Instagram RSS

Etats-Unis-Chine. Une guerre en perspective ?

Les dirigeants de la Chine et des États-Unis ne cherchent certainement pas à se faire la guerre. L’administration Biden et le régime du président chinois Xi Jinping considèrent tous deux la relance et la croissance économiques comme leurs principaux objectifs. Tous deux sont conscients que tout conflit entre eux, même limité à l’Asie et mené avec des armes non nucléaires – ce qui n’est pas joué d’avance – entraînerait des dommages régionaux catastrophiques et pourrait mettre l’économie mondiale à genoux. Aucune des deux entités n’a donc l’intention de déclencher délibérément

Brésil. Dix notes sur le PSOL et la lutte pour un gouvernement de gauche

En mars, nous avons assisté à un changement de situation au Brésil en raison de trois événements majeurs. Deux étaient prévisibles : l’aggravation du cataclysme sanitaire et un nouveau moment de contraction économique. Le troisième fut une surprise : l’annulation des peines prononcées contre Lula et la suspicion du juge Sergio Moro de la STF (Cour Suprême de Justice). Cette combinaison d’événements a affaibli le gouvernement Bolsonaro et a ouvert la possibilité d’élever le niveau de résistance face au gouvernement d’extrême droite. Il a également anticipé le débat sur les candidatures

Cuba : « Le Congrès du Parti et plus de continuité »

Le VIIIe Congrès du Parti communiste de Cuba [qui s’est ouvert le 16 avril] mettra en scène le départ à la retraite de la vieille garde et de Raúl Castro lui-même. Mais à Cuba, on parle de bien d’autres choses : de l’unification monétaire, de la pandémie, des vaccins cubains, de la crise et de la possibilité d’abattre du bétail après presque 60 ans d’interdiction. Ce « congrès de la continuité historique » résume les tensions entre l’inertie et le changement. Les gens de La Havane parlent. Ils parlent de tout.

Printemps 2020 – Printemps 2021 : retour à la case départ ?

Note # 5 du groupe de réflexion sur la crise sanitaire Mars 2021, presque jour pour jour la date anniversaire du premier confinement, retour à la case départ. Le chef de l’état l’a dit lui-même le 31 mars : « Nous avons tout fait pour prendre ces décisions le plus tard possible ». C’est peut-être justement le problème, si on rembobine le film il y a quelques mois. Le variant anglais est alors déjà majoritaire en Grande Bretagne, les hôpitaux sont rapidement débordés et on apprend que ce variant est plus contagieux et

La Commune. Épisode 11 : les femmes en première ligne

On a vu comment s’était déployée l’œuvre de la Commune dans le domaine social au cours du mois d’avril 1871 et l’on indiquait en conclusion de l’épisode précédent que la mobilisation des femmes y avait joué un rôle essentiel. Le 11 avril paraît un premier « appel aux femmes », rédigé par l’Union des femmes, qui se caractérise par son contenu radical, notamment sur le plan social alors que de nombreux Communards se situent souvent, pour l’essentiel, sur le terrain des libertés publiques, de la démocratie et de la République.

La Commune. Épisode 10 : l’œuvre sociale de la Commune

Dans les semaines qui suivent l’échec de sa contre-offensive de début avril, la Commune va tenter s’organiser sa défense sur le plan militaire et politique. Elle va aussi s’atteler à la réorganisation de l’économie et des services publics. Surtout, elle va prendre des mesures en matière sociale et politique, mesures qui sont dictées par l’urgence d’une situation qui est une situation de crise et de misère extrême. Mais, parfois, certaines de ces mesures anticipent aussi ce que pourrait être une société débarrassée de l’exploitation. Sitôt élu, le Conseil de la

La Commune. Épisode 9 : les premières mesures de la Commune

Les listes utilisées pour l’élection municipale ont été établie un an auparavant, sous l’Empire. Ce sont les mêmes listes qui ont servi en Novembre, puis en Février . Par définition ne sont inscrits sur ces listes que les hommes, français et habitant Paris. Il n’y a donc ni femme ni étranger sur ces listes. Le 26 mars, le taux de participation est plus faible que lors de consultations précédentes : 230.000 votants, au lieu des 300.000 qui s’étaient déplacés en Février, sur 480.000 inscrits. Bien sûr, il faut prendre en considération le

La Commune. Épisode 8 : les premiers jours de la Commune

Le 18 mars, l’insurrection a donc installé un nouveau pouvoir, celui du Comité central de la Garde nationale. Mais ce nouveau pouvoir est loin de s’assumer comme tel. Dès le lendemain, il manifeste sa volonté de remettre son pouvoir à une autorité qui soit plus légitime. Ce souci va se matérialiser dans deux directions, par l’organisation d’élections communales à Paris et, d’autre part, par la recherche d’un compromis avec les autorités existantes. Sur le premier point, les déclarations du Comité central de la Garde nationale sont sans ambiguïté. Il considère

La Commune. Épisode 7 : le 18 mars 1871

Le 18 mars 1871, le gouvernement décide de passer à l’action. Le problème est moins l’importance stratégique des canons que de montrer qui décide vraiment à Paris. Alors qu’il fait encore nuit, vers 3 heures du matin, l’armée régulière tente de s’emparer des canons dans la plupart des endroits où les membres de la Garde nationale les ont rassemblés : les Buttes-Chaumont, Belleville, le Faubourg du Temple, la Bastille, l’Hôtel de ville. Au début, l’opération se déroule bien : c’est la nuit, il n’y a personne. Mais il ne suffit

La Commune. Épisode 6 : les évènements de février 1871

Parmi les conditions d’armistice et de capitulation, figure l’organisation d’élections pour désigner un nouveau parlement. L’élection va se dérouler le 8 février. A Paris ce que l’on peut appeler la gauche du mouvement, la gauche ouvrière et sociale – l’Association internationale des travailleurs, les chambres fédérales des sociétés ouvrières qui sont des organisations de type syndical, le Comité central républicain des vingt arrondissements – se rassemble et publie un manifeste commun pour soutenir ce que ces organisations appellent « des candidats présentés au nom d’un monde nouveau par le parti des

La Commune. Épisode 5 : les évènements de janvier 1871

Donc, après l’échec du soulèvement populaire du 31 octobre, le référendum de début novembre a conforté le gouvernement. La période suivante qui va de début novembre à mi-janvier est relativement atone, sans évènement spectaculaire. Paris est assiégé, la situation est bloquée. En réalité le gouvernement dit de « défense nationale » voudrait bien négocier avec les Prussiens. Du moins dans sa majorité car, simultanément, il craint les réactions populaires à Paris. En effet, à chaque fois que l’occasion s’est présentée, les Parisiens ont manifesté leur volonté de continuer la lutte