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Une défaite, pas un désastre

Avant de se lancer dans des jeux de reconstruction politique, on peut commencer par essayer d’analyser les nouvelles conditions concrètes de la lutte des classes qui sont en train d’émerger en France et une partie de l’Europe. La victoire de Macron en 2017, confirmée cette année, et la déroute de la droite classique sont une preuve que nous avons changé d’adversaires, et peut-être un signe ( encore un peu tôt pour l’affirmer avec certitude ) que la bourgeoisie a achevé une phase de mutation profonde, on pourrait même dire de

« Pour un big bang de la gauche » le 30 juin à Paris au cirque Romanès

Square Parody, Boulevard de l’Amiral Bruix, 75016 Paris (métro Porte Maillot ou Porte Dauphine) à partir de 15 heures. Programme : Animé par Sophie de La Rochefoucauld et Pierre Jacquemain 14h30 Accueil des participantEs interviewés sur leurs attentes et leurs espoirs, avec retransmission en vidéo sur écran à l’intérieur du chapiteau.- 15h10 – Lancement par Elsa Faucillon 15h20 – Prises de parole pour les appels « Sursaut » et « Convergeons » 15h30 Regards croisés sur l’international avec Dominique Vidal et Bertrand Badie 15h40 Les urgences vues par Christophe Prudhomme Paroles de Gilets jaunes Lecture de témoignages #Metoo Focus sur le combat

Réflexions sur les jours d’après

L’après 26 mai 2019 pourrait être simple : les gauches qui ont postulé aux suffrages pour les élections européennes ont été tellement en concurrence (alors qu’une partie des listes disaient des choses semblables ou non contradictoires) qu’elles devraient raisonnablement en tirer la conclusion qu’il faut discuter. Notamment face au danger des droites extrêmes et des néolibéraux. Mais l’effort subjectif pour dépasser les postures qui durent depuis plus d’un an sera vraiment considérable et coûteux.  Selon toute vraisemblance, une médiation sera nécessaire pour parvenir à un débat constructif. On peut aussi espérer que dans

Insoumis-es blessé-es mais pas mort-es

Un pouvoir qui s’en sort bien, une extrême droite toujours très menaçante et un gros revers pour la liste de la France insoumise, la potion des européennes 2019 est dure à avaler. Sans nier ces éléments, il y a aussi des raisons d’espérer et de poursuivre le combat. Première mauvaise nouvelle, même si sa liste arrive en seconde position, Macron s’en sort bien. Il garde la possibilité d’aggraver encore la politique libérale ultra-agressive qu’il conduit depuis 2017. Comme un symbole, le prix de l’essence à la pompe vient d’ailleurs de retrouver

Échecs et refondation

Pour faire un bilan et se projeter dans l’avenir, il me semble nécessaire d’élargir la focale dans trois directions : (1) embrasser les dynamiques électorales de 2014 à 2019, (2) analyser les dynamiques à l’échelle européenne, (3) inclure dans l’analyse les luttes sociales. Ce bilan ouvre un débat stratégique salutaire. Au sein de la France Insoumise, le débat a été lancé par Clémentine Autain dans le Nouvel Obs[1] et Raquel Garido dans Regards[2]. Mais ce débat questionne plus largement tous les militants de la gauche et de l’écologie politique, mais aussi

« La gauche n’a pas disparu dans ce pays »

Les partis socialistes qui s’en sortent le mieux aujourd’hui en Europe sont ceux qui ont « fait un tournant à gauche », explique le sociologue et militant Christophe Aguiton au lendemain des élections européennes.  Auteur de La gauche du XXIe siècle (La Découverte, 2017), Christophe Aguiton, l’un des fondateurs de l’organisation altermondialiste Attac, est enseignant en sciences sociales à l’université Paris-Est. Il livre son analyse sur l’état de la gauche en France et en Europe, au lendemain des élections européennes. Un sentiment d’impasse semble toucher toute la gauche. Serait-elle morte ? Elle doit faire face à la conjonction de

La France insoumise, un échec qui vient de loin

Depuis l’échec de La France insoumise (LFI) à l’élection au Parlement européen, le débat est engagé sur les causes de cette déconfiture. Plusieurs explications sont avancées tant par les soutiens du groupe dirigeant de LFI que par des commentateurs. Pour les premiers, la cause serait entendue : l’échec serait dû à la fois à une campagne électorale qui aurait entretenu l’ambiguïté sur la question de l’Union européenne et au fait que le choix de la tête de liste ne permettait pas d’avoir une campagne «disruptive» qui aurait permis de prolonger le «dégagisme»

Le syndrome de Humpty-Dumpty

Comme beaucoup, je tente d’analyser les raisons de notre échec aux élections européennes et je cherche des pistes pour continuer le combat. Dans toute défaite, il y a des causes qui ne dépendent pas de nous et d’autres si. Les premières sont les moins polémiques, mais c’est sur les secondes que nous avons le plus de prise.D’abord, il y a la faiblesse du mouvement social. Les manifestations répétées de Gilets jaunes ont beau porter un message politique fort, elles ne menacent pas le pouvoir économique. Pour ça, il faut des

Waterloo morne plaine

« Soudain, joyeux, il dit “Grouchy” (La France Insoumise) ! C’était Blücher (EELV)! L’espoir changea de camp, le combat changea d’âme. » LFI a subi lors de ces élections une triple défaite : son propre score, le maintien au même niveau d’un PS qui devait disparaître et bien sûr la montée d’EELV. Il faudrait de longs développements pour montrer à quel point cette formation ne joue pas dans la société française le rôle qu’elle prétend, mais ce n’est pas le sujet du moment. Les questions essentielles portent sur l’échec de LFI et

Clémentine Autain tire les leçons des Européennes

Pour « l’Obs », la députée LFI de Seine-Saint-Denis tire les leçons de l’échec aux Européennes. Elle remet en cause la stratégie du «clash » et le clivage peuple-élite. La France Insoumise connaît un sérieux revers en récoltant à peine 6,3%. Comment l’expliquez-vous ?  C’est en effet une défaite cinglante. La FI ne retrouve que 36% des électeurs de 2017 pour Jean-Luc Mélenchon, alors que 57% des électeurs de Macron ont choisi aux européennes LREM et 78% de ceux de Marine Le Pen ont hier voté RN. Nos électeurs n’ont

Quelle démocratie pour la France Insoumise ?

L’affaire Thomas Guénolé donne à nouveau l’occasion à nos adversaires politiques de taper sur la France Insoumise, accusée de mener un procès stalinien. Que n’auraient-ils pas dits si les instances de FI avaient, au contraire, ignoré les accusations dont il fait l’objet ? D’après les informations dont je dispose (en gros, celles qui sont publiques), il me semble que ces instances ont fait ce qu’elles avaient à faire et la réaction indignée de Thomas Guénolé ressemble à celle d’un courtisan éconduit, soudain prompt à fustiger un système qui jusque là lui

Fédération du peuple : chiche !

J’ai lu ce matin avec attention la longue interview donnée par Jean-Luc Mélenchon au quotidien Libération. En exergue, une proposition nouvelle du leader a sonné comme un bougé stratégique : JLM met en débat la création d’une Fédération populaire que la France Insoumise pourrait proposer au lendemain des élections européennes. Il s’adresse au peuple et aux autres forces de gauche, si l’on suit le fil des questions de Laurent Joffrin et des réponses de Jean-Luc Mélenchon. Tout le monde perçoit bien le problème : une gauche autour de 30 %

Ensemble, pour reconstruire la gauche ?

De la formation du « bloc bourgeois » à celle d’un « bloc populaire » ? En France, la présidentielle de 2017 a vu l’échiquier politique voler en éclat. Face à la crise du bipartisme en place depuis presque 40 ans, les éléments les plus mobilisés de la technostructure et de la bourgeoisie financière ont entrepris de construire un nouveau « bloc bourgeois », apte à mener à bien la poursuite de l’offensive libérale, vitale pour les classes dominantes. Ils ont unifié les différents secteurs des classes dominantes et derrière elles des classes moyennes supérieures, sur un

Pourquoi nous ne serons représenté-es que par des femmes dans les médias cette semaine ?

Vingt-sept pour cents de femmes parmi les invités politiques dans les médias l’an dernier ; 29 % uniquement aux périodes de forte écoute. Les chiffres sont sans appel : la sous-représentation des femmes dans l’espace médiatique, et donc dans le débat public, est une donnée aussi structurelle qu’inacceptable. En tant que députées, militantes et responsables politiques, nous vivons concrètement cette inégalité : pour La France insoumise, seules 23 % des sollicitations médiatiques sont allées à des femmes. Il est fréquent que des médias refusent qu’un homme invité soit remplacé par une homologue