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Potentialités et perspectives du mouvement des Gilets Jaunes … et de la France Insoumise.

Beaucoup d’analyses sur le mouvement des Gilets Jaunes, souvent intéressantes, ont circulé dans notre mouvance et au-delà.1 Il y a tout lieu de s’en inspirer sans occulter toutefois les questions plus spécifiques qui se trouvent posées aux organisations politiques et à la France Insoumise. Un mouvement social antilibéral En quelques semaines le mouvement des Gilets jaunes est venu bouleverser le paysage social , enrayer un temps au moins la machinerie néolibérale, placer sur la défensive Macron et mettre en crise son gouvernement. Plusieurs traits extrêmement positifs caractérisent ce mouvement inédit :

Populisme de gauche ou constitution d’un bloc majoritaire écosocialiste ?

La question de l’alternative à la politique macroniste se pose dès maintenant. Sur l’échiquier politique, il n’existe à ce jour que deux alternatives crédibles pour remplacer Macron, le Rassemblement National (RN) et la France Insoumise (FI). Pour éviter une victoire de l’extrême droite, il nous faut construire un bloc majoritaire alternatif. L’heure de l’alternative Les mouvements sociaux du printemps 2018 des cheminots, des étudiants ou sur la ZAD de NDDL, l’affaire Bénalla et maintenant le mouvement des gilets jaunes ont affaibli le pouvoir macroniste. Celui-ci était certes dès le départ

Le laboratoire andalou, une victoire des idées de droite…

L’élection du 2 décembre est une victoire pour les idées de droite. Le PSOE perd un bastion historique, baisse en voix et se retrouve avec 14 députés de moins. Adelante Andalucia, coalition de Podemos et de Izquierda Unida, unis pour cette élection contrairement à 2014, perd des voix et 3 députés. Il est évident que les 5 % de plus d’abstention viennent de l’électorat de gauche. Le PP continue de manière significative à perdre des voix et des députés. Il représente 20,7 % , alors qu’il représentait 45,5 % en

Zone de libre-échange continentale africaine : quel panafricanisme ?

Le 21 mars 2018, soit cinq ans après avoir célébré le demi-siècle d’existence de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA)/Union Africaine (UA) – considéré dans la novlangue de l’UA comme « cinquante ans de succès » [1] –, 44 des 55 États membres de l’UA ont signé à Kigali l’Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), soit la création d’un « marché unique pour les marchandises et les services facilité par la circulation des personnes […], un marché libéralisé pour les marchandises et services », selon le texte dudit Accord. Suppression

Russie : la réforme des retraites de Poutine…

À la mi-juin 2018, alors que s’ouvrait la Coupe de monde de football, les partisans d’une réforme draconienne du système de retraite l’ont emporté en Russie. Comptant sur la liesse sportive pour détourner l’attention, le premier ministre Dmitri Medvedev a annoncé la décision du gouvernement : les femmes travailleraient désormais jusqu’à 63 ans au lieu de 55 ; les hommes, jusqu’à 65 ans au lieu de 60. Bien que M. Vladimir Poutine ait prétendu se tenir à l’écart des débats, sa cote de popularité a alors plongé, passant de 80 à 63 % d’opinions

Trump attise la guerre, Macron enregistre un nouvel échec diplomatique…

Décrétant Daesh vaincu, la brusque décision de Donald Trump du retrait des troupes états-uniennes de Syrie est porteuse de graves dangers pour cette région du monde. Elle ne va pas dans le sens d’une démilitarisation de ce pays mais ne peut, au contraire, qu’attiser la guerre.  Ce départ laisse le champ libre à une intervention militaire de grande ampleur contre le Rojava, menée par le régime belliqueux d’Erdogan en Turquie, auquel les Etats-Unis viennent de vendre pour 3,5 milliards de dollars de missiles Patriot. Pourtant cette zone, sous la direction

Italie. Loi sur le budget : le compromis des bandes du Capital

Le long va-et-vient entre le gouvernement italien et la Commission européenne [l’exécutif européen] s’est conclu sans rupture, sans ouverture d’une procédure pour infraction aux règles communautaires, sous le signe du compromis, avec des concessions significatives de la part du gouvernement jaune-vert[1], malgré des indicateurs financiers fort éloignés des règles rigides du fiscal compact[2]. Les choses se sont déroulées conformément aux propos tenus en septembre par le commissaire aux Affaires économiques, Pierre Moscovici (PS) : « Nous n’avons rien à gagner dans une crise entre l’Italie et la Commission, mais nous avons intérêt

Back to basics

La porte de l’avenir s’est entre-ouverte, même si nul ne sait à quoi il va ressembler. Ni quelles seront les conséquences du mouvement des Gilets Jaunes. Mais l’effet de souffle vient remettre au centre de la réflexion théorique le marxisme et la lutte des classes. Revenir aux bases… Depuis des décennies maintenant qui osait se réclamer du marxisme et de la lutte de classes se voyait couvrir de ridicule et finissait symboliquement cloué en Place de Grève. Cette place où se joue, comme le disait Althusser dans son style inimitable,

Danger Le Pen….Que faire ?

Quelques sondages, en plein mouvement des Gilets Jaunes, montrent des progrès du RN (ex FN) et un tassement de Mélenchon et de la FI, pour ne prendre que ces deux pôles. Il semble déjà assez clair que le mouvement des GJ profite à l’extrême droite plus qu’à la gauche radicale, même si Mélenchon, le mieux placé à gauche, a plutôt bien réagi au mouvement en comprenant qu’il fallait le soutenir. Cela confirme, d’une part les ambigüités du mouvement, que l’on a observées, comme les réactions sur les réseaux GJ sur

Gilets jaunes, réflexions sur le moment actuel

Le mouvement des gilets jaunes est totalement inédit. Imprévu et imprévisible, il pose une série de questions qui, pour n’être pas totalement nouvelles, n’en sont pas moins reconfigurées. Ce mouvement a posé des problèmes fondamentaux qui ne sont pas résolus. Le mouvement des gilets jaunes permet de confirmer que l’histoire est création de l’inédit, c’est-à-dire, comme l’avait parfaitement vu Castoriadis, « capacité de faire émerger ce qui n’est pas donné ni dérivable, combinatoire ou autrement, à partir du donné »[1]. Imprévu et imprévisible, il pose une série de questions qui, pour n’être pas

COP24 : pendant la catastrophe, la comédie continue…

La vingt-quatrième Conférence des Nations Unies sur le climat (COP24) vient de se terminer à Katowice, en Pologne. Au lieu de s’appuyer sur le récent rapport spécial du GIEC pour prendre les mesures ultra-urgentes qui s’imposent afin de maintenir le réchauffement au-dessous de 1,5°C par rapport au 18e siècle, la Conférence a péniblement réussi à fixer les règles que chaque Etat devra suivre pour comptabiliser ses émissions de gaz à effet de serre après 2020. Le GIEC est renvoyé à ses chères études, le « rehaussement des ambitions » est remis à

Etat espagnol. Changements et incertitudes pour la fin de l’année

T’imagines-tu un grand sorcier du Ku Klux Klan, portant toutefois un costume et avec des manières de dirigeant d’entreprise, devenir président des États-Unis ? Impossible. C’est comme si Donald Trump arrivait à la Maison Blanche. C’est ainsi, en riant, tranchant, que répondait l’inspecteur afro-américain Ron Stallworth de Colorado Springs (Colorado) au cœur de la montée des droits civiques et du pouvoir noir des années 1960 et 1970. Ce personnage est mis en scène dans le dernier film de Spike Lee, BlacKKKlansman [1]. Ce qui le faisait rire est pourtant arrivé. Et pas seulement Trump. Chaque

Turquie. Que devient le Parti démocratique des peuples, le HDP ?

La vidéo s’ouvre sur la photographie d’un couple posée sur un buffet. La porte sonne. La jeune femme, que l’on vient juste d’apercevoir sur la photo, va l’ouvrir, pour accueillir les invités. Enfants, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, voilées et non voilées s’embrassent, s’installent, discutent. Un air joyeux, marqué par des sons de trompettes accentue cette ambiance conviviale. Le portable de la jeune femme sonne. C’est son mari, la seule personne manquante à ce rassemblement familial. Il appelle depuis la prison de haute sécurité d’Edirne, dans le nord-ouest

La défense, un avantage compétitif de la France dans l’Union européenne

Conformément à la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025, le budget de défense de la France passera de 32,7 milliards d’euros en 2018 à 44 milliards d’euros en 2023, soit une augmentation de 35 % (en euros constants). Cette hausse amplifie la tendance enregistrée entre 2008 et 2016. L’augmentation du budget militaire – ainsi que celle des budgets sécuritaires – a été supérieure à la hausse générale du budget, alors que la hausse des budgets à finalité sociale a été inférieure à cette évolution générale (tableau 1). La France n’est pas

Les guerres de dislocation et la « sécuritisation » du monde

Des guerres nouvelles ? L’expression « nouvelles guerres » a été utilisée d’abord par la chercheuse et militante anglaise Mary Kaldor1, dans son livre Nouvelles et anciennes guerres, la violence organisée dans une ère globale (non traduit en français)2, qu’elle a publié en 1999 après avoir observé les guerres en ex-Yougoslavie et dans le Caucase. Il a été repris depuis par de nombreux analystes (cf. une petite bibliographie en fin de texte). Ces guerres sont nouvelles en ce sens qu’elles se différencient des « vieilles guerres », souvent qualifiées de « westphaliennes », en référence au traité de

Ni Orban, ni Macron. A propos de la campagne pour les élections européennes 

Introduction au débat faite par Laurence Lyonnais, candidate sur la liste FI, lors de la réunion nationale Ensemble & Insoumis du 6 octobre 2018. Nous avons le plaisir de saluer fraternellement les camarades de Podemos, de Potere al popolo , de l’alliance Rouge et Verte (Red Green Alliance) qui sont avec nous pour cette réunion. Nous avons beaucoup d’enthousiasme pour cette discussion de dimension européenne, internationaliste et nous les remercions chaleureusement d’avoir répondu à notre invitation au nom de notre courant Ensemble et insoumis. Ni austérité, ni autoritarisme Dans ce match qui