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Crise économique et désordres mondiaux

Dix ans après la faillite de Lehmann Brothers, les contributions se multiplient, autour de deux questions : comment cela est-il arrivé ? Est-ce que cela peut se reproduire ? Mais elles sont à peu près toutes centrées sur les dérives de la finance, passées ou à venir. Le point de vue adopté ici est un peu différent, puisqu’il cherche à identifier les racines économiques des désordres mondiaux. Son fil directeur est le suivant : l’épuisement du dynamisme du capitalisme et la crise ouverte il y a dix ans conduisent à une mondialisation de plus

La Brésil en campagne électorale : « Minimiser le conflit entre classes dépolitise la société »

Guilherme Boulos est l’un des leaders du Mouvement des travailleurs sans-toit (MTST) et candidat du Parti socialiste et de la liberté (PSOL) pour l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Il explique son soutien et ses critiques à l’égard du Parti des travailleurs (PT), le contexte politique et électoral, l’ampleur des inégalités sociales au Brésil, la situation des sans-toit. En plus d’être un militant, G. Boulos est professeur et écrivain, diplômé en philosophie, spécialisé en psychologie clinique et titulaire d’une maîtrise en psychiatrie. C’est la première fois qu’il se présente à

« Je me souviens d’un peuple qui ne s’est pas laissé gagner par la peur » – Manon Massé

Malgré le feu nourri des attaques de ses adversaires, la porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, a profité d’une rencontre avec les candidats et candidates de la grande région de Montréal pour rappeler que la seule façon de retrouver l’ambition qui a fait du peuple québécois quelque chose comme un grand peuple est de ne pas voter avec la peur. La plus grande preuve que le vent est en train de tourner, c’est le tourbillon d’attaques de la part de nos adversaires. La vieille classe politique sort l’artillerie lourde :

Benalla, de Paris à Paris en passant par Poitiers

Le Premier Mai 2018, à Paris, c’est dans les suites de la mani­fes­ta­tion répri­mée jusque par des chasses aux mani­fes­tants dans les rues de Paris, qu’ Alexandre Benalla frappe un jeune homme inter­pellé préa­la­ble­ment par le vaca­taire de l’Ély­sée Vincent Crase, non sans avoir au préa­lable violenté sa compagne. Ainsi Benalla frappe un homme désarmé à terre que les CRS cogne­ront à leur tour. C’est un très proche de Macron qui avait obtenu la permis­sion d’al­ler casqué et armé accom­pa­gner les CRS ce jour de grande mani­fes­ta­tion. Il a pu agir comme

Les défis des gauches en France

Nous subissons actuellement une offensive d’ampleur du capital, suivant une stratégie de choc décrite par Naomi Klein2, qui vise à détricoter méthodiquement les acquis sociaux du XXème siècle. L’objectif est à la fois économique, pour rétablir des taux de profits en baisse et idéologique pour affaiblir les capacités de résistance du mouvement ouvrier. Ces politiques, menées tant par la droite que par les partis sociaux-démocrates, ont durablement affaibli la social-démocratie. Entretemps, le système est pris dans une fuite en avant productiviste et consumériste, qui a des conséquences écologiques qui sont

Migrations, puisqu’on en parle….

Est-ce que les migrant-e-s divisent la classe prolétaire, permettant au Capital de baisser les salaires ? Est-ce que « personne » ne quitte son pays natal volontairement ? Sur le moyen terme, l’immigration est-elle « une chance » pour le pays qui l’accueille ? Et enfin, pourquoi s’interroger sur ces questions conduirait-il obligatoirement à l’injonction de chasser les migrant-e-s et à fermer les frontières ? La réponse à la dernière question est délicate. En effet, sous la pression d’extrême-droite montante en Europe, le débat raisonné semble impossible. En pratique, l’air de ce qui est dit l’emporte sur les

Populisme de gauche, du nouveau ?

Le dernier livre de Chantal Mouffe, Pour un populisme de gauche[1],offre l’occasion de faire le point sur les fondements, les évolutions et les problèmes de ce qui se présente comme une nouvelle stratégie pour la gauche[2]. On envisagera cet ouvrage en le replaçant dans la lignée d’autres écrits, en particulier le livre fondateur d’Enersto Laclau La raison populiste[3]. Une conception tronquée de la politique Tout au long de ses écrits, Chantal Mouffe dénonce à juste titre l’illusion d’une politique sans conflits. Elle critique les conceptions consensuelles de la démocratie en affirmant « la

Catalogne. « Définir une nouvelle stratégie et faire le bilan de l’ancienne »

Le discours du président de la Généralité de Catalogne, Quim Torra, du 4 septembre 2018, suscitait des attentes pour savoir si, ayant consulté Puigdemont, les prisonniers, les partis et les entités indépendantistes, cela allait lui permettre d’annoncer un programme commun. Après l’avoir entendu, aucun de ces acteurs ne l’a critiqué ouvertement, à l’exception de la CUP (Candidature d’unité populaire), mais ils n’ont néanmoins pas pu dissimuler leur manque d’enthousiasme au vu de l’inexistence d’une feuille de route et en constatant qu’il s’agissait d’un accord de circonstances, ou pour le formuler encore mieux,

Après le 8 septembre, ouvrir des perspectives pour les luttes climatiques

Historique ! La journée du 8 septembre dernier a marqué contre toutes attentes la rentrée des mobilisations, alors que peu de signes laissaient présager encore quelques jours auparavant une telle déferlante. Historique, parce que si depuis une grosse dizaine d’années, les mouvements sociaux, écologistes et altermondialistes tentaient de réussir une telle mobilisation pour le climat, jamais autant de personnes ne s’étaient réunies en France pour tirer la sonnette d’alarme et en appeler à des mesures politiques sur cette question. Le précédent lors de la COP21 à Paris à l’hiver 2015 aurait

Suède. « Ouvrir la porte à l’extrême droite »

Les élections législatives ont eu lieu ce dimanche 9 septembre en Suède et cet article a été écrit avant. Les résultats ont été les suivants : SAP (social démocrate au pouvoir) 28,4 % (-2,6), Modérés (conservateurs) 19,8 % (-3,5), DS (extrême droite) 17,6 % (+4,7), Centre 8,6 % (+2,5), Parti de Gauche (éco socialiste) 7,1 % (+1,4), KD (Chrétiens démocrates) 6,4 % (+1,8), Libéraux 5,5 % (=), Verts 4,3 % (-2,6). Le Parti de Gauche a 28 député-es. Le sociologue Walter Korpi a dit un jour en riant que «la révolution

Clémentine Autain : “Je ne suis pas convaincue par l’approche de Sahra Wagenknecht”

La gauche doit-elle réviser son logiciel sur l’immigration ? Entretien avec Clémentine Autain, députée de la France insoumise. En Allemagne, Sahra Wagenknecht dit vouloir en finir avec la “bonne conscience” de la gauche sur la question migratoire. Qu’est-ce que cela vous inspire ? Je revendique ma bonne conscience de gauche ! Je ne veux pas en finir avec la recherche de cohérence entre les discours, les actions, d’une part, et les principes éthiques, l’horizon émancipateur, d’autre part. Sur la question migratoire, comme sur d’autres, je suis animée par un idéal

USA : présentation de quelques enjeux des élections de mi-mandat

Aux États-Unis, ce sont les États qui sont responsables des élections même de la présidentielle. Il y a donc des différences dans cette gestion, d’un État à l’autre. Parfois importantes, parfois négligeables. Chaque élection est précédée de « primaires » et/ou caucus dont les Partis politiques sont responsables. Là aussi il y a des différences d’un État à l’autre parce que ce sont les instances des Partis dans les États qui établissent les règles. Les primaires sont, grosso modo comme nos assemblées d’investitures mais ouvertes plus largement soit à tous et toutes

Action parlementaire et luttes sociales au Portugal

Le Bloc de gauche s’est formé il y a une vingtaine d’années au Portugal, par la fusion de forces issues de la gauche anticapitaliste et du mouvement social. Il est aujourd’hui, avec le Parti communiste, la principale formation de la gauche combative du pays. En partant de l’expérience du Bloc, Francisco Louça, dresse ici un bilan des relations toujours problématiques entre travail d’opposition parlementaire et investissement au sein des mouvements et des mobilisations sociales. 1 La présence et la référence institutionnelles ont été le point le plus fort de l’intervention

Grèce. Le « retour sur les marchés » ou la poursuite de la « purge sociale » ?

Le 21 août 2018, Alexis Tsipras a choisi l’île d’Ithaque pour y « célébrer » la fin des programmes de « sauvetage » de la Grèce. Il a parsemé son discours de références à l’Odyssée d’Homère pour souligner le droit de son parti (Syriza) à diriger le pays dans le contexte de l’ère nouvelle qui s’ouvre, prétendument. Le choix est malheureux. Dans le récit d’Homère, l’aventure aboutit effectivement à une sorte de «fin», avec le retour à Ithaque, mais le roi Ulysse est le seul survivant. La flotte, les équipages et tous ses