Alors que depuis plusieurs mois, les étudiant·es se mobilisent et alertent sur la situation à laquelle ils font face, le gouvernement commence enfin à céder du terrain. En effet, le ministère de l’Enseignement Supérieur de de la Recherche a ouvert le repas à 1 euros au CROUS à tou·tes les étudiant·es. Cela s’est fait grâce à la mobilisation des jeunes. Frédérique Vidal s’est également engagée à mettre à disposition gratuitement des produits périodiques dans les universités et les CROUS, suite à la mobilisation sur la précarité menstruelle.
Nous nous réjouissons de ces mesures demandées de longue date mais répétons qu’elles sont insuffisantes : outre le nombre très faible de repas à un euro effectivement distribués, et le fait que ceux-ci soient souvent trop faibles en calories pour les besoins des étudiant·es, les jeunes vivent une situation de précarité qui ne pourra être résolue seulement avec des mesures de faible ampleur. Il est urgent d’agir, alors que chaque jour, nous voyons s’allonger les files de jeunes aux points de distributions alimentaires.
Macron et son gouvernement ont, depuis 2017, choisi de sanctionner la jeunesse, en lui barrant l’accès aux études de leur choix avec Parcoursup, et en réformant le bac, renforçant alors le déterminisme social. Les jeunes issus des quartiers populaires ou de la ruralité sont ainsi discriminés, en voyant leur diplôme être dévalué et leur accès aux études de leur choix leur être nié. Le gouvernement s’est également refusé à agir contre la précarité de la jeunesse, qui a pris un tournant encore plus dramatique depuis le début de la crise sanitaire.
Les jeunes sont toujours exclus de la solidarité nationale, avec le refus d’ouverture du RSA au moins de 25 ans. Ce serait pourtant le minimum pour s’assurer qu’aucun·e jeune ne se retrouve dans une situation d’extrême pauvreté.
Les étudiant·es ne sont pas les seuls jeunes à être abandonné·es par le gouvernement : alors qu’Emmanuel Macron vantait encore cette semaine le plan « Un Jeune, Une Solution », nombre de jeunes l’ont interpellé pour lui faire remarquer qu’il s’agit plutôt d’une politique « Un Jeune, Un abandon ». Ce plan a principalement consisté en un versement d’aide très généreuses aux entreprises en échange de l’emploi de jeunes. Les contreparties demandées sont minimes : ainsi 4000 euros peuvent être versées à une entreprise pour l’embauche d’un jeune en CDD. Encore une fois, le gouvernement choisit de verser aveuglément des aides aux entreprises. Dans une situation où 1 jeune sur 4 est au chômage, nous en attendons plus.
Parmi les autres « solutions » proposées, le gouvernement suggère aux jeunes de s’engager dans un service civique. Les jeunes ont de nombreuses fois dénoncé ce programme, qui sous couvert d’acquisition d’expérience et de solidarité, fait travailler un jeune sur un emploi à temps plein pour une rémunération à peine supérieure au RSA. La jeunesse n’est pas corvéable et l’expérience ne paye pas les factures !
La crise, mais aussi la mobilisation de la jeunesse, ont eu l’effet d’un électrochoc sur la société : 60% des Français·es considèrent que le gouvernement ne fait pas assez pour les jeunes. 2 Français·es sur 3 sont favorables à l’ouverture du RSA au moins de 25 ans. Nous espérons transformer cette évolution positive de l’opinion publique en victoires concrètes.
C’est pour ces raisons que les Jeunes Insoumis·es, aux côtés des autres organisations et syndicats de jeunesse, appellent à amplifier la mobilisation et à se joindre aux différentes manifestations qui auront lieu le 16 mars.
Groupe thématique jeunesse de la France insoumise.