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Mobilisation des jeunes pour le climat

Le Vendredi 15 février s’est déroulée la première journée de mobilisation de la jeunesse scolarisée pour le climat. A l’appel du mouvement « Fridays for Future » initié par la jeune suédoise Gréta Thunberg, des jeunes de nombreux pays réclament des États ,qu’ils s’engagent résolument pour le respect des Accord de Paris et une réduction annuelle de 4 % des émissions de gaz à effet de serre. En France, les organisations étudiantes et de jeunesse soutiennent le projet de « gréve scolaire mondiale » prévu le 15 Mars.

Dans ce cadre, plusieurs centaines de lycéens et étudiants se sont rassemblé devant le ministère de la Transition écologique porteurs de mots d’ordre chocs du type « En 2050, vous serez morts, pas nous » ou « le capitalisme ne sera jamais vert ». A l’université de Jussieu, une assemblée générale, en présence de 300 personnes, avait auparavant voté le principe d’une gréve reconductible tout les vendredis. Pour tous et toutes, les gouvernement doivent sortir de leur inaction et prendre rapidement des mesures fortes à la mesure de l’urgence écologique de plus en plus perceptible grâce aux nombreux rapports scientifiques qui s’accumulent ces dernières années mais aussi des événement climatiques exceptionnels partout sur la planète.

Alors que beaucoup d’adultes hésitent à envisager des mesures remettant en cause les actuels mode de vie, il n’est pas étonnant que les plus jeunes se projettent plus facilement dans un avenir qui les concerne directement et qui s’annonce très sombre faute de ruptures engagées dès maintenant. Le mouvement se propose aussi de présenter vendredi une « revendication impérative afin d’éviter le désastre écologique » en donnant une semaine à l’État pour prendre ses responsabilités. La première consiste à « déclarer l’état d’urgence écologique et social afin de débloquer un plan ministériel à la hauteur des risques  encourus » .

Un débat partage aussi les participant.es : en cas de refus d’agir de l’État, faut-il se lancer dans des actions de désobéissance civile en bloquant des lieux symboliques ou se contenter d’actions de protestation plus classiques ?

Ces initiatives s’inscrivent dans un contexte de prises de conscience écologique importantes. Y participent par exemple le succès du film « Demain » de Cyrille Dion et Mélanie Laurent ou dans un registre plus radical l’appel «  Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité » signé entres autres par l’astrophysicien Aurélien Barrau qui ne craignait pas de réclamer « des mesures potentiellement impopulaires ». Mais dans la dernière période, c’est « l’affaire du siècle » qui retient l’attention : une pétition lancée par 4 associations se proposant de poursuivre l’État français pour condamner son inaction face au changement climatique. Signée par plus de 2 millions d’internautes, elle a bénéficié d’une large publicité à travers en particulier la présence de stars du show business comme Marion Cotillard ou Juliette Binoche.

Cet ensemble de prise de position pose néanmoins deux questions :

  • En premier lieu, peut-on résoudre les problèmes écologiques sans remettre en cause en profondeur les structures économiques et sociales ? C’est ce que propose en réalité les tenants du capitalisme Vert rebaptisé « Green New Deal », une succession de gestes individuels, d’investissements publics, ou de solutions techniques sans bouleversement des rapports sociaux. A l’inverse d’autres organisations comme ATTAC ou Alternatiba font clairement le lien entre Justice climatique et justice sociale.
  • On doit aussi s’interroger sur le débouché politique de ces mobilisations. Face à l’urgence déjà mentionnée, l’heure n’est plus aux commentaires mais aux actes. Or, force est de constater que les forces politiques de droite comme de gauche n’ont en rien l’intention de prendre au sérieux la situation. On a encore pu le voir avec la démission de N. Hulot. Finalement seul un gouvernement écologiste serait à même d’engager les ruptures nécessaires. Le renforcement d’un projet clairement « écosocialiste » est donc plus que jamais d’actualité.Jean Pierre Lemaire