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Italie. Loi sur le budget : le compromis des bandes du Capital

Le long va-et-vient entre le gouvernement italien et la Commission européenne [l’exécutif européen] s’est conclu sans rupture, sans ouverture d’une procédure pour infraction aux règles communautaires, sous le signe du compromis, avec des concessions significatives de la part du gouvernement jaune-vert[1], malgré des indicateurs financiers fort éloignés des règles rigides du fiscal compact[2]. Les choses se sont déroulées conformément aux propos tenus en septembre par le commissaire aux Affaires économiques, Pierre Moscovici (PS) : « Nous n’avons rien à gagner dans une crise entre l’Italie et la Commission, mais nous avons intérêt

Back to basics

La porte de l’avenir s’est entre-ouverte, même si nul ne sait à quoi il va ressembler. Ni quelles seront les conséquences du mouvement des Gilets Jaunes. Mais l’effet de souffle vient remettre au centre de la réflexion théorique le marxisme et la lutte des classes. Revenir aux bases… Depuis des décennies maintenant qui osait se réclamer du marxisme et de la lutte de classes se voyait couvrir de ridicule et finissait symboliquement cloué en Place de Grève. Cette place où se joue, comme le disait Althusser dans son style inimitable,

Danger Le Pen….Que faire ?

Quelques sondages, en plein mouvement des Gilets Jaunes, montrent des progrès du RN (ex FN) et un tassement de Mélenchon et de la FI, pour ne prendre que ces deux pôles. Il semble déjà assez clair que le mouvement des GJ profite à l’extrême droite plus qu’à la gauche radicale, même si Mélenchon, le mieux placé à gauche, a plutôt bien réagi au mouvement en comprenant qu’il fallait le soutenir. Cela confirme, d’une part les ambigüités du mouvement, que l’on a observées, comme les réactions sur les réseaux GJ sur

Gilets jaunes, réflexions sur le moment actuel

Le mouvement des gilets jaunes est totalement inédit. Imprévu et imprévisible, il pose une série de questions qui, pour n’être pas totalement nouvelles, n’en sont pas moins reconfigurées. Ce mouvement a posé des problèmes fondamentaux qui ne sont pas résolus. Le mouvement des gilets jaunes permet de confirmer que l’histoire est création de l’inédit, c’est-à-dire, comme l’avait parfaitement vu Castoriadis, « capacité de faire émerger ce qui n’est pas donné ni dérivable, combinatoire ou autrement, à partir du donné »[1]. Imprévu et imprévisible, il pose une série de questions qui, pour n’être pas

COP24 : pendant la catastrophe, la comédie continue…

La vingt-quatrième Conférence des Nations Unies sur le climat (COP24) vient de se terminer à Katowice, en Pologne. Au lieu de s’appuyer sur le récent rapport spécial du GIEC pour prendre les mesures ultra-urgentes qui s’imposent afin de maintenir le réchauffement au-dessous de 1,5°C par rapport au 18e siècle, la Conférence a péniblement réussi à fixer les règles que chaque Etat devra suivre pour comptabiliser ses émissions de gaz à effet de serre après 2020. Le GIEC est renvoyé à ses chères études, le « rehaussement des ambitions » est remis à

Etat espagnol. Changements et incertitudes pour la fin de l’année

T’imagines-tu un grand sorcier du Ku Klux Klan, portant toutefois un costume et avec des manières de dirigeant d’entreprise, devenir président des États-Unis ? Impossible. C’est comme si Donald Trump arrivait à la Maison Blanche. C’est ainsi, en riant, tranchant, que répondait l’inspecteur afro-américain Ron Stallworth de Colorado Springs (Colorado) au cœur de la montée des droits civiques et du pouvoir noir des années 1960 et 1970. Ce personnage est mis en scène dans le dernier film de Spike Lee, BlacKKKlansman [1]. Ce qui le faisait rire est pourtant arrivé. Et pas seulement Trump. Chaque

Paris : appel unitaire à converger avec la manif des gilets jaunes du samedi 15/12

Le mouvement des gilets jaunes a mis dans le débat public l’ensemble de la politique sociale et fiscale du gouvernement et des politiques néolibérales mises en œuvre par les gouvernements successifs depuis des décennies. Il a affirmé avec force le lien entre la question sociale et écologique : la nécessaire transition écologique ne peut se faire sur le dos de la majorité de la population. Ce mouvement est maintenant porteur de revendications concrètes et d’une exigence démocratique fondamentale : ce n’est pas à une petite minorité de privilégiés de décider

Turquie. Que devient le Parti démocratique des peuples, le HDP ?

La vidéo s’ouvre sur la photographie d’un couple posée sur un buffet. La porte sonne. La jeune femme, que l’on vient juste d’apercevoir sur la photo, va l’ouvrir, pour accueillir les invités. Enfants, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, voilées et non voilées s’embrassent, s’installent, discutent. Un air joyeux, marqué par des sons de trompettes accentue cette ambiance conviviale. Le portable de la jeune femme sonne. C’est son mari, la seule personne manquante à ce rassemblement familial. Il appelle depuis la prison de haute sécurité d’Edirne, dans le nord-ouest

Baisser d’un ton n’est pas changer de cap….

Dans son allocution télévisée, le Président de la République a avalé un petit bout de son chapeau. Il a changé de ton et annoncé de premières mesures pour tenter d’éteindre l’incendie social. Mais en tendant l’oreille, certains mots ont sonné faux et les mesures déclamées sont à mille lieues des urgences sociales, environnementales, démocratiques. Ne boudons pas ce qui a été arraché. Oui, la mobilisation permet d’obtenir des gains. Mais soyons lucides sur la réalité des mesures mises sur la table et sur l’ampleur des besoins, toujours si profondément insatisfaits.

La défense, un avantage compétitif de la France dans l’Union européenne

Conformément à la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025, le budget de défense de la France passera de 32,7 milliards d’euros en 2018 à 44 milliards d’euros en 2023, soit une augmentation de 35 % (en euros constants). Cette hausse amplifie la tendance enregistrée entre 2008 et 2016. L’augmentation du budget militaire – ainsi que celle des budgets sécuritaires – a été supérieure à la hausse générale du budget, alors que la hausse des budgets à finalité sociale a été inférieure à cette évolution générale (tableau 1). La France n’est pas

Les guerres de dislocation et la « sécuritisation » du monde

Des guerres nouvelles ? L’expression « nouvelles guerres » a été utilisée d’abord par la chercheuse et militante anglaise Mary Kaldor1, dans son livre Nouvelles et anciennes guerres, la violence organisée dans une ère globale (non traduit en français)2, qu’elle a publié en 1999 après avoir observé les guerres en ex-Yougoslavie et dans le Caucase. Il a été repris depuis par de nombreux analystes (cf. une petite bibliographie en fin de texte). Ces guerres sont nouvelles en ce sens qu’elles se différencient des « vieilles guerres », souvent qualifiées de « westphaliennes », en référence au traité de

Ni Orban, ni Macron. A propos de la campagne pour les élections européennes 

Introduction au débat faite par Laurence Lyonnais, candidate sur la liste FI, lors de la réunion nationale Ensemble & Insoumis du 6 octobre 2018. Nous avons le plaisir de saluer fraternellement les camarades de Podemos, de Potere al popolo , de l’alliance Rouge et Verte (Red Green Alliance) qui sont avec nous pour cette réunion. Nous avons beaucoup d’enthousiasme pour cette discussion de dimension européenne, internationaliste et nous les remercions chaleureusement d’avoir répondu à notre invitation au nom de notre courant Ensemble et insoumis. Ni austérité, ni autoritarisme Dans ce match qui

Le fond de l’air est jaune

Soulèvement populaire pour la justice fiscale et le pouvoir d’achat, les gilets jaunes cristallisent la convergence de toutes les colères contre Emmanuel Macron et, au-delà, le capitalisme néolibéral mondialisé dont il est le nom. De l’événement gilets jaunes ou de la structure du macronisme, qui va digérer l’autre ? Le simple fait que la question se pose est déjà extraordinaire. Un examen de clinique politique rudimentaire ne peut que renforcer le constat. L’arrogance de classe présidentielle et sa proximité avec les milieux financiers ont beaucoup contribué à faire monter la pression dans