Le 20 juillet 2019 à Beaumont-sur-Oise, cela fera trois ans qu’Adama Traoré est mort assassiné par la police. Trois ans que sa famille et ses proches se soulèvent pour demander la justice et la dignité dans la rue, dans les tribunaux, dans les médias. Trois ans qu’un quartier entier est soumis au harcèlement judiciaire, policier, et aux patrouilles militaires.
Le 20 juillet 2019, nous, Gilets jaunes, habitants de quartiers populaires, collectif de soutien aux exilé-e-s, habitants de territoires en lutte, syndicalistes, collectifs écologistes, paysan-ne-s, anti-nucléaires, collectifs antifascistes, organisations nationales, appelons tout le monde à converger à Beaumont-sur-Oise pour un énorme acte national en soutien au « combat Adama ».
Ce combat, c’est aussi le combat pour Ali, Lamine, Wissam, Amine, Gaye, Angelo, Babacar, et des dizaines de personnes tuées par la police au cours des dernières décennies, dans le silence et le mépris. Cibles de la violence d’État parce qu’elles sont racisé-e-s, parce qu’elles sont banlieusardes. Et c’est aussi le combat pour Zineb, Rémi, Malik, Vital et toutes les personnes tuées, mutilées, blessées par la répression féroce des manifestations. Après sept mois de mobilisations gilets jaunes, nous comptons plus de 2.500 blessés, 24 personnes éborgnées, 5 mains arrachées, le meurtre de Zineb Redouane, plus de 10.000 gardes à vues, 2.000 condamnations, 390 incarcérations… Au cours des dernières décennies, seules les révoltes des banlieues en 2005 ont été plus réprimées.
Il n’y a plus lieu de parler de « bavures » ou de « dérive autoritaire ». Utilisons les bons mots : nous entrons dans un régime autoritaire. La violence d’État auparavant réservée aux quartiers populaires se généralise à toute la société. Beaumont-sur-Oise, Mantes-la-Jolie, Calais, Bure, Briançon, et jusqu’aux Champs-Élysées : aucun foyer de contestation, aucune aspiration à la transformation sociale n’est épargnée. Face à cette situation, nous ne devons pas céder mais renforcer nos solidarités et tisser des alliances durables pour riposter.
En décembre 2018, le comité Adama a été l’un des premiers à prendre la rue, appeler à mettre « les quartiers en Gilets jaunes », et tendre la main pour créer ces alliances entre divers secteurs de la société. En mai 2019, il a co-organisé les rencontres inter-collectifs « Ripostons à l’autoritarisme » au cœur de Paris. Le 20 juillet 2019, il est temps d’organiser le « match retour » ! Pour riposter contre l’autoritarisme, nous appelons à un acte national historique à l’occasion de cette troisième « Marche pour Adama ». Tous et toutes à Beaumont-sur-Oise !
Nous demandons :
• la vérité et la justice pour Adama Traoré et toutes les victimes de crimes policiers en France
• la fin du harcèlement judiciaire, policier et militaire dans les quartiers populaires
• l’interdiction du LBD-40, des grenades offensives et des techniques d’interpellation meurtrières
• l’amnistie pour les prisonniers et condamnés politiques qui luttent contre ce système injuste et/ou qui n’ont pas la bonne couleur de peau
Construisons partout une alliance de luttes, de collectifs et d’organisations pour résister et riposter à l’autoritarisme qui se généralise à toute la société !
Pour celles et ceux qui ne peuvent pas se rendre à Beaumont-sur-Oise, nous appelons à des rassemblements et des manifestations partout en France devant les tribunaux et les commissariats, et tout autre geste qui paraîtra pertinent !
Contacts : laveritepouradama@gmail.com / retrouversouffle@riseup.net
Facebook : La Vérité pour Adama / Ripostons à l’autoritarisme
Premiers signataires :
- ANV COP-21
- Assemblées des blessé-e-s
- ATTAC France
- Beaumont en Commun
- CISPM (Coalition internationale des Sans-Papiers et Migrants)
- Comité Vérité et Justice pour Adama
- Comité Vérité et Justice pour Wissam
- Comité Vérité et Justice pour Jérôme Laronze
- Comité Vérité et Justice pour Ali Ziri
- Comité Montreuil Palestine
- Comité de soutien contre la répression au collège République (Bobigny)
- Collectif Féministes Révolutionnaires
- Collectif des Mutilés pour l’exemple
- Collectif des citoyens souverains
- Collectif contre les abus policiers 33 (CLAP 33)
- Collectif Burn Out
- CRID (Centre de Recherche et d’Information pour le Développement
- Désarmons-Les
- Les Désobéissants
- Désobéissance Écolo Paris
- DIEL (Droits Ici et Là-Bas)
- Cerveaux non disponibles
- Gilets Jaunes de la Maison du Peuple de Saint-Nazaire
- Gilets jaunes de La Cabane de la Place des fêtes
- Gilets jaunes Paris 18
- Gilets Jaunes Intermittent.e.s Chômeur.e.s Précaires
- Gilets Jaunes Enseignement et Recherche
- Gilets Jaunes Agrégat Extra
- Gilets Jaunes de Belleville
- Groupe de travail GJ Banlieues 31 (AG GJ de Toulouse)
- FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s)
- Décoloniser les Arts
- Femmes Gilets Jaunes Île de France
- Libérons Les !
- NPA
- L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre (OPA)
- Réseau RITIMO
- Réseau « Sortir du Nucléaire »
- Solidaires
- Union Communiste Libertaire
- Zone de solidarité populaire Paris 18e
Personnes publiques :
- Sylvie Blocher, artiste
- Robin Campillo, cinéaste
- Laurence de Cock, historienne
- Elsa Dorlin, philosophe
- Didier Eribon, philosophe
- Annie Ernaux, écrivain
- Bouchra Khalili, artiste
- Geoffroy de Lagasnerie, philosophe et sociologue
- Mathilde Larrère, historienne
- Sandra Laugier, philosophe
- Édouard Louis, écrivain
- Chantal Mouffe, philosophe
- Dominic Thomas, professeur de littérature comparée
- Thomas Porcher, économiste
Ce texte est ouvert à la signature collectifs/orgas jusqu’au 20 juillet. envoyez votre signature à retrouversouffle@riseup.net.