Macron vient de présenter ses vœux aux professionnels de la santé.
Sans surprise dans ses annonces, on ne trouve rien sur les recrutements pour lutter contre les démissions en cascade, rien sur les conditions de travail, rien sur les formations, les rémunérations, rien sur les lits et les services fermés.
L’hôpital public n’arrive pas à faire face aux épidémies de l’hiver, avec le scandale de nourrissons atteints de bronchiolite hôspitalisé·es parfois à plusieurs centaines de kilomètres, les services d’urgence en pleine crise avec des centaines de malades qui s’entassent pendant des heures sur des brancards et des décès qui surviennent.
Pour Macron, et les libéraux, l’hôpital public reste une entreprise qu’il faut, malgré les annonces, gérer à l’activité, rentabiliser.
L’hôpital n’aurait qu’un seul problème à régler : l’organisation et la rigidité des 35 heures.
On ressort pour l’occasion la vieille rengaine que les ARS et les ministres de la santé chantent depuis des années pour expliquer la situation : l’organisation. Chanson que l’on entend dans tous les services publics soumis à des restructurations pour justifier les baisses de crédit et la réduction des effectifs.
De ce point de vue, le travail de démolition du service public hospitalier risque de se poursuivre avec le nœud coulant de l’ONDAM voté tous les ans, la T2A sur fond de pénurie professionnelle.
Pour les déserts médicaux, aucune annonce sur l’évolution du numérus clausus pour l’entrée dans les études médicales. Il reste la proposition-phare : la reprise déjà annoncée il y a plusieurs années du déploiement à terme de 10 000 assistant·es médicaux auprès des médecins pour les libérer du temps administratif.
Nul doute que la réponse à cette politique passe par une mobilisation sociale comme on a pu la voir ces derniers mois en Espagne et en Angleterre en défense de l’hôpital public.
Les organisations syndicales du secteur de la santé et du médico-social, mais aussi les confédérations, les collectifs et associations divers qui militent sur ces questions d’accès aux soins et de santé, les organisations politiques ont la responsabilité d’y travailler ensemble et de faire des propositions d’actions unitaires.
Bruno Percebois