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Portugal : cinq remarques sur un bouleversement politique

Le grand historien et dirigeant historique du Bloc de gauche Fernando Rosas propose quelques éléments d’analyse du bouleversement politique qui vient d’avoir lieu au Portugal : non seulement la défaite électorale du PS (qui gouvernait depuis 2015) au profit de la droite, mais aussi et surtout la progression de l’extrême droite (Chega, qui signifie en portugais « ça suffit »), passée en cinq ans de l’inexistence électorale à 18 % et 50 députés. La situation appelle selon lui à une réflexion collective au sein de la gauche portugaise pour agir ensemble, défendre l’essentiel et

Plein soutien à la liste de Manon Aubry !

« Certains veulent réduire la NUPES en cendres, nous en garderons la flamme et le programme pour bâtir l’alternative au duo Macron-Le Pen », Manon Aubry, à la tête de la liste « Union Populaire », a lancé de belle manière la campagne des européennes ce samedi aux côtés de ses 80 co-listière·es et devant 3000 personnes. Une liste portée notamment par des député.es insoumis.es qui ont déjà fait la preuve de leur utilité au parlement européen pour les droits des travailleurs·es, que ce soit Manon Aubry qui se bat

Un trumpisme global ? Entretien avec Miguel Urbán

On se demande souvent si nous ne vivons pas une réédition des années 1930, quand on voit comment les élites politiques et économiques conservatrices ouvrent la voie à l’extrême droite, en pleine crise des systèmes libéraux. Dans quelle mesure revivons-nous une sorte de République de Weimar ? Nous avons toujours du mal à penser le présent et l’avenir et nous recherchons des analogies. Depuis la crise de 2008 on assiste à la fois à une crise économique multidimensionnelle, avec certains éléments similaires à ce qu’a été le krach de 1929, et

Référendums en Irlande : un sacré raté

Le résultat inattendu des référendums du 8 mars en Irlande est une déception et renvoie l’image d’une Irlande retournée à son atavisme traditionnel. Les amendements proposés, qui allégeaient la conception réactionnaire de la famille et de la place des femmes en son sein telle qu’elle est gravée dans la constitution, ont été rejetés à 67 et 73% des voix, avec une participation de 44%. Jamais un vote référendaire n’avait été aussi largement perdu, alors même qu’aucun parti d’importance n’appelait à voter non. Particulièrement rétrograde, adoptée en 1937, la constitution irlandaise

L’U.E. et la question migratoire : l’ascension politique des extrêmes droites

À moins de 4 mois d’un scrutin pour renouveler le Parlement européen, les extrêmes droites abordent l’élection en position de force : elles gouvernent déjà dans 6 pays de l’Union – seules ou en coalition – et les sondages les annoncent comme première ou deuxième force dans 9 autres1. Au cœur de leurs discours, et par-delà des divergences entre les diverses formations, l’idéologie anti-immigration les rassemble. Si on dépasse le cadre des partis d’extrêmes droites pour comptabiliser les formations prônant une idéologie anti-immigration, le constat est encore bien plus alarmant. Comme

Portugal : résolution du Bloco de esquerda

Sur le cadre politique post-électoral 1. Les partis qui ont gouverné ces cinquante dernières années ont atteint un niveau historiquement bas lors de ces élections. Il s’agit d’un processus d’érosion, peu linéaire mais de longue durée, résultat d’une alternance sans réelle alternative dans le cadre de la gouvernance européenne. 2. La radicalisation de la droite, identifiée depuis longtemps, est accélérée par le résultat de Chega, qui parvient à mobiliser de nouveaux électeurs, des jeunes et des abstentionnistes habituels. 3. Cette radicalisation est également visible dans le programme et le discours

Droits des femmes, vérités alternatives

A l’occasion du 8 mars, l’hebdomadaire Le Point a publié une tribune assez affligeante signée par Eric Ciotti (c’est le chef !) et vingt-six élues – députées, députées européennes, sénatrices, maires, responsables politiques – du parti « Les Républicains ». Dans un premier temps, les signataires rappellent tout ce que, en France, la droite « a fait pour les femmes » : le droit de vote, la loi Veil, la loi Neuwirth, la loi Coppé-Zimmerman (quotas de femmes au sein des conseils d’administration), etc. La présentation satisfaite de ces « avancées obtenues par la droite » est quelque peu amnésique puisque la tribune se

« Nous ne serons pas complices de la violation du droit international par Israël »

Nous, les parlementaires signataires de cette lettre, déclarons notre engagement à mettre fin aux ventes d’armes de nos nations à l’État d’Israël. Nos bombes et nos balles ne doivent pas être utilisées pour tuer, mutiler et déposséder les Palestiniens. Mais c’est le cas : nous savons que des armes mortelles et leurs pièces détachées, fabriquées ou expédiées par nos pays, contribuent actuellement à l’assaut israélien contre la Palestine, qui a fait plus de 30 000 morts à Gaza et en Cisjordanie. Nous ne pouvons pas attendre. À la suite de

Le 93 en grève pour l’éducation !

Jeudi 7 mars 2024, 60 % des enseignant·es du secondaire sont en grève en Seine-Saint-Denis, 45 % dans le premier degré et de nombreuses AESH. 4500 manifestant·es marchent dans Paris vers le ministère de l’Éducation nationale, avant que 480 d’entre eux se retrouvent à la Bourse du travail pour une assemblée départementale. C’est une mobilisation historique et qui prend de l’ampleur depuis le lundi 26 février, où en réponse à l’appel de l’intersyndicale CGT éduc’action, FSU, Solidaires, CNT, 40 % des enseignant·es du département « n’ont pas fait leur rentrée

Penser l’école à partir du travail des professeur·es des écoles

Quelle organisation politique peut se passer de l’élaboration d’un projet pour l’éducation en général, pour l’école en particulier ? Un projet qui peut être conçu en partant du rôle qu’a l’institution scolaire dans la société, ou encore à partir de l’enfant et son développement, à partir de ce que souhaitent les familles même ou bien encore à partir des contenus disciplinaires à enseigner. Mais il est plus rare de penser l’école à partir de l’activité de celles et ceux qui y travaillent. Je ne parle pas ici du travail qui leur