Une société rationnelle ne devrait pas s’accommoder du chômage de masse. Tout projet de transformation sociale doit donc viser à rendre effectif le droit à l’emploi. Cette contribution esquisse les principaux moyens qu’il faut utiliser de manière combinée pour atteindre cet objectif. Elle cherche à montrer la cohérence d’un tel projet. Raccourcis et impasses L’histoire du progrès social est une succession d’utopies réalisées. Tout processus de transformation sociale a besoin d’une perspective et d’un horizon utopique. Ce n’est pas moins vrai dans une période dominée par la régression sous toutes
Réflexions insoumises
17 novembre : justice sociale et fiscale, justice climatique même combat !
Depuis début novembre nous le voyons partout, au travail, dans la rue, avec nos voisins, de nombreuses colères accumulées ces derniers mois sont en train de se cristalliser autour de la mobilisation du 17 novembre. Des centaines de blocage sont organisés et ce nombre augmente jour après jour. Bien sûr, contenu de la thématique, l’extrême droite et la droite dure tentent de récupérer ce mouvement de grogne, ce début de jacquerie, mais heureusement ni leur implantation, ni leur force ne leur permettent d’être aux commandes. De notre point de vue,
Nous ne commémorerons pas la « victoire » de 1918
Nous ne commémorerons pas la “victoire » de 1918. Nous ne le ferons pas pour faire plaisir à Angela Merkel. Mais il n’est pas question d’exalter ce qui fut une hécatombe inouïe et qui inaugura un XXe siècle brutal, accouchant de tous les monstres, dont nous n’avons pas fini, hélas, de conjurer la mémoire. Quand la guerre s’achève, la question de ses causes ne se pose pas. Ce que l’on veut, ce sont des coupables. Malheur donc au vaincu ! Imposé par les vainqueurs et signé le 28 juin 1919, le traité
Travail, emploi, syndicalisme et transition
La reconnaissance de la crise climatique, de son ampleur et de son accélération, et plus largement d’une crise écologique multidimensionnelle, est l’objet depuis plusieurs années d’un relatif consensus, dont l’accord de Paris en décembre 2015 a porté la marque. Si l’Amérique de Donald Trump n’est jamais à l’abri d’une remise au goût du jour du climato-négationnisme, la question politique majeure concerne désormais la nature des réponses à la crise écologique. Dès 1974, André Gorz alertait sur le fait que malgré sa résistance, le capitalisme finirait par intégrer la contrainte écologique,
Voies et moyens de la transition écologique
Cet article part du présupposé suivant : la conversion écologique implique une phase de transition, qu’il s’agit de définir et qui implique des propositions en matière de contenu et de stratégie. La nécessité de ce type de transition est liée au fait que la conversion écologique (encadré), partie intégrante du projet d’émancipation, nécessite un changement radical de système économique, donc de rapports sociaux. Dans ce cadre, une phase de transition est nécessaire pour rendre possible la conversion progressive de la société. Cette proposition repose sur l’hypothèse fondée sur l’histoire et l’actualité
Italie, affrontement en trompe l’œil ?
Le gouvernement italien ne mérite aucune considération particulière. Dominé par l’extrême droite, il est ouvertement xénophobe, fait la chasse aux migrant.es et entame des poursuites judiciaires contre ceux qui mettent en œuvre une politique d’accueil digne comme par exemple le maire de Riace, Domenico Lucano. Mais ce n’est pas cela qui pose problème aux institutions européennes, à la Commission et aux gouvernements de l’Union. D’ailleurs Emmanuel Macron n’a pas certes les mots de Matteo Salvini mais il en a l’essentiel de la pratique contre les migrants. Non, ce qui gêne
Brésil. Il est nécessaire d’élever un mur contre le fascisme
Le dimanche 21 octobre 2018 fut un jour de haine. Dans les manifestations de rue, Jair Bolsonaro et les principaux dirigeants d’extrême droite ont aiguisé le ton de leurs discours. Ils ne cachent plus ce qui arrivera s’ils gagnent. Les menaces sont particulièrement dirigées contre la gauche. Les organisations, les partis et les mouvements sociaux sont ouvertement menacés de criminalisation, de persécution, d’arrestation et même d’élimination physique, par un éventuel gouvernement dirigé par ce capitaine fasciste. La vidéo de Bolsonaro, diffusée en direct pour la démonstration de l’Avenida Paulista [la principale
CICE et Loi PACTE : des outils politiques pour discipliner les classes populaires
Dans la recension du dernier ouvrage de Grégoire Chamayou, « La société ingouvernable » (éd. La Fabrique), Joseph Confavreux fait référence à l’analyse du philosophe Bernard Manin : « Pour Manin, une innovation majeure du néolibéralisme a ainsi été de concevoir le marché comme une technologie politique et non seulement un moyen d’allouer les ressources dans la sphère prétendument autonome de l’économie. » Considérer le néo-libéralisme comme une technologie politique permet de comprendre pourquoi une orientation ayant clairement échoué sur le plan économique (par exemple en Grèce) est reproduite par la bourgeoisie. Les différentes mesures néo-libérales
Orbàn blanchi par le PPE : comment le libéralisme s’accommode de la dictature
Alors que le parlement européen a décidé de mettre en œuvre les dispositions de l’article 7 du Traité de l’Union Européenne, ouvrant la voie à des sanctions contre la Hongrie, le Parti Populaire Européen a décidé de ne pas prononcer de sanctions contre Viktor Orbàn, chef du gouvernement hongrois. Pourtant les députés du PPE ont voté la résolution le 12 septembre dernier. Comment expliquer cette contradiction de fait au sein du premier parti politique européen ? Explications Une procédure vouée à l’échec La mise en application de sanctions contre la Hongrie
Grèce. Tsipras dans le champ de mines de la crise prolongée
Dans des conditions normales, les semaines en cours devraient être un temps politique marqué par le triomphe pour le gouvernement Tsipras – qui prétend avoir conduit le pays vers « la sortie des mémorandums » – et, pour le parti SYRIZA, une étape de reconstruction et de contre-offensive politique visant la récupération de son influence sociale et électorale. Mais ce qui se passe, c’est que ce gouvernement semble perdre le contrôle politique des questions importantes, l’une après l’autre, alors qu’au sein de SYRIZA règne un état de mort-vivant en tant qu’organisme politique. Et
Face à la crise des politiques migratoires : résoudre les causes des crispations.
Question brûlante, feuilleton tragique, la « crise migratoire » s’est imposée depuis 2015 comme l’une des questions majeures agitant l’Union Européenne. Une crise que les associations et les ONG en première ligne ont rapidement renommé : « crise des politiques migratoires ». En effet, on a rapidement pu constater que la situation dramatique n’était pas due à un afflux particulièrement important de réfugié.e.s. Comme le rappelle le livret thématique « Migrations », au pic plus fort de le million de migrants qui a atteint l’Union européenne ne représente que 1/500e de la population européenne, et seulement 1,5
Etat espagnol. Accord sur le budget général de l’Etat : ombres et lumières
Le document Accord du budget général de l’État 2019: un budget pour un état social conclu entre le gouvernement du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sánchez et le groupe parlementaire confédéral d’Unidos Podemos/En Comú Podem/En Marea suppose, s’il est mis en œuvre, une amélioration des conditions d’existence, sur certains aspects importants, de larges secteurs de la population. Les obstacles qui se dressent sur le chemin de l’adoption de ce budget général (PPGG-Presupuestos Generales) sont nombreux. Il s’agit d’obtenir l’accord de la Commission européenne, le soutien des forces nationalistes et indépendantistes
Blanquer : « à bas l’école du peuple ! »
La réforme présentée par le Ministre Blanquer au Conseil supérieur de l’Education le mercredi 10 octobre 2018 consacre, au travers de nouvelles grilles horaires et des regroupements de spécialités, la destruction de l’enseignement professionnel public. Ce n’est pas un hasard si elle s’accompagne dès la rentrée prochaine de la suppression de 2600 postes dans le second degré, dont un très grand nombre dans les LP. Elle organise la casse de diplômes fondés sur une logique globale de qualification, au profit d’une logique étroite de certification partielle des compétences. En effet,