Depuis l’échec de La France insoumise (LFI) à l’élection au Parlement européen, le débat est engagé sur les causes de cette déconfiture. Plusieurs explications sont avancées tant par les soutiens du groupe dirigeant de LFI que par des commentateurs. Pour les premiers, la cause serait entendue : l’échec serait dû à la fois à une campagne électorale qui aurait entretenu l’ambiguïté sur la question de l’Union européenne et au fait que le choix de la tête de liste ne permettait pas d’avoir une campagne «disruptive» qui aurait permis de prolonger le «dégagisme»
Réflexions insoumises
Premières notes sur les élections en Grèce
Il faut être clair : c’est un désastre encore pire que ce à quoi s’attendaient les plus pessimistes. D’abord, the big picture: Syriza est sévèrement sanctionné, Tsipras a annoncé des élections anticipées pour la fin juin, pour limiter autant que possible les dégâts. La com’ maniée jusqu’à la nausée par le gouvernement et ses médias et les « mesures sociales » sentant bon les « petits cadeaux » préélectoraux n’y auront donc pas changé grand-chose : l’électorat a sanctionné une équipe qui a appliqué sans faillir pendant près de quatre ans un troisième mémorandum austéritaire. Les propos tenus
Etat espagnol. De nouveaux pas vers la recomposition du régime
Le panorama qui se dégage suite à la journée électorale du 26 mai 2019 dans l’Etat espagnol [élections européennes, municipales ainsi que dans 11 des 17 communautés autonomes du pays] est complexe et varié, ainsi qu’on peut le vérifier à la lecture des analyses qui sont publiées sur ce site internet [VientoSur.info] ainsi que par les lectures que réalisent ses principaux acteurs et actrices. Cette remarque prend un relief plus prononcé encore si l’on se réfère aux résultats des divers pays de l’Union européenne. Pour ces raisons, je me limiterai à
Le syndrome de Humpty-Dumpty
Comme beaucoup, je tente d’analyser les raisons de notre échec aux élections européennes et je cherche des pistes pour continuer le combat. Dans toute défaite, il y a des causes qui ne dépendent pas de nous et d’autres si. Les premières sont les moins polémiques, mais c’est sur les secondes que nous avons le plus de prise.D’abord, il y a la faiblesse du mouvement social. Les manifestations répétées de Gilets jaunes ont beau porter un message politique fort, elles ne menacent pas le pouvoir économique. Pour ça, il faut des
Waterloo morne plaine
« Soudain, joyeux, il dit « Grouchy » (La France Insoumise) ! C’était Blücher (EELV)! L’espoir changea de camp, le combat changea d’âme. » LFI a subi lors de ces élections une triple défaite : son propre score, le maintien au même niveau d’un PS qui devait disparaître et bien sûr la montée d’EELV. Il faudrait de longs développements pour montrer à quel point cette formation ne joue pas dans la société française le rôle qu’elle prétend, mais ce n’est pas le sujet du moment. Les questions essentielles portent sur l’échec de LFI et
Clémentine Autain tire les leçons des Européennes
Pour « l’Obs », la députée LFI de Seine-Saint-Denis tire les leçons de l’échec aux Européennes. Elle remet en cause la stratégie du «clash » et le clivage peuple-élite. La France Insoumise connaît un sérieux revers en récoltant à peine 6,3%. Comment l’expliquez-vous ? C’est en effet une défaite cinglante. La FI ne retrouve que 36% des électeurs de 2017 pour Jean-Luc Mélenchon, alors que 57% des électeurs de Macron ont choisi aux européennes LREM et 78% de ceux de Marine Le Pen ont hier voté RN. Nos électeurs n’ont
Algérie. Réflexions sur le mouvement de protestation algérien.
A son 13e vendredi de mobilisation, le mouvement populaire que vit l’Algérie depuis le 22 février confirme sa sereine et paisible exigence d’un changement fondamental et radical du système de gouvernance politique. Cette exigence est accompagnée en filigrane de questionnements d’ordre théorique et méthodologique, jusque-là oubliés et refoulés dans et par l’univers politique et intellectuel algérien. Ce sont des questionnements qui vont des procédés juridiques aux mécanismes économiques, des logiques sociologiques aux dynamiques historiques, qui touchent le passé et l’avenir du pays. Ce sont là des questionnements qui n’ont pas une
Syndicalistes antiracistes !
Pari réussi pour cette première édition du Forum Syndical Antiraciste, tant par la participation que par la qualité des débats. En effet, ce sont environ 120 personnes qui ont assisté aux travaux de ce Forum sur l’ensemble de la journée, dont une très large majorité de syndicalistes de Solidaires, de la CGT et de la FSU, de salarié-e-s issues de l’immigration, syndicalistes ou non, de sans-papiers, notamment du Collectif des Sans-Papiers de Vitry, de représentant-e-s d’association de salariés racisé-e-s: « droit à la différence » à la SNCF, actrice du long
Il y a 148 ans, mai 1871 : l’écrasement de la Commune de Paris
« Il n’y a eu ni conciliation ni transaction. La solution a été brutale. Ça été de la force pure (…) La solution a redonné confiance à l’armée, qui a appris, dans le sang des communeux, qu’elle était encore capable de se battre (…) et les saignées comme celle-ci, en tuant la partie bataillante d’une population, ajournent d’une conscription la nouvelle révolution. C’est vingt ans de repos que l’ancienne société a devant elle, si le pouvoir ose tout ce qu’il peut oser en ce moment. » Ces termes qui témoignent d’un grand
La déposition d’Hélène Adam au procès de France Télécom
Hélène Adam était élue salariée au Conseil d’Administration de France Télécom Orange pendant la période du plan Next où 22 000 départs sont programmés par la direction. Elle témoigne à la fois de la violence de cette période et de la volonté permanente de la direction de cacher les enjeux de son plan. « J’ai été membre du conseil d’administration de France Télécom à partir de septembre 2005 et jusqu’en décembre 2009. J’étais administrateure représentante du personnel, en l’occurrence la fédération SUD PTT. La CGT avait également un siège de même
Pour une approche raisonnée et prudente du « Lexit »
La contribution de Philippe Marlière intitulée « Lexit ou la dangereuse illusion d’une sortie progressiste de l’Union européenne » que l’on peut retrouver sur son blog sur le site Mediapart – https://blogs.mediapart.fr/philippe-marliere/blog/100519/lexit-ou-la-dangereuse-illusion-d-une-sortie-progressiste-de-l-union-europeenne – invite au débat. Les lignes qui suivent entendent y contribuer. Pour le dire de manière synthétique, sa contribution me semble peu convaincante dans la mesure où elle mêle un point de départ que je partage globalement – le caractère réactionnaire du Brexit – avec des considérations nettement plus discutables, à savoir : – Un silence pesant sur la faillite (en pratique, pas en intention) des partisans
Education : pour des réformes (vraiment) sociales
Face au projet de Jean-Michel Blanquer, des enseignants-chercheurs listent des mesures pour pallier les inégalités scolaires. Tribune. Depuis quelques mois, les enseignant·es, de la maternelle au lycée, se mobilisent contre les réformes initiées tambour battant par le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer. Réforme du lycée et du baccalauréat, projet de loi pour l’école de la confiance : celui qui affirmait en arrivant rue de Grenelle qu’il n’y aurait pas de loi qui porterait son nom a en effet multiplié les actions visant à transformer profondément le système éducatif français. Celles-ci sont
Les droits démocratiques plus que jamais menacés à Hong Kong
Un projet de loi est déposé, autorisant l’extradition vers le Continent de toute personne se trouvant à Hong Kong, sur demande des autorités chinoises. Son adoption signifierait que la population locale vivrait dorénavant sous la menace permanente d’une répression arbitraire. Les réseaux civiques ou politiques, locaux ou régionaux, seraient, entre autres, particulièrement concernés par cette menace. Hong Kong a été rétrocédée à la Chine 1997 sur la base de la déclaration sino-britannique de 1984, fondée sur le principe « un pays, deux systèmes » : l’ancienne colonie, devenue une Région
Quelle démocratie pour la France Insoumise ?
L’affaire Thomas Guénolé donne à nouveau l’occasion à nos adversaires politiques de taper sur la France Insoumise, accusée de mener un procès stalinien. Que n’auraient-ils pas dits si les instances de FI avaient, au contraire, ignoré les accusations dont il fait l’objet ? D’après les informations dont je dispose (en gros, celles qui sont publiques), il me semble que ces instances ont fait ce qu’elles avaient à faire et la réaction indignée de Thomas Guénolé ressemble à celle d’un courtisan éconduit, soudain prompt à fustiger un système qui jusque là lui