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Elections en Turquie : Erdogan gagne un sursis institutionnel

Recep Erdogan apparaît vainqueur des scrutins du 24 juin 2018. Il est effectivement le gagnant d’une élection taillée sur mesure pour lui mais cette élection ne change pas les dynamiques majeures à l’œuvre en Turquie et s’apparente plutôt à un sursis. En regardant les plateaux les chaînes d’information turques on ne pouvait qu’avoir un sentiment d’irréalité devant le spectacle de commentateurs devisant sur les élections locales à venir alors même que la majorité des communes kurdes ont été placées sous tutelle par l’Etat qui a démis (et souvent emprisonné) leurs

Péninsule coréenne : un fragile espoir de paix après la rencontre Kim-Trump

Les rapports entre Washington et Pyongyang se sont radicalement modifiés à l’occasion du sommet de Singapour, le 12 juin dernier. N’en déplaise aux pourfendeurs de Donald Trump, c’est une bonne nouvelle. La tonalité dominante de la « grande » » presse anglo-saxonne et de la presse régionale (en langue anglaise) diffère du tout au tout. Pour la première, le sommet de Singapour est un désastre, voire une « trahison » de Trump. Pour la seconde, c’est un tournant inespéré : la menace de guerre s’éloigne laissant entrevoir la possibilité d’une paix durable dans la péninsule. Mieux

Des cerfs-volants à Tel Aviv

Dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 juin, 115 cerfs-volants portant les photos, les noms et les dates de naissance des Palestiniens tués par l’armée israélienne pendant les manifestations de la Grande Marche du Retour à Gaza ont été accrochés sur l’une des plus importantes avenues de Tel Aviv. « Il y avait eu bien sûr, des actions organisées par des groupes comme la Coalition des Femmes pour la Paix, ou des manifestations de solidarité à Haïfa, mais nous avons pensé qu’il était indispensable de montrer à la population

Alain l’Insoumis, avec patience, avec passion.

Alain Laffont est décédé brutalement jeudi soir dernier à l’âge de 70 ans. Il exerçait comme médecin depuis 1978 dans le quartier des Vergnes à Clermont-Ferrand. Il a milité de nombreuses années à la LCR, puis au NPA, à Ensemble et à France Insoumise. Il était conseiller municipal depuis 1995 et tête de liste de la gauche radicale aux élections municipales à Clermont-Ferrand en 1989, 2001, 2008 et 2014. Il a été candidat de nombreuses fois aux législatives. Son camarade Francis Vergne lui rend ici un hommage en notre nom à

Mai-Juin 68 et après : secousse et répliques

Samedi 23 juin 2018, Maison des Sciences de l’Homme de Paris-Nord 20, avenue George-Sand. 93210 La Plaine Saint-Denis (métro Front populaire, ligne 12). A l’initiative de la Société Daniel Bensaïd. Cinquante ans après la secousse de Mai 68, on sait combien cette crise a bouleversé la société et accéléré son évolution, mais aussi comment furent dévoyées les aspirations qu’elle avait révélées au grand jour. Il nous faut regarder 68 avec une double focale : celle qui va cerner l’événement lui-même, ces deux mois qui allient le soulèvement de la jeunesse à la grève

La Colombie à la croisée des chemins

La Colombie vit actuellement une période cruciale de son histoire. Les élections présidentielles ont enclenché des dynamiques politiques qui ont placé le pays à la croisée des chemins. Par Sergio Coronado, ex-député de la 2ème circonscription des Français de l’Étranger, et Christian Rodriguez, responsable des relations internationales Amérique Latine de la France Insoumise. Les Colombiens étaient appelés aux urnes ce dimanche 27 mai pour le premier tour de l’élection présidentielle. Iván Duque est arrivé en tête avec 39,1% (7 569 693 voix), candidat de l’extrême-droite soutenu par le parti Centro Democrático (Centre

Syndicalisme et politique : une histoire très chargée !

Périodiquement, et même de plus en plus souvent, le débat revient sur les rapports entre actions syndicales et partis politiques. La journée « marée populaire » du 26 mai 2018, préparée par un collectif avec les syndicats, les associations, les partis politiques, a fait rebondir ces questionnements. Posons le débat, notamment dans sa dimension historique. Beaucoup notamment se sont posés la question : la CGT changerait-elle son orientation à ce sujet ? Le journaliste Michel Noblecourt n’a pas hésité à écrire que la CGT avait cette fois « franchi le

Retraite, le basculement ?

Depuis des décennies, les réformes, ou plutôt les contre-réformes, des retraites s’enchainent, la première datant de 1993 avec Edouard Balladur à la manœuvre. L’objectif réel, non affiché évidemment, est de faire baisser le niveau des pensions. Face à l’augmentation du nombre de retraités et au déficit prévu des caisses de retraites, et alors que l’emploi et l’activité économique étaient en berne, il s’agissait ainsi d’éviter toute augmentation de cotisations sociales qui aurait pu remettre en cause le partage de la richesse produite entre salaires et profits. Pour cela, les gouvernements

Turquie : une élection comme un cambriolage durant un incendie

Le président turc Erdogan convoque le 24 juin prochain des élections générales anticipées, en ayant bien pris soin auparavant de réformer le système électoral et de laminer l’opposition politique, le tout sous l’état d’urgence militaire. Face à une dégradation de sa situation économique et aux difficultés géopolitiques de la région, cette ruée vers l’élection semble avant tout être un moyen de gagner du temps. La seule force d’opposition qui puisse présenter une alternative politique semble, dans ces conditions très difficiles, être incarnée par le HDP et son candidat Selahattin Demirtaş,

Etat espagnol. Le chemin étroit du nouveau gouvernement et les défis d’Unidos Podemos

Le triomphe de la motion de défiance constructive présentée par Pedro Sánchez ce 1er juin et l’expulsion de M. Rajoy [«M punto Rajoy», allusion à la façon dont Podemos et d’autres nomment publiquement l’ancien président du gouvernement en raison de l’apparition de son nom dans des affaires de corruption] de la Moncloa [siège du président du gouvernement à Madrid] constituent sans aucun doute une bonne nouvelle et c’est ainsi qu’elle a été reçue par une large majorité de la société espagnole. Un nouveau scénario politique s’ouvre ainsi, plein d’inconnues et sans susciter de grandes

Etat espagnol. Communiqué d’Anticapitalistas

Enfin, le Parti populaire (PP) a été délogé du gouvernement central [1]. Sa faiblesse parlementaire [137 députés sur 350, alors qu’entre 2011 et 2015 le PP disposait d’une majorité absolue] et la situation intenable générée par le jugement du cas de corruption «Gürtel» [rendu le 24 mai, deux jours après que le Parlement a adopté le budget 2018, suite à un processus fastidieux de six mois] ont mis un terme à un gouvernement qui s’est montré l’exécuteur fidèle de politiques autoritaires, liberticides et antisociales. Un gouvernement assiégé par la corruption, sans aucun

Etat espagnol : Rajoy touché mais pas encore (complètement) coulé

Le verdict rendu jeudi 24 mai à l’encontre de l’ancien trésorier national du Parti populaire (PP), Luis Bárcenas, et de 28 autres prévenus a plongé l’Espagne dans l’inconnu. 351 années de prison au total ont été prononcées pour ce qui est le plus grand scandale de corruption que la péninsule ait connu. Directement visé, le PP au pouvoir a mis un genou à terre. Profitant de l’occasion, le Parti socialiste (PSOE) a annoncé la présentation d’une motion de censure. Une motion qui, entre négociations, tractations et coups de théâtre, peut faire

Italie : nous parlons avec notre cœur

Face à la grande confusion politique de ces derniers jours, il faut essayer de rester lucide. De raisonner, de lire avec attention. C’est ce que nous essayons de faire, et nombreux sont ceux qui l’apprécient. D’autres nous critiquent : ils voudraient peut-être que nous rangions dans l’une des deux équipes en lice… Celle du front « souverainiste » de droite, 5 Etoiles et Ligue, l’expression du petit patronat italien : raciste, libéral et violent. Ou celle du front « européiste », des banques et des institutions financières, de l’alliance qui de Liberi e Uguali jusqu’à Berlusconi :

Référendum en Irlande : une victoire historique

Jusqu’au référendum du 25 mai 2018, la législation irlandaise en termes d’avortement était particulièrement restrictive : il était interdit, sauf lorsque la vie de la mère était en danger. Cette précision était d’ailleurs largement sans effet dans la pratique : en 2012, on a refusé le droit d’avorter à Savita Happanavar, aux prises avec une septicémie fulgurante, au prétexte que les battements de cœur provenant du fœtus n’étaient pas interrompus. Savita en est morte et le pays en fut tourneboulé. Ce choc a beaucoup contribué à remettre la question à l’ordre du