Marine Le Pen parle d’écologie. A bas bruit. Depuis son accession à la présidence du Front national en 2011 elle occupe le terrain écologique, formule des propositions et cherche à rendre crédible son parti sur tous les sujets, y compris ceux traditionnellement de gauche1. Damer le pion aux Verts et à toute organisation se réclamant de l’écologie politique est une stratégie électorale. En feignant de répondre à une préoccupation du siècle elle continue son entreprise de dédiabolisation et cherche à s’adresser à un électorat le plus large possible.
Economie circulaire, surproduction, coopératives et attrape-mouches
Lire le Livret écologie de Marine Le Pen pour sa campagne de 2022 est une expérience troublante. On y trouve une critique de la surconsommation, un éloge des « marchés de seconde main », de la réparation, du recyclage et une reconnaissance du « dérèglement du climat ». Une opération de décryptage s’impose.
Le Rassemblement national affiche la volonté de « mettre en place (une) économie circulaire » débarrassé de tout « bien d’usage en vente qui ne soit réparable 2» et de « vente sans indication sur la durée de vie du produit ». Un discours séduisant pour n’importe quel électeur ayant une fibre écologiste. Les deux leviers permettant la mise en place d’un tel marché où le recyclage et la réparabilité des objets seraient centraux sont l’information des consommateurs et de possibles et floues incitations fiscales. Nous sommes loin d’une économie autonome, hors des contraintes actuelles du marché puisque ces deux leviers ne sont en rien contraignants pour les fabricants, ne leur imposant rien de couteux. Au contraire, une incitation fiscale est un gain, un transfert de l’argent public vers le privé. Ces leviers reposent sur certains des fondements mêmes de l’économie néolibérale. Un consommateur éclairé est plus rationnel, une incitation fiscale fonctionne.
Un vernis vert de bonne guerre en ces temps de préoccupation écologique. Mais le programme de Marine Le Pen va plus loin.
« L’écologie c’est la frontière »
Le cadre général du discours frontiste à propos de l’environnement est double. Un retour à l’Etat-nation et le refus des migrants. On lit ainsi dans le Livret écologie de 2022 que « L’écologie est incompatible avec le libre–échange (…) l’écologie est incompatible avec l’ouverture des frontières3 ». Le refus du cadre législatif européen ou de toute bataille coordonnée à une échelle continentale ou mondiale au profit d’un repli sur une législation nationale. Ainsi, après avoir organisé une « contre COP 214 » et nié l’existence d’un dérèglement climatique causé par l’activité humaine5 Marine Le Pen reconnaît l’existence de ce dernier sans se prononcer sur ses causes6. Dérèglement sans cause donc, dont on peine à voir l’articulation avec l’échelle globale de lutte. L’agenda de réduction des gaz à effet de serre sera fixé « en fonction de la situation de la France, de la trajectoire des pays voisins et des autres continents, en fonction des objectifs fixés par l’accord de Paris.7 »
Un brin de soupçon se fait nécessaire. En ouvrant son Livret écologie sur la déclaration que « La France figure dans les cinq pays où l’environnement est le moins dégradé, (qu’) aucune ville française ne figure dans les cinq cent villes les plus polluées au monde (…) ! » et que « Ce n’est pas aux Français de payer les fautes des autres ! 8» nous lisons un renvoi vers de supposés ennemis ou coupables, non nommés. Possiblement les Etats-Unis, la Chine ou les pays en voie d’industrialisation. Mais aussi une inversion de la position historique de la France qui a pu réaliser son industrialisation en partie grâce aux ressources fossiles extraites au sein de son empire colonial.
Une mauvaise foi patriotique au service d’une limite objective. Le R.N. veut traiter un problème mondial à une échelle nationale. Encore une fois les leviers concrets pour traiter la question climatique sont flous. Les propositions de rétablissement des droits de douane avancées jusqu’aux alentours de 20179 ont laissé aujourd’hui la place à une formulation vague, « protéger notre économie de la concurrence déloyale et revoir les accords de libre échange qui ne respectent pas les intérêts de la France.10 »
La frontière c’est aussi le refus des migrants. La formulation la plus nette a été faite par Jordan Bardella lorsqu’il menait la campagne du Rassemblement national lors des européennes de 2019. Il déclare aux Echos, que « Le meilleur allié de l’écologie c’est la frontière » juste après avoir déclaré que les garde-côtes européens étaient des « hôtesse(s) d’accueil pour migrants » et annoncé une baisse de la fiscalité en partie financée par les économies faites sur « les soins de santé gratuits aux clandestins »11
Le migrant, le nomade, les racines et les petits oiseaux
Le refus des migrations par le R.N. s’incarne dans l’écologie en mobilisant un imaginaire de l’enracinement et une supposée opposition entre « nomades » et sédentaires. La figure du nomade recouvre tout ce qui se meut, les hommes, les idées, les capitaux. C’est le fil conducteur entre des déclarations islamophobes et délirantes telles que les « pays qui nous vendent en même temps leur pétrole (…) nous exportent leurs idéologies » prononcée par Marine Le Pen lors de la présentation des propositions issues du groupe de travail du R.N. sur l’écologie12 en 2016 en passant par les embardées claires contre « le nomade » comme en 2019 où Marine Le Pen déclarait que « celui qui est enraciné, (…) est écologiste”(…) ”Parce qu’il ne veut pas pourrir la terre sur laquelle il élève ses enfants. Celui qui est nomade, il s’en moque de l’écologie, car il n’a pas de terre ! 13». Nous arrivons au cœur du programme du R.N. : le Livret écologie propose un « contact direct avec le vivant » et promet que le « temps est fini de la technique comme séparation de la nature (…) le temps est venu de l’économie au service de relations apaisées et positives entre l’homme et la nature et de la maîtrise des techniques employées »14.
Quel rapport entre la peur de celui qui se meut et le lien organique avec la nature ? On fait ici l’hypothèse que ce discours entre en cohérence avec le vieux fond ethno-différencialiste qui structure une partie des idées et des pratiques de l’extrême-droite européenne de la fin du XIXème siècle à nos jours en passant par le national-socialisme. Les nazis, avaient mis le projet de fusion de l’homme avec la nature au cœur de leur idéologie en se basant sur l’idée qu’à chaque race appartient un sol15. Le déplacement hors de son sol « naturel », de naissance, de sang, conduit au dépérissement de la nation et du peuple. C’était déjà le nomade, en la figure du juif, qui avait corrompu par ses idées venues d’ailleurs le sang et le sol allemand. Remplacez le racisme biologique des nazis par le racisme culturel du R.N. et vous avez l’image actuelle du « nomade ». Le migrant détruit l’écosystème du fait même de sa présence, de son taux de natalité, de son idéologie, de ses pratiques culturelles, de sa religion. De même le Capital qui circule, produit, crée des machines, détruit le lien organique avec la nature. Il ne reste plus au Rassemblement national qu’à écrire que « les établissements scolaires seront incités à se doter des moyens nécessaires pour que chaque enfant côtoie la vie des végétaux ou d’animaux et échappe à la fascination exclusive des écrans numériques.16 »
Excluez le nomade cet empêcheur d’écouter les petits oiseaux !
C’est au prix d’une généalogie des énoncés du R.N. que nous voyons se dessiner la distinction entre un sol dit naturel et lié à une communauté sédentaire, qui a toujours été là et qu’il s’agit de défendre et son fossoyeur, le migrant. L’écho ou l’arrière-plan ethno-différencialiste posé nous pouvons lire l’extrait suivant du Livret écologie, « C’est dans la famille que se joue la responsabilité écologique. (…) Ce sont les populations unies par la longue durée de présence sur un territoire qui peuvent revendiquer leur complicité avec la nature, cette interdépendance avec l’environnement qui fait la diversité des cultures humaines17, et que le nomadisme forcé et les migrations de masse détruisent sans retour. 18»
Le Rassemblement national a largement dé-biologisé le racisme pour le rendre culturel mais grâce à l’écologie il le re-naturalise en le plaçant sur le terrain d’une défense d’un lien organique entre une communauté ayant toujours été là, « enracinée » et menacée par un autre en mouvement.
Le R.N. est un parti « nationaliste vert19 ». Il s’agit de défendre une nation voulue blanche ou a minima culturellement homogène en utilisant la crise écologique comme prétexte à la fermeture des frontières et « où le motif qui gouverne tous les autres, c’est de stopper et d’inverser l’immigration20 ».
Deux scenarios
La question de l’accès au pouvoir du Rassemblement national se pose. Pris sous l’angle écologique et économique, le parti de Marine Le Pen se heurte à une contradiction. Le programme de repli sur l’Etat – nation va à l’encontre des transformations lourdes du capital qui est devenu, depuis au moins cinquante ans, international. Que faire pour une extrême-droite qui chercherait aujourd’hui des appuis au sein d’une bourgeoisie dont les liens avec le cadre étatique sont faibles ?
L’ouvrage Fascisme fossile du Collectif Zetkin nous interpelle sur deux dangers potentiels21.
Un premier scénario. Une poussée de la gauche radicale mettant au pouvoir un ou plusieurs gouvernements conséquents quant à la question écologique. Une politique fixe des objectifs d’atténuation du dérèglement climatique à hauteur des enjeux actuels soit une réduction de 5% à 10% des émissions nocives pour l’environnement par an, attentant par là et dans un effort coordonné à l’échelle internationale à l’extraction d’énergies fossiles et minières de grands groupes.
« Tous les secteurs de l’économie sont soumis à des quotas annuels, les PDG légalement responsables de leur respect, les surconsommateurs sanctionnés par de lourdes pénalités, avec l’objectif d’atteindre zéro émission sous vingt ans.22 »
Les solutions habituelles de la démocratie libérale pourraient, face à une offensive majeure contre le capital se révéler inefficaces. L’extrême-droite devenant alors, du fait de sa puissance électorale et institutionnelle déjà installée être un recours. Le Rassemblement national, devant se faire le défenseur du capital dont il ne cesse de dénoncer le « cosmopolitisme » et le manque « d’enracinement ».
Cette hypothèse a le mérite de nous confronter à l’ampleur du choc politique à mettre en place si nous voulons atténuer le dérèglement climatique dans des proportions décentes.
Le second scénario est celui d’une « crise d’adaptation23 ». Si aucune politique écologique n’est menée, le dérèglement climatique ira en s’empirant mettant en péril à moyen terme l’ensemble des ressources mondiales, n’épargnant aucune zone, certes à des degrés divers.
« Si les terres habitables et agricoles, si la nourriture, deviennent rares, ceux qui auront des stocks pourraient les garder plus jalousement que jamais, en tenant les étrangers à distance. Un contexte propice au développement de la ‘’fortification’’ des communautés comme nouveau ‘’paradigme social’’24 »
L’extrême-droite pourrait alors jouer à plein la carte du repli sur la nation jouant un rôle autoritaire de « fortification » contre des mouvements sociaux internes mais aussi contre des mouvements importants et réguliers d’exilés climatiques. Le R.N. avancerait le thème de la « préférence nationale » dans un contexte de pénurie ou de raréfaction des ressources. Préservant par là-même les intérêts capitalistes. Ces derniers cherchant dans un tel contexte de crise généralisée à préserver autant que possible leur modèle économique.
Cette seconde hypothèse montre un possible, ce qui pourrait arriver en cas d’inaction climatique.
La naturalisation du politique
Une analyse du discours de Marine Le Pen montre que ses propositions écologiques les plus concrètes sont compatibles avec l’économie de marché. Une économie régulée prioritairement par l’Etat. Elle révèle aussi un projet fondé sur l’exclusion des migrants.
Nous avons avancé ici l’hypothèse que le programme de Marine Le Pen va plus loin. Le nationalisme vert du Rassemblement national est peut-être la porte d’entrée vers une naturalisation du politique. La bataille intellectuelle menée par le R.N. sur la question écologique ne répondrait alors pas exclusivement à un calcul d’intérêt tactique visant un électorat sensible aux questions écologiques en manque de repères mais permettrait aussi de saisir un des aspects essentiels de la vision de l’humanité par l’extrême-droite institutionnelle française.
Camille Boulègue
1 Pour une généalogie et une analyse exhaustive des propositions du R.N. on lira l’article de Jean – Paul Gautier, De la haine de l’écologie au greenwashing nationaliste ? Le RN et l’environnement, Contretemps-web, 24 novembre 2021 https://www.contretemps.eu/rassemblement-national-lepen-racisme-ecologie-nucleaire/
2 Livret écologie, campagne de Marine Le Pen pour l’élection présidentielle de 2022, p. 13
3 Ibid. pp. 16 – 17
4 https://www.europe1.fr/politique/ecologie-le-fn-prepare-une-contre-cop-21-2519063
5 « Selon vous, les changements climatiques n’existent pas ?
– Ce n’est pas ce que je dis. Je ne suis pas sûre que l’activité humaine soit l’origine principale de ce phénomène […] quand j’étais petite, mon père m’expliquait que le Sahara gagnait déjà un kilomètre par an. Le monde a connu des changements climatiques qui n’avaient rien à voir avec l’activité humaine. Ce ne sont pas les travaux du Giec qui peuvent établir avec certitude que l’homme est la cause du changement climatique.» https://www.terraeco.net/Marine-Le-Pen-Je-suis-plus,42003.html
6 Le livret écologie en fait mention à la page sept.
7 Livret écologie, op. cit. , p. 7
8 Ibid. p. 5
9 Florian Philippot proposait en 2015 des « droits de douane ciblés sur les produits fabriqués dans des pays qui ne respectent aucune norme environnementale », https://www.terraeco.net/Le-FN-se-lance-dans-le-vert-et,58312.html
10 Marine Le Pen, 22 propositions pour 2022
11 Les Echos, Jordan Bardella : « Le meilleur allié de l’écologie, c’est la frontière », par Valérie Landrieu, 7 avril 2019.
12 https://www.lemonde.fr/planete/article/2016/12/03/ecologie-marine-le-pen-repeint-le-vert-en-bleu-blanc-rouge_5042774_3244.html
Le Monde – Rémi Barroux, Ecologie : Marine Le Pen repeint le vert en bleu-blanc-rouge, Décembre 2016
13 Libération, Pour Le Pen, le « nomade » se moque de l’écologie car il n’a pas de terre » par Tristan Berteloot, publié le 14 avril 2019
14 Livret écologie, op. cit., p. 16
15 Voir les travaux de Johann Chapoutot, en particulier, La Révolution culturelle nazie, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque des Histoires », 2017,
16 Ibid, p. 15
17 L’ethno-différencialisme soutien qu’à chaque peuple son lieu. Il ne revendique pas ouvertement une destruction des autres peuples mais leur relocalisation en leur sol « premier », « naturel », « organique ». D’où sa possibilité de défendre un pluralisme… du chacun chez soi ( !).
18 Livret écologie, op. cit., p. 8
19 Zetkin Collective, Fascisme fossile, l’extrême-droite, l’énergie, le climat, La Fabrique, 2020 p. 112 -113
20 ibid
21 Zetkin Collective, op. cit., pp. 163 et sq. Nous reprenons ici très largement les scenarios avancés dans ces pages.
22 Ibid, p. 163
23 Ibid, p. 165
24 Ibid.
Hervé Juvin, penseur « écolo » du R.N.
Un élu du Rassemblement national qui s’insurge contre l’empoisonnement au mercure des Amérindiens du Haut-Maroni par les orpailleurs en Guyane ? On aura tout vu. Hervé Juvin n’est pas n’importe quel militant d’extrême-droite.
Hervé Juvin, député européen depuis 2019, élu sur la liste du Rassemblement national et ancien invité permanent au bureau national du parti de Marine Le Pen a joué un rôle clé dans l’élaboration du discours écologique du R.N. a priori à partir de 2017.
Son discours met en musique les thèmes d’une écologie « enracinée ». Il défend l’articulation entre un sol et une communauté ethniquement ou culturellement homogène. Au Parlement Européen il s’oppose au Pacte vert pour l’Europe au nom de la souveraineté étatique seule capable, avec la famille, de défendre, « nos coutumes, nos traditions et la singularité des mœurs de nos territoires, qui font la diversité de nos sociétés et qui (…) sont une réponse aux défis énergétiques1 ».
Etat-nation, famille, enracinement local et différencié des autres sociétés, le triptyque qui structure la parole de Marine Le Pen en matière d’écologie se retrouve dans la bouche de son ancien conseiller.
Le Parlement européen, en tant qu’instance supra-nationale tout comme les traités de libre-échange et les multinationales du fait du brassage de population qu’ils sont censés produire sont des dangers pour Hervé Juvin car ils « ne sont pas adaptés au relief ni aux habitudes des populations locales. Nous devons réviser des modes de construction qui font fi des traditions et qui font fi de l’expérience de plusieurs siècles de populations 2». Préserver les biotopes en passe la par la préservation des différences entre les sociétés. A chacun son sol. A chacun sa culture.
Porosités
Hervé Juvin est présent en 2020 lors d’une table ronde organisée par l’Institut Iliade, cercle de réflexion d’extrême-droite, dans le cadre d’un colloque intitulé La nature comme socle3. Se croisent des membres de Génération identitaire, des revues d’extrême-droite Eléments, Limites, Valeurs Actuelles. Son parti n’est pas nommé. Il intervient aux côtés de Julien Langella, fondateur de Génération identitaire.
Lors de la table ronde la convergence avec les intervenants de l’extrême-droite extra-parlementaire a lieu autour d’une « critique du capitalisme mondialisé, de la marchandisation de la nature et de l’aliénation des formes de vie moderne. Base commune pour une écologie enracinée qui défend aussi bien le territoire local, l’héritage européen et la nécessité du noyau familial hétérosexuel. 4».
L’arrière-plan du colloque est résumé par son titre : « la nature comme socle » que Lise Benoist, auteur observant le colloque résume ainsi, « la nature justifie l’ordre social, critère, permettant de différencier ce qui est ”naturel” (donc légitime), de ce qui serait ”contre-nature” (par conséquent illégitime). »
Sans attribuer toutes les thèses portées par l’extrême-droite extra-parlementaire à Hervé Juvin nous pouvons formuler l’hypothèse qu’il se situe à la jonction entre son organisation et l’ultra-droite. La naturalisation du politique n’est pas loin.
Hervé Juvin a été exclu du Rassemblement national en novembre 2022 suite à la révélation par l’Obs de sa condamnation en appel pour « coups de pieds » et « coups de poings » sur sa femme.
1 Mercredi 11 décembre 2019 – Bruxelles. Débat, intervention d’Hervé Juvin sur Le pacte vert pour l’Europe.
2 Mercredi 5 octobre 2022 – Strasbourg. Débat, intervention d’Hervé Juvin, Situations humanitaire après les inondations dévastatrices au Pakistan et la crise climatique.
3 Lise Benoist, Green is the new brown : poussée “écologique” à l’extrême droite, 2020
Green is the new brown : poussée “écologique” à l’extrême droite
4 Ibid.