux yeux des Français ! Les regrets du pouvoir en place sur le très fort taux d’abstention lors des élections municipales sont bien convenus… Alors que le phénomène ne date pas d’hier et s’aggrave de façon aussi continue que vertigineuse, sa décision d’organiser un second tour dans des conditions totalement chaotiques n’a pas été infléchie. Mais ne nous cachons pas la réalité : si ces circonstances ont sûrement aggravé l’abstention,

La Convention pour le climat entrouvre la porte à des régulations volontaristes

Cent cinquante citoyen.ne.s de l’Hexagone ont été tiré.e.s au sort pour composer une « convention pour le climat » chargée de suggérer au gouvernement et au président de la république des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2030, dans un esprit de justice sociale. Riposte au mouvement des Gilets jaunes et aux manifestations pour le climat, cette initiative d’Emmanuel Macron était une manœuvre cousue de fil blanc : il s’agissait, pour le locataire de l’Elysée, de créer une atmosphère d’unité nationale,

De COP en COP, le cataclysme se rapproche…

La 25e Conférence des parties à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP25) débutera dans quelques jours à Madrid. Ce sommet devait initialement se tenir à Santiago mais le président chilien a préféré renoncer. Les COP rassemblent couramment 10.000 personnes : il fallait éviter qu’elles puissent témoigner de la sauvage répression policière du soulèvement contre la politique ultra-libérale du gouvernement Piñera. Pour rappel, la Convention cadre des Nations Unies a été adoptée lors du sommet de la Terre à Rio, en 1992. Elle fixe pour objectif

En défense de Greta Thunberg

La jeune suédoise Greta Thunberg fait face à un déferlement de haine exceptionnel qui se traduit par les attaques machistes les plus viles, les insinuations les plus sordides sur sa santé mentale, les calomnies les plus basses sur son autonomie, et même des appels à peine voilés à la mort(1). Auteur notamment de L’impossible capitalisme vert et de nombreux articles pour Contretemps, Daniel Tanuro revient sur cette campagne qui a commencé immédiatement après que les médias aient monté en épingle l’action de la jeune fille qui accuse les milieux d’affaires d’être responsables du changement climatique et

« L’équilibre avec la nature n’a jamais existé, …»

Tribune. Dans un point de vue paru dans Le Monde, l’éthologue Pierre Jouventin et l’économiste Serge Latouche reviennent sur la crise écologique et ses conséquences dans les rapports entre les êtres humains et la nature (« L’homme peut-il se reconvertir de prédateur en jardinier ? », Le Monde du 30 juillet 2019). Nous partageons avec eux le constat de l’urgence de la situation illustrée entre autres par le fait que le « jour du dépassement », c’est-à-dire le jour où toutes les ressources renouvelables de la planète pour 2019 ont été épuisées, arrive chaque année de

De l’économie du socialisme à la planification écologique

La réflexion sur un calcul économique permettant de prendre en compte les contraintes environnementales pourrait avantageusement se nourrir de débats déjà anciens sur l’économie du socialisme. Le livre d’Eugène Préobrajensky, La nouvelle économique, va faire l’objet d’une nouvelle édition. C’est la rédaction d’une nouvelle introduction à cet ouvrage qui a fait apparaître une continuité possible entre les théories anciennes du socialisme et l’élaboration d’un écosocialisme. Dans son livre, publié en 1926, Préobrajensky cherche à poser en termes théoriques les principes de fonctionnement d’une économie socialiste. Il avance cette belle formule :

Daniel Tanuro : « Collapsologie : toutes les dérives idéologiques sont possibles »

Les nombreux effets du dérèglement climatique sont sous nos yeux. La non linéarité de ce processus rend les projections futures incertaines, mais il ne fait aucun doute que le modèle économique dominant en est l’une des principales causes. Ancien ingénieur agronome et auteur de L’Impossible capitalisme vert, Daniel Tanuro défend une alternative écosocialiste : une rupture radicale avec le productivisme — qui a longtemps imprégné les courants socialistes majoritaires. Mais de l’urgence à la catastrophe, il n’est parfois qu’un pas, que la collapsologie franchit sans hésiter : ses partisans vont affirmant que l’effondrement de

Contribution pour une transition écologique, sociale et féministe

Mouvements sociaux en France, appel mondial des jeunes sur le climat, « grand débat » officiel et débats alternatifs menés par des organisations de la société civile… de nombreuses propositions sont publiées en ce moment pour prendre en compte à la fois des inégalités sociales et de l’urgence écologique (1). Même les réunions entre gouvernements de pays riches affichent la lutte contre les inégalités et l’environnement comme des priorités. Ainsi la lutte contre les inégalités sociales et environnementales, l’égalité entre les femmes et les hommes, la préservation du climat et

Le mouvement climat, un espoir en construction

Le 15 mars, une mobilisation inédite a vu le jour. Face à la catastrophe annoncée, environ 1,5 million de jeunes dans le monde sont descendu.e.s dans la rue pour défendre le climat. Pour la première fois, le changement climatique n’a pas fait la une pour ses effets dévastateurs ou pour une énième conférence internationale inutile sur le sujet. Cette fois-ci, c’est la jeunesse qui est entrée en scène pour s’opposer à l’inaction des dirigeants politiques. Une étape a été franchie. Parce qu’il apporte une réponse à la vague réactionnaire mondiale

L’Union Européenne facteur de progrès pour l’environnement ?

Le 26 mai prochain, les élections européennes 2019 auront une dimension particulière, d’abord du fait qu’elles se déroulent avec un scrutin de liste nationale en France mais aussi car elles seront marquées par la double irruption démocratique et écologique. D’une part, la question des choix populaires vis à vis du modèle de coopération entre les peuples européen est clairement posée, le Brexit en est un des symptômes, dans une tension de plus en plus vive entre politiques d’austérité et politiques d’autorité. D’autre part, la prodigieuse et irresponsable défaillance des élites

Mobilisation des jeunes pour le climat

Le Vendredi 15 février s’est déroulée la première journée de mobilisation de la jeunesse scolarisée pour le climat. A l’appel du mouvement « Fridays for Future » initié par la jeune suédoise Gréta Thunberg, des jeunes de nombreux pays réclament des États ,qu’ils s’engagent résolument pour le respect des Accord de Paris et une réduction annuelle de 4 % des émissions de gaz à effet de serre. En France, les organisations étudiantes et de jeunesse soutiennent le projet de « gréve scolaire mondiale » prévu le 15 Mars. Dans ce cadre, plusieurs centaines de

COP24 : pendant la catastrophe, la comédie continue…

La vingt-quatrième Conférence des Nations Unies sur le climat (COP24) vient de se terminer à Katowice, en Pologne. Au lieu de s’appuyer sur le récent rapport spécial du GIEC pour prendre les mesures ultra-urgentes qui s’imposent afin de maintenir le réchauffement au-dessous de 1,5°C par rapport au 18e siècle, la Conférence a péniblement réussi à fixer les règles que chaque Etat devra suivre pour comptabiliser ses émissions de gaz à effet de serre après 2020. Le GIEC est renvoyé à ses chères études, le « rehaussement des ambitions » est remis à