La menace a été mise à exécution.
A l’occasion une réunion de crise sur l’extension de l’épidémie de Coronavirus, le gouvernement a choisi de mettre fin au débat parlementaire à un moment bien précis : avant les débats sur la valeur du point et sur l’âge d’équilibre…
C’est un signe de fébrilité et de faiblesse de la majorité LREM qui crie à l’obstruction parlementaire. Mais, qui a voulu casser un des piliers des conquêtes sociales issues de la Libération en voulant faire voter en accéléré son texte truffé de trous à remplir par des ordonnances, si ce n’est le gouvernement ?
Aux violences policières contre les manifestant.e.s hostiles à la contre-réforme des retraites s’ajoute maintenant la violence d’un article de la Constitution, l’article 49.3, véritable LBD parlementaire.
Ultra-libéralisme et autoritarisme, c’est la politique de Macron-Philippe qui refusent d’entendre l’opposition de l’opinion à plus de 60 %, qui refusent de prendre en compte les grèves massives pendant plusieurs semaines dans les transports, et, de la part de milieux professionnels comme les avocats, exigeant le retrait de la contre-réforme des retraites.
Après Nuit debout, les Gilets jaunes, c’est la troisième fois que la politique gouvernementale déclenche une effervescence populaire massive et qui a donné naissance à beaucoup de mobilisation, de manifestations, d’initiatives, parfois festives à l’image des danseuses et des personnels de l’Opéra.
Comme au moment de la loi travail, des centaines de milliers de manifestant.e.s ont crié leur volonté de s’opposer à cette réforme des retraites malgré les violences policières qui ont éborgné, mutilé, blessé nombre de manifestant.e.s depuis les Gilets jaunes.
Le 49.3 ne met pas fin à la lutte.
Le chemin parlementaire est encore long pour le gouvernement.
Non à l’allongement de la durée du travail.
Non à la baisse des pensions..
Non à la capitalisation par le biais des fonds de pension, comme Blackrock, avides de mettre la main sur les dizaines de milliards de la protection sociale.
Nous ne voulons pas que les retraité.e.s sombrent dans la pauvreté qui touchent malheureusement déjà un certain nombre d’entre eux/elles.
La mobilisation est toujours vivante.
Dès l’annonce du 49.3 des milliers de manifestant.e.s se sont rassemblé.e.s le 29 février dans plusieurs villes.
Il faut maintenant organiser, dans le rue, la riposte plus massive et unitaire possible regroupant les organisations syndicales, les associations, les forces politiques progressistes et écologistes et l’ensemble de la population pour faire barrage au coup de force gouvernemental.
Non au 49.3.
Oui au retrait de cette contre-réforme.
Michel Gautier