Rennes En Commun aura fait le buz en annonçant un chat “sur” sa liste, pour relancer un débat sur la condition des animaux dans la ville. Pourquoi pas aussi un immigré ou un sans papier…
Ce coup médiatique aura au moins lancé une campagne où les organisations se réclamant de la gauche se rejoignent sur les grandes problématiques : soit avec le revival de l’UG (PC+ PS+ PRG +PP) ou la liste écolo bretonnante (EELV + UDB+ ND) et par REC (FI + PG + EI + GRS).
Mais, s’il fallait trouver la véritable originalité de cette séquence, la palme reviendrait à la REC. Cette liste s’est construite certes à l’initiative de la France Insoumise : 50 % sont militant-es FI (dont PG, EI, GRS et non encarté-es), mais elles/ils ont été rejoint-es, pour arriver à 25% de citoyen-nes engagé-es tiré-es au sort et 25% de responsables associatifs et syndicalistes.
Ce processus aura pris 5 mois, en toute transparence avec des assemblées citoyennes : une centaine de militant-es à chaque fois y votaient. Cela a permis à un nombre significatif de jeunes( moyenne d’âge 42 ans) de faire leur premier pas en politique et à d’autres de revenir militer avec la FI. Ce fut un vrai exercice d’apprentissage de la démocratie, pour des camarades qui “débarquaient” vraiment…
Le premier débat a opposé les partisan-nes d’une liste FI pur sucre( annoncée dans Ouest-France) et celles et ceux favorables une liste unitaire et citoyenne. L’AG de début septembre tranchera nettement en faveur de la seconde : les groupes d’action FI laisseront leur place à REC. En même temps que l’appel aux citoyen-nes, commencera la série des rencontres bilatérales avec les organisations à gauche du PS, en vue d’une éventuelle liste commune…
EELV avait en main la clé de l’affaire et une position d’hégémonie, suite à ses succès électoraux des Européennes, et elle a fermé très tôt la porte après 2 rencontres… Générations, PC, PP ont retrouvé “leurs habitudes”… Comme si le PS n’avait pas été ébranlé aux trois dernières élections et n’avaient pas connu une sévère hémorragie militante. Comme si Mélenchon, puis Jadot n’avaient pas dépassé les 25% sur le territoire… La dynamique militante amorcée par la FI certes réelle, n’aura pas été suffisante (après les européennes…) pour inverser la tendance…
Face à cet isolement, Parti de gauche, Gauche républicaine et socialiste, Ensemble Insoumis( 6 candidat-es), avec les non encarté-es de la FI et des nouveaux arrivants se sont lancés dans une campagne grand format sur les thèmes indiscutables pour un avenir écolo socialiste et démocratique, de la ville . En priorisant une vingtaine parmi les 319 propositions issues des diverses réunions et des questionnaires à la population : gratuité des transports collectifs, RER métropolitain, construire et se loger autrement, révocation des élu-es, etc…
Les sondages sont restés secrets… La droite pourrait retrouver son score de 2014 en s’alliant au second tour aux centristes bretons(Franck Darcel). Le RN ne devrait pas dépasser les 10 %. Le PS, historiquement hégémonique depuis 1977, a entamé une “reconstruction” – après des européennes et des législatives désastreuses- face à leurs anciens partenaires – LREM qui peine à creuser son trou et EELV qui pourraient bénéficier de la vague écologiste annoncée …
La dernière ligne droite pourrait réserver des surprises. Enora Lepape, qui conduit la liste REC, y croit. Avec la TeamMeufs, elle le dira lors du meeting avec Manon Aubry le 5 mars.
Yves Juin