Depuis la défaite de Bernie Sanders face à Joe Biden, la gauche américaine traversait une période difficile. Avec les résultats des primaires de New York et du Texas pour les législatives de novembre, elle renoue avec les succès électoraux et signe son retour dans le jeu politique américain. Au point d’ébranler l’emprise de l’establishment sur le Parti démocrate. Juin 2018. En triomphant de John Crowley, numéro trois du parti démocrate, Alexandria Ocasio-Cortez provoque un séisme politique. S’inscrivant dans la continuité de la campagne présidentielle de Bernie Sanders, elle incarne la victoire « des gens contre
Réflexions insoumises
Élection présidentielle aux États-Unis : le débat à gauche
L’organisation des socialistes démocrates d’Amérique (DSA), qui revendique désormais 70 000 membres, participera à l’élection présidentielle nationale de novembre 2020 en ne soutenant aucun candidat. La dernière convention de DSA a voté que si Bernie Sanders n’était pas candidat, elle n’approuverait personne. La motion n’empêche toutefois pas les membres de DSA, en tant qu’individus, de travailler ou de voter pour Biden. Certains travailleront effectivement pour Biden et beaucoup voteront pour lui, bien que pratiquement aucun membre de DSA ne lui apporte un réel soutien politique. OrphelinEs de Sanders Pour les militantEs
L’écologie doit devenir l’enjeu de luttes populaires
Tribune. Nous n’en finissons plus de battre des records : 60 % d’abstention en moyenne pour l’une des dernières élections qui avait du sens aux yeux des Français ! Les regrets du pouvoir en place sur le très fort taux d’abstention lors des élections municipales sont bien convenus… Alors que le phénomène ne date pas d’hier et s’aggrave de façon aussi continue que vertigineuse, sa décision d’organiser un second tour dans des conditions totalement chaotiques n’a pas été infléchie. Mais ne nous cachons pas la réalité : si ces circonstances ont sûrement aggravé l’abstention,
Second tour des municipales : Toulouse condamnée à la droite six ans de plus
La déception était plus que palpable dimanche 28 juin à Toulouse au QG de la liste Archipel. Antoine Maurice, tête de liste (membre d’EELV) était devancé de presque 4 points par le maire sortant, JL Moudenc (LR soutenu par LREM). Grande déception donc et incompréhension car l’espoir était fort de l’emporter pour les candidat-e-s et les soutiens de la liste Archipel citoyen. En effet jusqu’à la veille du scrutin, même avec un tout petit écart, la liste d’Archipel était donnée gagnante devant le maire de droite. Que s’est-il donc passé ?
Marseille : l’espoir et la voie de la réussite
Enfin ! Il eût été politiquement et moralement insupportable que la Droite s’en sorte à Marseille après 25 ans d’un règne calamiteux. L’espoir s’ouvre avec l’élection de Michèle Rubirola. Mais les défis sont immenses, et il lui reste à affermir l’ancrage populaire. La fin de règne de la Mairie Gaudin s’est apparentée à un chemin de croix. D’abord pour celles et ceux qui l’ont payée de leur vie avec l’écroulement des immeubles de la rue d’Aubagne. Mais aussi pour la Droite, confrontée à son bilan désastreux, et à une levée
La seconde mort du néolibéralisme
Les bégaiements de l’histoire tournent souvent à la farce, mais ce n’est pas toujours le cas. La séquence ouverte en 2008 fut tragique. La plus grande crise financière depuis 1929 précipita les économies de l’Atlantique nord dans une grande récession dont l’onde de choc culmina, sur le flanc gauche, par le blocus monétaire de la Grèce et la reddition de Syriza puis, sur le flanc droit, par le basculement d’une série de pays, dont les États-Unis et la Grande Bretagne, de l’extrême-centre vers un nouveau genre de nationalisme. La séquence
La Convention pour le climat entrouvre la porte à des régulations volontaristes
Cent cinquante citoyen.ne.s de l’Hexagone ont été tiré.e.s au sort pour composer une « convention pour le climat » chargée de suggérer au gouvernement et au président de la république des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2030, dans un esprit de justice sociale. Riposte au mouvement des Gilets jaunes et aux manifestations pour le climat, cette initiative d’Emmanuel Macron était une manœuvre cousue de fil blanc : il s’agissait, pour le locataire de l’Elysée, de créer une atmosphère d’unité nationale,
Contribution aux débats de l’Assemblée représentative de la France Insoumise (juin 2020)
La crise du Covid-19 a été un révélateur des impasses du capitalisme libéral. En France, nous avons assisté à la faillite du gouvernement Macron à prendre les mesures sociales, sanitaires et économiques qui s’imposaient, bloqués par leur idéologie néolibérale et préférant se contenter de discours creux plutôt que d’actes concrets. Une deuxième phase de la crise arrive, celle d’une accentuation de la crise économique avec à la clé des plans de licenciements massifs, sans évoquer les risques potentiels de rebonds de l’épidémie. Pour masquer son incapacité à répondre à la
Déboulonner Bugeaud ? Ce ne sont pas les raisons qui manquent !
L’assassinat raciste de Georges Floyd a relancé aux Etats Unis mais aussi en Europe la question des anciens esclavagistes et autres colonisateurs honorés par des noms de rues et/ou des statues. À Périgueux comme à Excideuil, l’honneur fait au Maréchal Bugeaud doit être mis en question. Il faudrait, nous dit-on, donner la parole aux historiens ? Ils l’ont prise et les faits sont établis. Non seulement Bugeaud a été comme bien d’autres sabreurs de son siècle un colonisateur de l’Algérie, mais il a été un maître de la politique de
Le capitalisme sur le fil du rasoir
L’expérience de notre génération : le capitalisme ne mourra pas de mort naturelle. Walter Benjamin [1] L’avenir, tu n’as point à le prévoir mais à le permettre. Antoine de Saint-Exupéry [2] Cette contribution, dont le titre est emprunté à l’OCDE [3], porte en fait (pour filer la métaphore) sur un rasoir multi-lames. Nous cherchons à montrer, d’abord qu’une reprise synchronisée est hors de portée, et que la forme qu’elle prendra est une question éminemment sociale [4]. Le virus était-il dans le fruit ? Le coronavirus n’est pas venu attaquer un
Anticapitalistas quitte Podemos. Entretien avec Raúl Camargo
Le 14 mai dernier Anticapitalistas, composante fondatrice de Podemos et courant historique de la gauche radicale de l’Etat espagnol lié à la IVe Internationale, a rendu public son départ de Podemos[1]. En réalité cette décision était actée depuis le 28 mars lorsque, dans un processus de consultation interne, dans lequel 79 % des militantes et militants ont participé, 89 % d’entre elles se sont prononcées en faveur d’une sortie de Podemos (3 % contre et 7,5 % d’abstentions). La survenue de la pandémie Covid-19, qui a durement frappé l’Etat espagnol et en particulier les secteurs
Amérique du Sud. Fragmentation et incertitude.
L’Amérique du Sud se dirige-t-elle vers une « nouvelle normalité » ou la pandémie de Covid-19 n’est-elle qu’une parenthèse tragique dans sa « normalité de toujours » ? Y aura-t-il des effets sociopolitiques majeurs ou seulement des conséquences politiques à court terme ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais un coup d’œil sur la région montre que la lutte contre la pandémie est assaillie par les mêmes vieux problèmes et les mêmes vieilles difficultés pour y faire face : des systèmes de santé érodés et très inégaux
Sauver l’emploi, oui, le transport aérien, non !
Le secteur aérien est une des principales victimes de la pandémie qu’il a contribué à propager. Début avril, le nombre global de vol était 80% plus bas qu’un an plus tôt au même moment. Près de la moitié des compagnies dans le monde sont aujourd’hui menacées de faillite. Depuis le début de la crise, l’Association internationale du transport aérien (IATA) a révisé quatre fois ses prévisions sur l’évolution du chiffre d’affaires du secteur. En mars, elle tablait sur une crise limitée à trois mois, entraînant une perte de 252 milliard