Le long va-et-vient entre le gouvernement italien et la Commission européenne [l’exécutif européen] s’est conclu sans rupture, sans ouverture d’une procédure pour infraction aux règles communautaires, sous le signe du compromis, avec des concessions significatives de la part du gouvernement jaune-vert[1], malgré des indicateurs financiers fort éloignés des règles rigides du fiscal compact[2]. Les choses se sont déroulées conformément aux propos tenus en septembre par le commissaire aux Affaires économiques, Pierre Moscovici (PS) : « Nous n’avons rien à gagner dans une crise entre l’Italie et la Commission, mais nous avons intérêt
Italie
Italie, affrontement en trompe l’œil ?
Le gouvernement italien ne mérite aucune considération particulière. Dominé par l’extrême droite, il est ouvertement xénophobe, fait la chasse aux migrant.es et entame des poursuites judiciaires contre ceux qui mettent en œuvre une politique d’accueil digne comme par exemple le maire de Riace, Domenico Lucano. Mais ce n’est pas cela qui pose problème aux institutions européennes, à la Commission et aux gouvernements de l’Union. D’ailleurs Emmanuel Macron n’a pas certes les mots de Matteo Salvini mais il en a l’essentiel de la pratique contre les migrants. Non, ce qui gêne
Potere Al Popolo : interview
10 mois après sa création, 6 mois après une campagne électorale presque totalement improvisée, Potere al Popolo s’apprête à tenir, les 20 et 21 octobre à Rome, son Assemblée Nationale Constituante. A cette occasion, Lorenzo Trapani, membre de la Coordination Nationale, nous décrit la situation politique italienne, les luttes en cours et la construction de Potere al Popolo. Comment peux-tu décrire la situation politique italienne, 6 mois après l’élection du gouvernement Lega/Mouvement 5 Etoiles (M5S) ? Le gouvernement italien a prétendu, dès sa mise en place, qu’il serait le « gouvernement du
Opposition et Construction Déclaration de la Coordination Nationale Provisoire de Potere al Popolo
« Là où croît le danger, croît aussi ce qui nous sauve » disait le poète allemand Hölderlin. Ce vers est parfait pour décrire le moment historique actuel. Que le danger soit croissant, tout le monde peut le voir : en Europe comme en Italie, où le gouvernement Ligue/5 Etoiles est en train de jouer un jeu extrêmement dangereux. N’ayant aucune réponse à apporter aux italiens sur les questions de travail, de logement, de services, le gouvernement s’appuie sur le racisme, trouve des ennemis parmi les plus faibles, dirige la colère contre les
La leçon de Salvini à Macron
Désormais, le nouveau gouvernement italien refuse que les bateaux chargés de migrants sauvés en mer par des ONG humanitaires accostent dans son pays, et Malte de même. L’odyssée de l’Aquarius s’est achevée il y a peu à Valence en Espagne, pays qui ici respecta une attitude de solidarité élémentaire dans ce monde de plus en plus cruel de l’ Union européenne capitaliste. Dans ce bateau à la dérive, les gens étaient allongés sur le sol, souvent brûlés par le mélange pétrole- eau de mer, pour beaucoup presque noyés, avec des
Italie : nous parlons avec notre cœur
Face à la grande confusion politique de ces derniers jours, il faut essayer de rester lucide. De raisonner, de lire avec attention. C’est ce que nous essayons de faire, et nombreux sont ceux qui l’apprécient. D’autres nous critiquent : ils voudraient peut-être que nous rangions dans l’une des deux équipes en lice… Celle du front « souverainiste » de droite, 5 Etoiles et Ligue, l’expression du petit patronat italien : raciste, libéral et violent. Ou celle du front « européiste », des banques et des institutions financières, de l’alliance qui de Liberi e Uguali jusqu’à Berlusconi :
Crise institutionnelle en Italie : communiqué de Potere al Popolo
Le Président Mattarella s’est rendu responsable d’une grave crise institutionnelle, en refusant d’accepter Paolo Savona comme Ministre de l’Economie, considéré comme un « eurosceptique » et donc incompatible avec les diktats de l’Union Européenne. Mattarella a admis avoir refusé Savona parce qu’il ne convenait pas « aux marchés », craignant « un signal d’alarme ou de défiance des marchés ». La volonté des marchés a ainsi prévalu sur celle des citoyens. En se pliant au diktat de la BCE et du FMI, Mattarella a confié cette charge à Cottarelli, représentant direct des pouvoirs de la finance
Non ne possiamo più di questa gente !
(nous n’en pouvons plus de tous ces gens) Cette phrase, on la lit et on l’entend depuis lundi dans toute la presse italienne. C’est la première raison que donnent les électeurs interrogés pour expliquer leur vote en faveur de la Lega (ex Ligue du Nord) ou du Mouvement 5 étoiles(M5S). Viola Carofalo, porte-parole de Potere al Popolo, parle, elle, de la victoire du racisme et du « je m’en foutisme » (qualunquismo). Du Nord au Sud de l’Italie, ce sont donc ces deux forces politiques qui remportent les élections. Le M5S progresse