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Une crise sanitaire qui sert de révélateur social et politique
Ce qui se dessine derrière la crise sanitaire du Covid 19 et les bouleversements politiques et économiques qu’elle entraine déjà, c’est aussi une crise idéologique majeure pour les partisans du néolibéralisme. Cette crise vient en effet mettre à nu, rendre visible, l’absurdité d’un système où pour le profit de grandes multinationales, les médicaments et les produits de santé essentiels sont fabriqués et transportés aux 4 coins de la planète au mépris de la souveraineté sanitaire sur ces biens essentiels et des impératifs de la lutte contre le réchauffement climatique. C’est
Le néo-libéralisme contaminé
La nouveauté de la situation actuelle réside dans la mécanique infernale qui s’est enclenchée. En 2008, c’est la sphère financière qui avait allumé la mèche, en se transmettant à la sphère productive. Aujourd’hui, c’est l’inverse: l’activité économique est en partie à l’arrêt et ce freinage brutal revient, tel un boomerang, impacter la finance ; et cette implosion de la finance va venir en retour aggraver la récession. L’effondrement de la pyramide financière Il y a cependant un lien avec la crise précédente. Toutes les politiques menées depuis 2008 ont en
Covid-19 : nos 25 propositions pour sortir de la crise au niveau européen
La crise du Covid-19 éclaire d’une lumière crue les impasses de la construction européenne. Le culte de l’austérité a lourdement affaibli nos systèmes de soins et nos hôpitaux publics. Notre souveraineté dans la production des médicaments et des équipements sanitaires a été détruite au nom de la concurrence libre et non faussée et de l’aveuglement libre-échangiste. Le refus de toute harmonisation par le haut des droits des travailleurs et de toute forme de protectionnisme solidaire a favorisé les délocalisations, notamment des secteurs les plus stratégiques. Le manque d’ambition environnemental et
Ils ne confineront pas notre colère
J’ai beau avoir lues et relues dans la journée ces ordonnances, rien de rien sur les réquisitions d’entreprises, les nationalisations nécessaires. Pas le début d’un plan pour produire ce dont nous avons besoin comme matériels pour les hôpitaux et pour nous protéger collectivement – notamment celles et ceux qui travaillent dans des secteurs essentiels. En revanche, ces ordonnances sont carabinées pour détruire le Code du travail, avec la semaine de 60 heures autorisée et des remises en cause impressionnantes de conquis sociaux. Les 48h maximum imposées par les normes européennes
Je repose mes questions au gouvernement…
Il faut voir l’ambiance dans l’Assemblée nationale déserte, où seuls une poignée de députés et deux ou trois ministres siègent pour les questions au gouvernement… À un mètre au moins les uns des autres et sans partager les micros… Vigilance… Dans la salle des quatre colonnes qui grouille habituellement de journalistes et d’élus, seul BFM avait dépêché une équipe. Il est vrai que l’Assemblée fut un véritable foyer épidémique et que les mesures de confinement, les gestes barrière, doivent y être respectées. Je veux dire avec force combien la démocratie
Cause de la crise financière ou élément détonateur ?
Les grands médias affirment de manière simplificatrice que la chute généralisée des bourses de valeur est provoquée par le coronavirus. Or, ce n’est pas l’épidémie qui constitue la cause de la crise ; elle n’en est qu’un élément détonateur. Tous les facteurs d’une nouvelle crise financière sont réunis depuis plusieurs années, au moins depuis 2017-2018. Dans cette atmosphère saturée de matières inflammables, une étincelle pouvait à tout moment provoquer une explosion financière. La chute des cours boursiers était prévue bien avant que le coronavirus fasse son apparition. Le cours des actions et le prix des titres de
État espagnol : interview d’une militante anticapitaliste
À la date du 20 mars, plus de 1 000 personnes étaient mortes de la Covid-19 dans l’État espagnol, ce qui en fait le quatrième pays après la Chine, l’Italie et l’Iran en nombre de morts et en nombre de personnes infectées. Près d’un tiers des personnes infectées se trouvent à Madrid et rien n’indique que cela va s’arrêter, bien que le Premier ministre Pedro Sanchez (Parti socialiste) ait décrété le confinement pour tout le pays plus tôt dans la semaine. Dans cette interview, Laia Facet, l’une des animatrices de
Jour d’avant, jour d’après
La crise sanitaire majeure renvoie d’abord au mode de développement induit par le capitalisme productiviste. Comme l’a noté Sonia Shah, dans un article récent du Monde diplomatique[1], « avec la déforestation, l’urbanisation et l’industrialisation effrénées, nous avons offert à ces microbes des moyens d’arriver jusqu’au corps humain et de s’adapter ». La destruction des habitats des animaux ont détruit les barrières biologiques protectrices des êtres humains et a entrainé « une probabilité accrue de contacts proches et répétés avec l’homme, lesquels permettent aux microbes de passer dans notre corps, où, de bénins, ils deviennent
Crise du Covid-19 : résignation ou colère ?
« Beaucoup de certitudes, de convictions seront balayées » a déclaré en début de semaine le chef de l’état. Comment doit-on interpréter les propos d’Emmanuel Macron ? Doit on s’en inquiéter ? il faut plus que jamais aujourd’hui se demander ce que signifie cette déclaration et ce qui peut en découler. Ces propos peuvent entrer en résonance avec le projet de loi d’urgence lié au coronavirus, présenté à l’assemblée jeudi 19 mars, et du coup légitimer notre inquiétude. D’abord ce projet de loi autorisera le gouvernement à légiférer au sujet d’une certain nombre de
L’avertissement du virus
Le virus nous parle. Il nous dit que nous avons besoin de solidarité, de générosité et de mesure. Il nous dit que l’austérité, la privatisation et la rentabilisation à tout va sont criminelles, surtout dans la santé. Il nous dit aussi qu’il est possible d’initier une vraie diminution radicale des émissions de gaz à effet de serre, de l’ordre de 7% en base annuelle. À une condition : produire moins et transporter moins. Évidemment, le virus ne fait preuve d’aucun discernement : il réduit les émissions à l’aveuglette, en supprimant des
Coronavirus : les 11 mesures d’urgence proposées par la France insoumise
L’épreuve sanitaire traversée par la France avec le Covid-19 place notre peuple dans une situation inédite. La violence de la situation change le cours de l’histoire. Les règles de fonctionnement de la société telle que nous la subissons nous ont exposés au risque et nous condamnent au désastre humanitaire si nous n’en changeons aussitôt que possible. Il faut agir sur d’autres bases sans attendre « le monde d’après » que nous promettent une nouvelle fois les responsables du désastre du « monde de maintenant ». Dès à présent, l’intérêt général humain doit prévaloir sur tous les
L’intérêt humain, résolument
Notre vie ralentit par l’effet du confinement et s’accélère au gré des annonces et informations qui s’enchainent, générant leur lot quotidien de nouvelles inquiétudes. Nous sommes potentiellement pris de panique, à l’échelle individuelle et collective, et c’est le moment de tenir bon et d’agir avec le maximum de rationalité. La situation est chaotique, instable, fragile. Il n’est pas simple de prendre du recul mais je veux livrer ici quelques convictions sur ce que nous traversons. D’abord, conformément à ce que je peux lire des autorités sanitaires, du monde médical et
Grèce. La crise des réfugié·e·s à la frontière entre la Grèce et la Turquie
La situation aux frontières terrestres entre la Grèce et la Turquie, dans la région [située à l’extrémité nord-est de la Grèce] autour de la rivière Evros, est devenue tragique Le gouvernement de Kyriákos Mitsotakis (Nouvelle Démocratie), en place depuis début juillet 2019, a fermé la frontière et a déployé à Evros une force impressionnante. Elle est composée de bataillons militaires, de forces de police, de patrouilles de gardes-frontières et de certaines forces navales spécialisées dans le « refoulement » des immigrant·e·s aussi bien sur la mer que sur des rivières.
Lettre d’Italie au temps du Coronavirus
L’émergence du coronavirus est un scénario inédit. Bien que certains gouvernements continuent à sous-estimer la gravité de la menace (les Etats-Unis en particulier), l’OMS vient de déclarer officiellement son caractère de pandémie et de plus en plus de gouvernements commencent à réaliser la mesure de la menace. L’Italie est maintenant, après la Chine, le second pays le plus touché avec plus de 10.000 cas confirmés et plus de 1000 décès, nombres en constante augmentation. Ainsi, l’Italie peut être considérée comme un cas test de la façon dont le virus pourrait