L’effroyable attaque meurtrière au lycée Gambetta d’Arras ce vendredi 13 octobre a plongé la communauté éducative et le pays dans l’effroi, la tristesse et l’émotion.
Dominique Bernard, a été assassiné sur son lieu de travail en exerçant son métier, tout simplement.
A ses côtés, un enseignant et un agent ont été grièvement blessés.
Trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, voilà le monde enseignant replongé dans l’horreur du terrorisme.
Il n’y a pas de mots assez forts pour dire notre stupeur et notre affliction. En trois ans, trois professeur·es sont mort·es. Les raisons ne sont certes pas du tout les mêmes, mais il nous faut prendre conscience de la violence pour la profession, pour les familles et pour les jeunes qui se retrouvent pris comme cible dans le tourmente du monde actuel.
Si l’école et par là même les enseignant·es sont des cibles, c’est parce qu’ils sont le symboles de ce qui reste d’une manière de voir le monde : un espace de vie et un possible futur basé sur l’éducation de toutes et tous et dégagé autant que possible de la barbarie de ce monde. Mais c’est aussi parce que l’école représente un espace de débats (trop souvent dénigrée et attaquée) et de connaissances partagées et rediscutées.
L’école républicaine n’est pas parfaite, loin de là, mais elle reste pour toutes et tous un symbole qu’il s’est agi d’abattre vendredi dans une folie punitive.
Et alors que nous cherchons nos mots, que nous cherchons une explication à cette folie meurtrière, beaucoup se sont empressé·es de trouver les coupables : les sans-papiers contre qui on aurait manqué de sévérité, une « soi-disant cinquième colonne musulmane et ses amis d’extrêmes gauche » pour Wauquiez.
Autant de solutions simplistes et d’instrumentalisations pour faire passer à nouveau un message de haine qui n’est pas à la hauteur de ce qu’il vient de se passer.
Rien ne justifie ce crime comme rien ne justifie son instrumentalisation raciste et islamophobe par la droite, l’extrême droite et leurs amis.
Nos pensées et notre soutien vont aux enseignant.es, aux agent·es (les invisibles des établissements scolaires), aux élèves et à leur famille et à toutes celles et ceux qui luttent aujourd’hui pour que les enfants puissent apprendre en toute sécurité, loin des terroristes de tous bords.
Manue Johsua