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Communiqué du groupe LFI-NUPES

Le monde agricole en France et en Europe traverse une crise importante. Qu’on ne s’y trompe pas : en cause, ce sont d’abord les prix payés aux producteurs par les entreprises de transformation et de distribution. Ces prix ne permettent bien souvent pas de couvrir des coûts de production en hausse et d’assurer des rémunérations dignes.

Pendant que les prix agricoles s’effondraient de 10% en un an, les prix alimentaires augmentaient de 10% et les marges des grandes entreprises agroalimentaires flambaient. Les lois Egalim mises en place ces dernières années sont un échec. C’est pourquoi le groupe parlementaire de France insoumise a proposé une loi lors de sa niche parlementaire le 30 novembre, pour des prix planchers fixés en fonction des coûts de production. La minorité présidentielle a tout fait pour qu’elle soit rejetée, ce qui fut le cas à 6 voix près. Nous continuerons à porter cette proposition de loi essentielle pour notre agriculture familiale.

En outre, le gouvernement et l’Union européenne continuent de négocier des traités de libre-échange permettant l’importation de produits alimentaires à des prix bien inférieurs aux nôtres. Des produits qui ne respectent pas nos standards sociaux et environnementaux, concurrençant nos agriculteurs et faisant pression sur les prix agricoles. A cela s’ajoute une ouverture totale de nos frontières aux importations agricoles à bas prix de l’Ukraine, faisant peser de lourdes menaces sur notre agriculture. La solidarité avec l’Ukraine ne saurait passer pour nous par cette libéralisation totale des marchés.

Le ministre de l’Agriculture est dans l’incapacité de prévoir les budgets suffisants et de payer à temps les aides PAC. Il faut d’urgence mettre en place des aides à la trésorerie pour faire face à la hausse des coûts de production et éviter que les paysans tombent dans la spirale du surendettement. Il faut aussi donner les moyens suffisants aux administrations pour pouvoir payer ces aides en temps et en heure.

Enfin, les règles sanitaires et environnementales sont indispensables pour les conditions de travail, la santé humaine ou encore la qualité de l’eau. Mais elles doivent être respectées pour tout produit importé, pour éviter une concurrence déloyale. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement d’appliquer en urgence la clause de sauvegarde pour empêcher toute importation agricole ne respectant pas ces règles et mettant en danger notre santé.

Pour que les agriculteurs entament une bifurcation écologique, il faut également qu’ils soient aidés suffisamment : nous avions fait voter à la majorité des députés plus de 600 millions d’euros supplémentaires pour des aides agroenvironnementales et au bio en 2024, mais ce fut repoussé par le gouvernement par un 49.3. Nous réitérons cette exigence.

Une loi d’orientation agricole est prévue ces prochaines semaines. Elle est en réalité quasiment vide : nous demandons une loi ambitieuse qui permette enfin aux agriculteurs de vivre de leur travail et d’avoir les moyens de répondre aux enjeux écologiques et sanitaires.