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La seconde mort du néolibéralisme

Les bégaiements de l’histoire tournent souvent à la farce, mais ce n’est pas toujours le cas. La séquence ouverte en 2008 fut tragique. La plus grande crise financière depuis 1929 précipita les économies de l’Atlantique nord dans une grande récession dont l’onde de choc culmina, sur le flanc gauche, par le blocus monétaire de la Grèce et la reddition de Syriza puis, sur le flanc droit, par le basculement d’une série de pays, dont les États-Unis et la Grande Bretagne, de l’extrême-centre vers un nouveau genre de nationalisme. La séquence

Le capitalisme sur le fil du rasoir

L’expérience de notre génération : le capitalisme ne mourra pas de mort naturelle. Walter Benjamin [1] L’avenir, tu n’as point à le prévoir mais à le permettre. Antoine de Saint-Exupéry [2] Cette contribution, dont le titre est emprunté à l’OCDE [3], porte en fait (pour filer la métaphore) sur un rasoir multi-lames. Nous cherchons à montrer, d’abord qu’une reprise synchronisée est hors de portée, et que la forme qu’elle prendra est une question éminemment sociale [4]. Le virus était-il dans le fruit ? Le coronavirus n’est pas venu attaquer un

L’économie mondiale en plein chaos

« N’importe quel enfant sait que toute nation crèverait, qui cesserait le travail, je ne veux pas dire pour un an, mais ne fût-ce que pour quelques semaines. » La pandémie a profondément désorganisé l’économie mondiale. Plutôt que de chercher à faire des prévisions, cet article voudrait montrer pourquoi c’est un exercice impossible. La logique de cette crise est en effet inédite, et la manière d’en sortir va dépendre de facteurs non seulement économiques, mais aussi sanitaires et socio-politiques. On insistera plus longuement sur les conséquences de cette crise pour la

Auto-extinction du néolibéralisme ? N’y comptez point

Pour la deuxième fois depuis le début du siècle, les gouvernements d’Amérique du Nord et d’Europe interviennent massivement avec des fonds publics et en collaboration avec les banques centrales pour renflouer des secteurs entiers de l’économie et prévenir un effondrement économique général. Les opérations de sauvetage en cours rendues nécessaires par la pandémie de Covid-19 ont déjà atteint une ampleur bien supérieure à celles déployées contre la crise financière de 2007-2008. Ces opérations se heurtent aux principes fondamentaux du néolibéralisme dans la mesure où elles constituent une intervention régulatrice massive de

Quelques remarques sur la situation économique

La crise sanitaire a produit un choc sur l’économie mondiale. De nombreuses incertitudes demeurent tant sur la durée de cette crise qui peut passer par des rebonds successifs en l’absence de vaccin ou de médicament efficace que sur les leçons qu’en tireront les classes dirigeantes et leur division éventuelle. Enfin, il est aujourd’hui impossible de prévoir quel sera l’état des opinions publiques quand cette crise commencera à s’atténuer et donc de savoir quel sera le centre de gravité politique, ce qui aura aussi une importance sur la situation économique, l’économie

Le néo-libéralisme contaminé

La nouveauté de la situation actuelle réside dans la mécanique infernale qui s’est enclenchée. En 2008, c’est la sphère financière qui avait allumé la mèche, en se transmettant à la sphère productive. Aujourd’hui, c’est l’inverse: l’activité économique est en partie à l’arrêt et ce freinage brutal revient, tel un boomerang, impacter la finance ; et cette implosion de la finance va venir en retour aggraver la récession. L’effondrement de la pyramide financière Il y a cependant un lien avec la crise précédente. Toutes les politiques menées depuis 2008 ont en

Ralentissement contrôlé ou début de dépression ?

Alors que certains économistes affirment que l’économie mondiale se dirige vers une stagnation à long terme, d’autres prétendent qu’il s’agit d’un cycle court. Les analystes de l’économie mondiale sont divisés entre ceux qui prévoient une récession et ceux qui pensent qu’il s’agit d’un ralentissement contrôlé. Un autre débat est sous-jacent : s’agit-il d’une stagnation à long terme ou bien les conditions d’une nouvelle vague d’expansion sont-elles déjà préfigurées ? La dynamique du capitalisme en tant que système repose sur sa capacité d’innovation et d’amélioration permanente de la productivité du travail. Depuis

Crise économique et désordres mondiaux

Dix ans après la faillite de Lehmann Brothers, les contributions se multiplient, autour de deux questions : comment cela est-il arrivé ? Est-ce que cela peut se reproduire ? Mais elles sont à peu près toutes centrées sur les dérives de la finance, passées ou à venir. Le point de vue adopté ici est un peu différent, puisqu’il cherche à identifier les racines économiques des désordres mondiaux. Son fil directeur est le suivant : l’épuisement du dynamisme du capitalisme et la crise ouverte il y a dix ans conduisent à une mondialisation de plus