En session plénière à distance, le Parlement européen vient d’adopter la nouvelle Politique Agricole Commune, basée sur une proposition de la Commission européenne datant de 2019. Le texte final, porté par un bloc des groupes PPE (Les Républicains) et Renew (En Marche) n’est pas à la hauteur de l’urgence écologique et sociale.
En refusant de conditionner les aides versées aux agriculteurs en fonction de la main d’œuvre embauchée, mais en continuant de les lier à la superficie des exploitations, il favorise le modèle agro-industriel des fermes-usines géantes, en partie responsable de la destruction de la biodiversité et du dérèglement climatique.
En rejetant notre amendement sur l’objectif de 30% de réduction des émissions de gaz à effet-de-serre dues à l’agriculture, il réduit les chances de respecter la feuille de route de l’accord de Paris pour limiter l’augmentation de la température à 1,5°.
En refusant de rendre contraignants les objectifs du Pacte Vert européen, voté il y a quelques mois seulement au Parlement, ce texte met à mal les objectifs de réduction de l’utilisation des pesticides et le développement de l’agriculture biologique.
Malgré les effets d’annonce et l’exercice de communication cynique auquel se livrent la droite et les macronistes, le constat est sans appel : cette nouvelle PAC ne permet pas de répondre à l’urgence écologique. Pire encore, elle s’inscrit dans la lignée des logiques de rentabilité qui ont mis l’agriculture et les paysans européens au pied du mur, provoquant la disparition d’un quart des agriculteurs en 10 ans, favorisant le réchauffement climatique et provoquant l’extinction de milliers d’espèces vivantes ainsi que la souffrance de dizaine de millions d’animaux.
La délégation France insoumise s’alarme et dénonce, une fois de plus, l’hypocrisie criante de l’Union européenne, qui décrétait il y a un an l’urgence climatique et environnementale, mais acte une nouvelle Politique agricole climaticide, quelques semaines seulement après avoir voté une loi climat largement insuffisante.
Alors que l’urgence écologique nous appelle à la mobilisation rapide et totale des moyens disponibles pour y faire face, l’Union européenne se fourvoie une fois de plus dans une logique de rentabilité obsolète et dangereuse. Se faisant, elle sort peu à peu de l’histoire.
La délégation France insoumise au Parlement européen