Instagram RSS

Nous vivons un moment dangereux : sursaut démocratique et mobilisation populaire !

Photothèque Rouge /Martin Noda / Hans Lucas

Validation de la loi retraites et promulgation dans la nuit : Macron et son gouvernement prennent un tournant autoritaire avec l’aval du Conseil constitutionnel. En admettant le véhicule législatif choisi par le gouvernement, le Conseil légitime un détournement massif de procédure et donne raison à l’exécutif contre les droits du Parlement. Il accentue la crise politique et la dérive du régime en choisissant de renforcer le pouvoir personnel du Président au détriment de la démocratie. Si cette dérive très grave du fonctionnement des institutions n’est pas enrayée, si elle fait jurisprudence, le gouvernement pourra faire passer n’importe quelle contre-réforme par 49.3 avec une loi de finance rectificative… Si la Constitution de la Ve République permet une telle dérive, c’est bien de République qu’il faut changer : passer à une VIe République, démocratique, sociale, écologique !

En réalité, nous assistons au basculement autoritaire d’un pouvoir aux abois : mal élu, minoritaire à l’Assemblée, défait dans l’opinion par le mouvement social, il a perdu toute légitimité et mobilise les pires ressorts institutionnels et légaux pour passer en force contre la jeunesse et le peuple, en recourant à la coercition et à la répression. Un pouvoir autoritaire donc, représenté par un gouvernement dont même ses homologues en Europe et dans le monde relèvent la dérive sur le plan démocratique et dans l’usage de la force. Un pouvoir indigne dont la police matraque, gaze, nasse, arrête et détient les manifestant·es, en particulier les plus jeunes et y compris les mineur·es : étudiant·es et lycéen·nes font l’objet, sous les yeux des médias, de violences et brutalités systématiques de la part des forces de l’ordre. Un pouvoir qui fait de la NUPES sa cible exclusive et choisit de faire le lit de l’extrême-droite. Un pouvoir qui accepte la perspective de l’accession au pouvoir du RN plutôt que de céder face au mouvement populaire.

Lors de sa visite sur le chantier de la cathédrale Notre Dame de Paris, Macron, avec une arrogance incroyable, sous les yeux effarés de certains de ses soutiens, déclarait vendredi midi que ne rien lâcher est sa devise. Il entend maintenant tourner la page. Comme si la page pouvait être tournée après quatre mois de lutte et de mobilisation sociale historique, alors que le gouvernement a perdu toute légitimité et que seul le déni massif de démocratie lui permet de tenir.

Non, comme l’écrit l’intersyndicale nationale, ce n’est pas fini ! C’est aussi ce que dit la NUPES, la lutte se poursuit. Cette nouvelle séquence doit rouvrir par en bas ce que Macron et le Conseil constitutionnel ont voulu fermer par en haut. Elle est chargée d’enjeux vitaux pour la population et la jeunesse du pays. Elle appelle l’unité la plus large du mouvement syndical et des forces de la gauche de rupture pour favoriser la résistance populaire, à la fois sociale et démocratique.

Nous avons un rendez-vous exceptionnel le 1er mai : un raz de marée pour exiger l’abrogation la réforme et défendre la démocratie. D’ici là la mobilisation se poursuit : nous devons être nombreux dans toutes les initiatives locales, grèves, blocages et manifestations.

C’est l’heure du sursaut démocratique. Le printemps arrive, soyons à la hauteur du mois de mai !

Communiqué de la GES, le 15 avril 2023.