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Cynisme et acharnement contre les « pauvres » !

Le dispositif « France travail » mis en place par le gouvernement prévoit de faire travailler 15 à 20h par semaine les bénéficiaires du RSA. L’Aveyron, et en particulier le bassin de Decazeville, a été choisi comme terre d’expérimentation.

Nous le savons bien, pour la Droite et Macron, les chômeurs sont responsables de leur sort et tout est bon pour dénoncer le soi-disant « assistanat ».

Ce dispositif est un scandale en soi mais à cela se rajoute le lieu d’expérimentation.

Résumons, en quelques phrases, l’histoire d’un déclin permanent du bassin de Decazeville. Déclin industriel que bien d’autres villes ou bassins connaissent.

Ancien bassin minier important, les mines de fond ferment en 1962 malgré un puissant mouvement d’occupation de 66 jours. Il s’en suit la perte de milliers d’emplois. En 1987, ce sont les usines sidérurgiques qui ferment avec, là aussi, la perte de centaines d’emplois. En 2017, l’Hôpital de Decazeville voit fermer sa maternité. Et tout dernièrement la SAM (Société Aveyronnaise de Métallurgie) vient de fermer avec la suppression de 333 emplois ! La SAM produisait des pièces de voitures pour Renault.

Souvenons-nous que l’Etat est toujours présent dans le capital de Renault et a donc des responsabilités dans le sort de cette entreprise. Mais il n’a rien fait et a laissé Renault, tout à sa logique de baisser le coût de travail, délocaliser la production.

Ce sont les mêmes qui, après avoir enfoncé un territoire dans la pauvreté, pauvreté liée au manque d’emplois, cyniquement, veulent envoyer travailler de 15 à 20h par semaine les titulaires du RSA. Concernant la pauvreté, nous avons un indicateur clair : toutes les écoles du bassin de Decazeville (soit 5 villages) sont en Réseau d’Education Prioritaire (REP) ! Cete décision a permis, heureusement, de sauver des classes et des écoles mais n’élimine en rien la pauvreté, la misère. Une misère qui se manifeste aussi dans la mort lente des villages : les marchés et les centres-villes se vident, les épiceries et petits commerces ferment, les services publics se reduisent à peau de chagrin…

Nous savons que nous n’avons rien à attendre de ce gouvernement sinon de mauvais coups, en voilà un de plus.

Cette décision concernant les chômeurs du Bassin de Decazeville n’est pas restée sans réaction. Laurent Alexandre, député LFI-NUPES de l’Aveyron, a pris position en saisissant le gouvernement et le Conseil départemental.

La Gauche Ecosocialiste soutient ces réactions et dénonce l’acharnement contre ceux et celles qui pâtissent le plus de la misère du système économique et social actuel.

Francis Viguié